L’hôpital général juif Sir Mortimer Davis de Montréal implante un réseau sans fil pour la téléphonie et l’exploitation d’applications de soutien. Ce réseau sécurisé, qui facilite la communication entre les membres du personnel tout comme l’entrée et la consultation des données cliniques, procure des bienfaits aux patients hospitalisés.
Le déploiement de ce réseau, qui utilise des bornes d’accès compatibles aux protocoles 802.11 a/b/g et des équipements provenant des fournisseurs IBM et Symbol Technologies, a trois visées. La première est de remplacer le système de communication du personnel hospitalier par un système fondé sur des téléphones mobiles, pour permettre aux membres du personnel hospitalier de communiquer entre eux directement. Ce nouveau système sans fil, qui a été installé à l’urgence et dans les unités de soins de l’Hôpital général juif Sir Mortimer Davis de Montréal, sera déployé dans les unités ambulatoires au cours de l’été.
Auparavant, un praticien qui voulait communiquer avec un collègue devait utiliser un appareil téléphonique fixe pour contacter la téléphoniste, qui envoyait un message par téléavertisseur à la personne contactée. Cette dernière repérait alors un téléphone fixe à proximité pour contacter l’appelant. Le nouveau système de téléphonie mobile permettra aux médecins et aux infirmières de communiquer plus rapidement par le biais de liaisons directes.
Docteur Stephen Rosenthal, le directeur adjoint de l’informatique médicale à l’hôpital général juif Sir Mortimer Davis, considère que la téléphonie sans fil contribue à accélérer les communications et à procurer une flexibilité de déplacement pour les cliniciens, qui n’ont plus à attendre près d’un téléphone pour recevoir un retour d’appel. « En plus, un élément qui est apprécié des patients est la diminution du bruit, alors que dans les unités de soins, l’ancien système d’appel faisait entendre à tout le monde les appels comme la demande d’une infirmière à telle chambre », souligne-t-il.
Soutien médical
Le réseau sans fil sert également à l’exploitation d’applications qui faciliteront le travail du personnel hospitalier. Depuis peu, les médecins utilisent des assistants numériques personnels pour interagir avec un système de consignation au dossier et éventuellement pour la consultation des résultats des examens des patients.
Une application de dictée mobile permet au médecin d’interagir avec une application centralisée à reconnaissance vocale. Lors d’une visite, le praticien sélectionne le nom du patient dans une interface liée au système d’admission, dicte des notes qui sont retranscrites automatiquement par un serveur, puis appose une signature électronique. À la suite d’un projet-pilote réalisé à l’urgence, l’application est utilisée à ce point d’entrée des patients ainsi que dans une première unité de patients hospitalisés.
« Au lieu de chercher des dossiers répartis à divers endroits à l’urgence, où c’est bien occupé, pour écrire des notes qui sont difficiles à lire, on fait l’évaluation et on dicte le suivi immédiatement près du patient ou bien en marchant, indique Docteur Rosenthal. Le médecin adore cela, parce que ça lui fait sauver du temps et cela lui permet de passer plus de temps avec le patient et ces notes sont disponibles tout de suite pour les autres professionnels.
« Quand le patient revient, on ne perd pas de temps à aller chercher le dossier dans les archives, ce qui constitue un autre gain », ajoute-t-il, en précisant que l’institution travaille à l’établissement du concept du dossier de santé électronique.
Une autre application qui fait l’objet d’une implantation progressive, au terme d’un projet-pilote à l’unité des soins palliatifs, est un système d’appel du patient à l’infirmière qui utilise des badges électroniques du fournisseur Vocera Communications. Ce petit appareil, qui est doté d’un écran et qui s’accroche aux vêtements ou au cou du personnel, permet aux patients de contacter par la voix leur infirmière attitrée.
Dr. Rosenthal ajoute qu’une application, en cours d’utilisation, servira à la localisation des appareils et des équipements médicaux à l’aide d’étiquettes RFID. Une autre application pourrait servir éventuellement à la gestion des doses, des repas et des échantillons, à l’aide d’une tablette PC.
Santé et sécurité
La confidentialité de l’information est un enjeu d’importance au sein des réseaux sans fil, et elle l’est davantage lorsqu’il s’agit de données reliées à la santé des personnes.
Alban Gautier, spécialiste des ventes pour la convergence et la réseautique pour le Québec chez IBM Canada, indique que ce projet comporte un volet technologique de couverture d’un environnement pour les accès sans fil, mais également un volet de sécurisation des accès. Il indique que les communications entre les antennes, les contrôleurs et les appareils mobiles sont chiffrées, alors que des outils de prévention et de détection des attaques surveillent le réseau en tout temps pour identifier des comportements malveillants et pour contrer rapidement les tentatives d’intrusion.
« Nous sécurisons le transfert de l’information afin que personne ne puisse l’intercepter, et tous les outils pertinents et modernes de chiffrement sont mis en oeuvre. Nous nous appuyons également sur les solutions existantes d’authentification de l’hôpital, de manière à ce qu’une personne qui souhaite accéder au réseau ne puisse le faire sans être autorisée préalablement », indique M. Gautier.
Interrogé quant aux effets des équipements de communication sans fil sur les appareils médicaux, M. Gautier assure que le niveau de puissance des émetteurs est inférieur à ceux des équipements cellulaires et que les équipements médicaux répondent à des critères de blindage pour éviter les interférences électromagnétiques.
Baume numérique
Pour Docteur Rosenthal, le réseau sans fil en cours d’implantation facilite les interactions humaines ainsi que la saisie et la consultation des données, mais ses avantages se font surtout ressentir auprès de la clientèle.
« On voit déjà beaucoup de satisfaction du patient, parce qu’il y a beaucoup moins de bruit et qu’il y a plus de disponibilité des professionnels, qui sont capables de faire du travail sans être obligés d’être devant une station de travail. Et c’est intéressant de voir qu’on va continuer à développer ce réseau », constate-t-il.