À l’ère des communications numériques, alors que le courrier électronique et la clé USB dominent, qu’adviendra-t-il du papier comme support aux communications corporatives et des appareils qui transmettent de tels documents, comme le télécopieur?
Il n’y a pas si longtemps, disons une dizaine d’années – comme le temps passe vite – l’essentiel des nouvelles nous parvenait, ici au journal, sur papier! Eh oui, cette mince pellicule habituellement blanche sur laquelle sont imprimés des caractères, généralement noirs… Qu’il s’agisse de documents télécopiés ou de communiqués expédiés par courrier, nous en recevions des tonnes chaque jour! J’exagère à peine…
Maintenant, nous n’en recevons plus du tout, ou presque. Ce sont les arbres qui doivent être contents! Notre télécopieur a pris une retraite bien méritée au début des années 2000. Également, il s’agit d’un événement vraiment exceptionnel lorsque le facteur franchit le seuil de la porte de la rédaction pour nous remettre un communiqué de presse imprimé sur une feuille de papier soigneusement pliée et insérée dans une enveloppe affranchie. Comme cela semble compliqué, comparativement au courrier électronique. C’est généralement un communiqué émis par un obscur manufacturier allemand, scandinave ou encore situé dans un État américain près de la frontière mexicaine. Allez savoir pourquoi! Toujours est-il que cela fait une sacrée « impression » dans l’équipe de rédaction.
Maintenant, la quasi-totalité des communiqués de presse nous parvient par courrier électronique, avec parfois une photo ou un document technique en pièce jointe. Ça, c’est pour les communiqués qui ne nous sont pas remis en personne. Quant aux documents qu’on nous remet en personne, durant les conférences de presse par exemple, les supports utilisés ont considérablement évolué. Du document couleur imprimé sur papier de qualité, nous sommes passés – il n’y a pas si longtemps – au CD-ROM, puis plus récemment à la clé USB. Maintenant, la tendance est vraiment du côté des clés USB qui offrent des avantages considérables sur le CD-ROM et le papier, dont une grande portabilité et une tout aussi impressionnante capacité de stockage. Cette capacité permet d’y mettre tout ce que le journaliste consciencieux peut avoir besoin, comme les communiqués dans les deux langues officielles, les documents techniques, les photos, les études de cas, les présentations PowerPoint, les profils des conférenciers, etc.
La tendance est tellement bien engagée en faveur de la clé USB qu’on reste pantois lorsqu’un relationniste nous tend un CD-ROM ou pire encore, un dossier de presse imprimé comprenant plusieurs documents brochés. Il est vrai que pour la nouvelle principale, le document papier a encore sa raison d’être puisqu’il permet de prendre rapidement connaissance de la nouvelle sur les lieux, car ce ne sont pas tous les journalistes qui apportent un ordinateur portatif à une conférence de presse. La convivialité du document papier est difficile à battre. Mais pour les documents de référence, le numérique est très certainement justifié.
Or, depuis environ une année, les organisations et les fabricants qui ont opté pour la clé USB rivalisent de créativité et d’originalité, au point où l’on peut se demander si le support n’est pas devenu un outil de marketing permettant à l’entreprise de se démarquer et de faire bonne impression auprès des journalistes. De la clé « conventionnelle » munie simplement du logo de l’entreprise, on est passé au stylo doublé d’une clé USB et d’un pointeur laser, à la clé en bois groovy, à la clé en forme d’auto en blocs Lego (!), et même à la clé intégrée à une carte professionnelle (voir photo). Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif est évidemment d’attirer l’attention en plus de vouloir faire passer un message, en associant la marque aux qualités de l’objet représenté.
Cela dit, bien que la clé USB ne soit pas toujours aussi stable que le CD-ROM ou que le papier, et considérant l’avancée formidable du courrier électronique – on peut facilement numériser un document papier et le joindre à un message électronique – , qu’adviendra-t-il du télécopieur? Déjà, les appareils multifonctions que proposent les fabricants, surtout ceux destinés au marché consommateur, intègrent de moins en moins la fonction de télécopie. Le papier a-t-il dit son dernier mot en tant qu’outil de communication corporative? Ce qui nous ramène au bon vieux débat sur le bureau sans papier…
Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.
À lire aussi cette semaine: Kruger rend ses boîtes intelligentes grâce au RFID L’actualité des TI en bref La technologie RFID tiendra-t-elle ses promesses?