À L’ESSAI Pour enregistrer des réunions, des entrevues, des cours ou ses propres réflexions, on utilisait auparavant un magnétophone à cassettes, mais ces appareils ont disparu, remplacés par la mémoire flash des enregistreurs numériques.
Jusqu’à la fin des années 1990, quand on avait besoin d’enregistrer une conversation ou des commentaires parlés, on se servait habituellement de magnétophones à cassettes standard ou à microcassettes. C’est maintenant difficile de trouver de tels appareils en magasin, mais il existe une alternative plus moderne : l’enregistreur numérique. Il en sort des nouveaux à longueur d’année, avec des caractéristiques qui varient d’un modèle à l’autre et sont donc importantes à considérer. Il faut compter aussi sur les logiciels d’enregistrement vocal disponibles pour la plupart des téléphones intelligents et des ordinateurs de poche.
Les enregistreurs numériques autonomes
Le moteur et la cassette prenaient beaucoup d’espace dans les magnétophones à cassettes. Une fois ces éléments retirés et les boutons de commande miniaturisés, il ne reste qu’un petit appareil comportant un ou deux micros, un minuscule haut-parleur, des prises d’écouteur et de micro extérieurs, les boutons d’enregistrement et lecture et une petite puce de mémoire flash. Chacun des fabricants essaie de placer ces composants dans un boîtier le plus petit possible tout en soignant l’électronique pour que l’enregistrement soit le meilleur possible.
Plusieurs compagnies proposent des enregistreurs numériques mono ou stéréo : Olympus, Panasonic, Sony, RCA… La gamme de prix va de 40 $ à 200 $ dans des magasins d’articles électroniques comme La Source, Bureau en gros ou Future Shop. Pour la différence de prix de 30 à 50 $ qu’on observe habituellement entre les modèles permettant un enregistrement de meilleure qualité et les autres, cela vaut peut-être la peine de bien y penser avant d’en choisir un plutôt qu’un autre.
Les formats d’enregistrement peuvent varier, mais les plus intéressants sont le MP3 et le WMA parce que ces types de fichier, plus standard, peuvent être utilisés directement, ce qui est plus pratique que les formats qui nécessitent de passer par un logiciel de conversion. De même, les appareils qui peuvent se brancher directement à un port USB d’un ordinateur et y être vus comme une unité de stockage USB sur laquelle on récupère directement le fichier audio sont plus intéressants que ceux qui nécessitent l’utilisation d’un logiciel spécifique. Enfin, certains enregistreurs sont assez bons pour enregistrer de la musique, d’autres pas; il faut en retirer que ceux qui le peuvent sont de meilleure qualité. L’un des meilleurs choix actuellement serait l’enregistreur numérique ICD-UX71R de Sony pour PC et Mac qui coûte une centaine de dollars.
Mes tests du Panasonic RR-US500
Panasonic RR-US500
Il y a quelques mois, quand j’ai acheté un enregistreur numérique pour enregistrer des entrevues, le choix était encore limité, ce qui n’est plus le cas actuellement. L’un des meilleurs était alors le RR-US500, capable d’enregistrer en stéréo de la musique de qualité MP3 en plus de la voix en excellente qualité. J’ignorais qu’il était vendu à prix spécial parce qu’il allait être remplacé par le modèle RR-US750 que j’aurais choisi s’il avait été disponible au moment de mon achat. On ne trouve que peu de différences entre les deux appareils si ce n’est que le plus récent sauvegarde directement en format MP3 alors que le précédent utilise le format de sauvegarde Triple Rate Coder (TRC) et il faut passer par un logiciel de conversion (fourni) sur un ordinateur pour le transformer en MP3.
Première constatation quand on les a entre les mains : les enregistreurs numériques sont petits, effilés, compacts et légers. De plus, alors qu’on était limité à 2 heures d’enregistrement sur un magnétophone à cassettes, un enregistreur numérique comme celui-ci permet d’enregistrer jusqu’à 10 heures en haute qualité stéréo et jusqu’à 20 heures ou plus en mono. Le RR-US500 ne pèse que 65 grammes et on l’oublie vite dans une poche. Avec ses 56 grammes, le RR-US750 est encore plus léger.
