Selon une étude, les organisations canadiennes sont loin d’être prêtes pour les nouvelles normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) et les nouvelles réglementations en matière de reddition de compte.
Avec le nouveau mandat de la Directive sur les rapports sur le développement durable des entreprises (DRDDE), les pressions exercées sur les entreprises canadiennes en matière de rapports sur le développement durable deviennent exigeantes et complexes. Le mandat exige que, d’ici 2025, les entreprises, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Union européenne, divulguent des informations sur les risques et opportunités liés à la durabilité et aux questions ESG.
Cependant, de nombreuses entreprises canadiennes ignorent que la DRDDE s’applique à elles. Les entreprises qui ne sont pas prêtes à répondre aux nouvelles exigences pourraient s’exposer à des sanctions financières, ce qui pourrait nuire à leur réputation.
Pour mieux comprendre l’état de préparation des entreprises canadiennes, PwC Canada a mené une analyse des informations publiques de plus de 250 des plus grandes entreprises du Canada, en fonction de leur capitalisation boursière et de leurs revenus.
Les principales conclusions ont révélé que plus de 81 pour cent des organisations ne quantifient pas financièrement leurs risques liés au climat.
Plus de 70 % des entreprises ne divulguent pas entièrement la manière dont elles ont analysé et intégré les questions ESG dans leur stratégie à long terme, et 62 % des entreprises n’obtiennent aucune assurance sur aucun de leurs indicateurs ESG.
Le rapport révèle que les investisseurs souhaitent en savoir plus sur l’exposition des entreprises aux risques climatiques et attendent d’elles qu’elles réduisent les émissions de leurs propres opérations (émissions de portée un et de portée deux) et de leur chaîne d’approvisionnement (émissions de portée trois).
L’étude a révélé que si 78 % des entreprises divulguent leurs émissions de portée un et de portée deux, moins de la moitié d’entre elles divulguent leurs émissions de portée trois – ce qui, selon l’étude de PwC, est une exigence de l’International Sustainability Standards Board (ISSB).
Une autre norme, de la Taskforce on Nature-rated Financial Disclosures (TNFD), oblige les entreprises à rendre compte de la gestion des risques et des informations liées à la nature.
La TFND affirme que ces orientations « permettront aux entreprises et à la finance d’intégrer la nature dans la prise de décision et, à terme, de soutenir une évolution des flux financiers mondiaux des résultats négatifs pour la nature vers des résultats positifs pour la nature ».
Cependant, lorsqu’il s’agit de reddition de compte ESG dans les entreprises canadiennes, seulement six pour cent des organisations interrogées par PwC ont même mentionné le TNFD dans leurs informations. Et seulement sept pour cent ont divulgué l’impact commercial de leurs dépendances, risques, opportunités et impacts liés à la nature.
« La nécessité d’agir sur la nature et la biodiversité devient une priorité pour les entreprises. Les parties prenantes reconnaissent que la plupart des entreprises dépendent de la nature et veulent des informations sur la manière dont elles protègent l’eau, les terres et la biodiversité des régions dans lesquelles elles exercent leurs activités », a déclaré Scott Morrison, associé, reddition de compte et assurance ESG chez PwC Canada. En ce qui concerne l’avenir de la reddition de compte ESG, l’étude note que les entreprises qui engagent efficacement leurs parties prenantes peuvent mieux se concentrer sur leurs risques et opportunités les plus importants en matière de développement durable. Et sans reddition de compte ESG efficace, les organisations risquent de diminuer l’importance de leurs initiatives ESG par des informations longues et floues.
Dans l’ensemble, selon l’étude, la reddition de compte ESG peut aider à prendre de meilleures décisions et permettre une planification plus organisée en ce qui concerne les objectifs à long terme de l’entreprise.
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.