L’entreprise Vert.com négocie actuellement l’achat d’un terrain à Montréal afin de lancer la première phase d’un projet de centre de données vertical.
La première phase du projet, nommé Data Centre Québec, constitue un investissement de 25 millions de dollars. La ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec, Élaine Zakaïb, a affirmé que Québec accordait une contribution financière non remboursable de 400 000 dollars dans le projet.
Vert.com amorcerait ses travaux dès que l’acquisition d’un terrain sera finalisée. L’entreprise dit avoir l’œil sur quelques terrains, dont un qui serait « hautement stratégique », et se limite à dire qu’ils se trouvent sur l’île de Montréal.
La société mise en ce moment sur une mise en service de la première phase à l’hiver 2014. Cette phase contiendrait quatre Siloctet préfab, des unités modulaires préfabriquées conçues pour accueillir des cabinets de haute densité sur trois étages.
Le centre de données doit se décliner en trois phases et chacune d’entre elles pourra accueillir 480 cabinets de haute densité et permettra d’héberger plus de 20 000 serveurs en copropriété et en colocation.
Le bâtiment sera conçu selon la norme LEED Or du Leadership in Energy and Environmental Design, organisation qui a mis en place un système de standardisation des bâtiments à haute qualité environnementale. Un bâtiment peut atteindre quatre niveaux LEED : certifié, argent, or et platine.
Faible indicateur de puissance énergétique
De plus, les installations auront un indicateur de puissance énergétique (power usage effectiveness, ou PUE) de 1,11. Pour obtenir un tel indicateur, on divise les besoins énergétiques de l’ensemble d’un centre de données, incluant par exemple les besoins en climatisation et en ventilation, par les besoins énergétiques des infrastructures informatiques. L’objectif est de se rapprocher le plus possible du chiffre magique de 1, alors que selon les dirigeants de Vert.com, le PUE moyen dans l’industrie des centres de données est actuellement de 1,91.
Le centre de données sera également Tier 3 (sur un maximum de 4), ce qui signifie qu’il répondra à divers critères de sécurité et offrira une redondance concourante des équipements électromécaniques, mais également des chemins d’alimentation. Cette configuration porte le nom anglophone de « concurrently maintainable ».
Vert.com dit se spécialiser dans l’optimisation énergétique des infrastructures TI. Le modèle de centre de données vertical a la particularité d’être conçu pour être implanté en milieu urbain, là où se trouvent les connexions Internet et de télécommunications.
Les sociétés en démarrage visées
« Toute la structure préfabriquée est conçue au Québec, en Beauce en particulier », soutient le coprésident et chef de la direction de Vert.com, Éric Mateu.
Ce dernier affirme que l’entreprise vise particulièrement les sociétés en démarrage qui utilisent l’informatique en nuage (cloud computing) ou les données volumineuses (big data) avec son centre de données : « Nous visons les sociétés qui ont des besoins de haute performance dans différentes industries, comme le voyage, la santé ou les paiements mobiles et qui veulent bénéficier de la forte connectivité disponible dans les métropoles », dit-il.
M. Mateu ajoute que Vert.com a choisi Montréal pour la fraîcheur de son climat et parce que la région bénéficie selon lui des infrastructures électriques parmi les plus fiables et les plus sécuritaires au monde.
La mise en service de la première phase permettra la création d’une vingtaine d’emplois. Vert.com pourrait implanter trois phases à son centre de données montréalais, ce qui ferait passer la valeur de l’investissement à 75 millions de dollars.