On retrouve sur l’appareil tous les boutons qu’on trouvait sur un magnétophone (avancer, reculer, enregistrer, arrêter et même effacer), deux micros avec une prise pour brancher un microphone extérieur, une prise d’écouteurs stéréo et une prise pour relier le magnétophone à un ordinateur par le câble USB fourni. Un petit écran à cristaux liquides permet de régler facilement la vitesse d’enregistrement, de voir où l’on en est dans l’enregistrement ou dans quel répertoire de la mémoire flash est sauvegardé l’enregistrement qu’on est en train de faire. On peut subdiviser la mémoire interne en jusqu’à 5 dossiers de 99 fichiers. Lors des enregistrements en monophonie, on dispose d’un système de zoom qui sert à optimiser la réception du micro dans la direction vers laquelle l’appareil est pointé, ce qui est pratique pour une conférence ou un cours.
Le RR-US500 est vendu avec un logiciel de modification et de traduction de la voix. Il permet, par exemple, de transformer en texte la voix de quelqu’un qui a été enregistré en anglais, en japonais ou en chinois. Le même logiciel sert aussi à traduire du texte de différentes langues, mais sans aucun lien avec l’enregistreur numérique. Il ne permet pas de transcrire une voix française, malheureusement, si bien que cela ne donne pas grand-chose pour les francophones. Malgré tout, c’est un bon appareil, mais le fait de devoir passer par un logiciel intermédiaire en freine beaucoup l’utilisation.
Les autres enregistreurs numériques
Si les ventes d’enregistreurs numériques ne sont pas si importantes qu’on pourrait s’y attendre, c’est surtout parce qu’on peut aussi faire des enregistrements numériques avec des lecteurs MP3 (on peut brancher un TuneTalk de Belkin sur un iPod, par exemple), des téléphones cellulaires intelligents et des ordinateurs de poche. Les enregistrements produits avec ces différents appareils ne sont habituellement qu’en mode mono et ils sont de qualité médiocre à bonne parce qu’ils ne disposent que d’un seul micro et qu’il n’est pas très sensible. C’est quand même suffisant dans bien des cas.
Audio Notes Touch
Sous Windows Mobile, nous recommandons le petit logiciel Audio Notes Touch (18 $) de Vito Technology. Il comporte toutes les fonctions de base d’un magnétophone et on peut choisir le français dans son interface multilingue. Il permet de tirer un maximum de la qualité assez moyenne des micros de téléphones intelligents et il peut même augmenter le gain lors de l’enregistrement de personnes se trouvant assez loin du micro, comme lors d’une réunion ou d’une conférence. Le son est sauvegardé en format MP3 et les fichiers peuvent être classés sous différentes catégories. On peut écouter les enregistrements sur l’appareil aussi bien que sur tout lecteur MP3. On peut aussi les envoyer dans des MMS ou des messages de courrier électronique. En plus, ce petit logiciel permet d’enregistrer les conversations téléphoniques qui se font sur l’appareil, ce qui peut être pratique quand on a peur de manquer quelque chose ou qu’on ne peut pas prendre de notes.
Avec les enregistreurs autonomes autant qu’avec la plupart des logiciels d’enregistrement, on peut également récupérer les fichiers de sons et les améliorer avec différents logiciels ou profiter de logiciels capables de transcrire le son en texte, comme Dragon NaturallySpeaking, par exemple. La voix numérisée est loin d’être exploitée à fond, mais de plus en plus d’outils permettent d’en tirer un maximum.
Outil de transcription
Nous avons découvert un petit logiciel fort simple, et gratuit, ExpressScribe de la firme australienne NCH Software, pour nous assister dans la transcription des entrevues que nous réalisons avec des enregistreurs numériques.
Le logiciel, disponible pour Windows, Mac et Linux, est en fait un lecteur de fichiers MP3 et WAV qui vous permet de contrôler l’écoute tout en tapant le texte au fur et à mesure.
En ajustant les paramètres du logiciel, on peut ralentir le débit du fichier audio de manière à pouvoir taper presque au fur et à mesure sans avoir à arrêter l’enregistrement à tout bout de champ pour rattraper le discours. Le logiciel offre une interface dans laquelle on peut taper, mais il peut également être utilisé en arrière-plan en définissant des touches de raccourci pour contrôler la touche de lecture, d’arrêt, d’avance rapide, etc. Ainsi, vous pouvez transcrire avec votre logiciel de traitement de texte favori tout en commandant ExpressScribe en arrière-plan.
Mieux, si vous êtes vraiment des pros de la transcription, vous voudrez peut-être même vous procurer une commande au pied, qui se branche à l’ordinateur par un port USB et qui contrôle les fonctions du logiciel.
– Patrice-Guy Martin
François Picard est journaliste et éditeur du magazine Atout Micro.