Des villes « intelligentes » prennent forme grâce au développement d’accès sans fil publics gratuits et d’applications mobiles de gestion de la circulation, ou encore à l’installation de capteurs en réseau pour détecter les fuites d’eau.
Cependant, ces innovations soulèvent des questions éthiques, alerte la Commission de l’éthique en science et en technologie (CEST). Dans une lettre ouverte adressée aux médias québécois, la CEST, qui relève du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, souhaite qu’une réflexion de fond s’engage avant que les villes n’investissent largement pour devenir plus « intelligentes ». D’ailleurs, cette commission devrait lancer au cours des prochains mois une discussion avec les acteurs concernés, afin de les aider à prendre des décisions de manière éthique et responsable en matière de développement des villes « intelligentes ».
La CEST s’inquiète notamment de l’emprise du secteur privé sur les solutions technologiques qui visent les villes « intelligentes ». « Il faut éviter de devenir dépendants du privé, une situation qui réduit la marge de manœuvre des pouvoirs publics, en plus de constituer un frein à l’innovation, souligne la CEST dans sa lettre. Par exemple, les entreprises ont un intérêt commercial à ce que les technologies soient rigides, peu modifiables par l’utilisateur, et qu’elles exigent rapidement des mises à jour. Les villes se trouvent alors de facto liées à long terme envers leurs fournisseurs. »
Autres sujets de préoccupation pour la CEST : la gestion des données personnelles recueillies et le respect de la vie privée, ainsi que la sécurité des services publics connectés. « Quels seraient les impacts sur la vie quotidienne et la sécurité des citoyens si des services publics essentiels comme les aqueducs étaient perturbés par des défaillances ou des cyberattaques ?», s’interroge la CEST dans sa lettre.
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