Selon une récente enquête de Gartner, le secteur public a le cycle d’achat le plus long pour les achats de technologie : 22 mois en moyenne.
Gartner a interrogé 1120 cadres, dont 79 du secteur public, résidant en Amérique du Nord, en Europe occidentale ou dans les régions Asie/Pacifique. Sept pour cent des répondants venaient du Canada, tandis que 36 pour cent venaient des États-Unis. Les répondants devaient être au moins au niveau de la direction et être conscients ou impliqués dans des efforts d’achat à grande échelle de logiciels, de services, de matériel, de services gérés ou de solutions intégrées.
Plus de 48 % des répondants du secteur public ont signalé des retards modérés à importants dans le cycle d’achat de technologies, la majorité d’entre eux déclarant que chacune des trois étapes du processus d’achat (exploration initiale, engagement et sélection du fournisseur, et établissement d’un un contrat) prend entre trois et douze mois, ce qui donne un cycle moyen de 22 mois.
Selon le rapport, les équipes d’achat du secteur public sont complexes. Les cadres supérieurs du gouvernement (41 %) sont moins susceptibles de participer au cycle d’achat que leurs homologues privés (55 %) pour éviter l’apparence d’influence politique sur les achats et les interrogations ultérieures des médias si le processus d’achat est contesté.
Duncan Card, avocat spécialisé dans l’approvisionnement en technologies de l’information (TI) chez Appleby et auteur de Information Technology Transactions, suggère que le taux de roulement élevé parmi les cadres informatiques et la discontinuité dans la succession des cadres informatiques dans le secteur public expliquent davantage le cycle d’achat technologique long et complexe.
Le rapport fait valoir que les équipes d’achat du secteur public ont également tendance à impliquer du personnel opérationnel de niveau inférieur qui assume la responsabilité d’experts. Card a ajouté que beaucoup de ceux du secteur public ne consultent pas la littérature sur l’exécution de transformations informatiques complexes ou de transactions d’externalisation informatique. « Je constate un manque d’intérêt général pour toute forme de rigueur transactionnelle ou d’engagement professionnel dans les achats informatiques qui nécessitent clairement la supervision d’un adulte », a-t-il déclaré.
En outre, 74 % des répondants du secteur public ont signalé des retards dans l’élaboration d’une analyse de rentabilité, tandis que 76 % ont attribué les retards aux changements de portée et à la budgétisation.
En revanche, 68 % des répondants du secteur public ont indiqué un retard causé par le manque d’informations spécifiques sur les produits et de détails sur les exigences de mise en œuvre de la part des fournisseurs.
Gartner recommande aux fournisseurs de technologie de maintenir une liste accessible de clients de référence du secteur public et une bibliothèque diversifiée de supports de produits axés sur l’évaluation de la valeur pouvant être exploités à toutes les étapes du cycle d’achat.
Card a affirmé que « Gartner fait un travail exceptionnel en rappelant aux responsables des achats informatiques du gouvernement que non seulement les taux excessivement élevés d’échec des achats informatiques sont intolérables, mais il semble que personne ne s’étant engagé dans ces transactions, au cours des 20 dernières années de taux élevés d’échec des projets informatiques, n’a appris de leçon pour éviter la plupart de ces échecs ».
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.