Info-Tech Research Group vient de publier son rapport sur les tendances technologiques 2023, qui précise ce que l’organisme décrit comme sept tendances et découvertes relatives aux données basées sur une enquête auprès de 813 professionnels de l’industrie, dont la plupart travaillaient dans des services informatiques.
L’essentiel, selon le rapport, est que l’année prochaine, il sera du devoir des directeurs des systèmes d’information (DSI) d’améliorer les capacités existantes et d’en créer de nouvelles, tout en protégeant leur organisation de la volatilité continue et attendue.
« Le rapport Tech Trends de l’année dernière s’est concentré sur les capacités dont les organisations auraient besoin pour être compétitives dans une économie numérique », a déclaré Brian Jackson, directeur de recherche et l’un des principaux responsables de la recherche pour le dernier rapport. « [Celui de cette année] examine comment les leaders technologiques peuvent explorer de nouvelles technologies tout en protégeant l’organisation des risques posés. »
Il a noté que « comme un grand maître des échecs, les DSI devront jouer des deux côtés du plateau en 2023. Les technologies émergentes offrent des opportunités d’attaque, tandis que la protection contre un état volatil du plateau est une exigence ».
« C’est le rôle du DSI de pousser l’organisation plus fort. Tout en maintenant la technologie existante, ils doivent fixer des objectifs pour que la technologie aide l’entreprise à évoluer plus rapidement et à être plus performante. Pour améliorer les capacités existantes et en créer de nouvelles. »
Le rapport met en évidence les sept tendances technologiques suivantes pour l’année à venir :
Métavers : Info-Tech dit considérer le métavers comme « mieux compris d’un point de vue technologique. Une convergence de réalité mixte, d’intelligence artificielle, d’espace numérique immersif et de communications en temps réel se combinent pour créer des expériences métavers ». Le rapport note que lorsque les répondants ont été interrogés individuellement sur leur intérêt à collaborer dans le domaine de la réalité virtuelle, environ une personne sur quatre a déclaré être intéressée. Cela équivaut au nombre d’organisations qui prévoient au moins une preuve de concept, ce qui montre qu’en moyenne, les organisations font preuve d’un enthousiasme suffisant pour le métaverse, selon l’entreprise.
IA générative : La société de recherche définit la technologie comme un type d’apprentissage automatique semi-supervisé qui utilise des réseaux de neurones pour créer de nouveaux contenus ou interpréter des informations de signaux complexes. Les utilisations de l’IA générative, selon elle, vont au-delà de la création d’images. Cela pourrait aider les entreprises à effectuer une maintenance prédictive ou à améliorer les analyses de cybersécurité, ou cela pourrait aider à générer de nouvelles idées de médicaments ou aider à l’analyse de la qualité et aux diagnostics médicaux. Les résultats de l’enquête indiquent que d’ici la fin de l’année prochaine, l’IA recevra le plus de nouveaux investissements nets de la part des organisations.
Modèles de données dirigés par l’industrie : Le rapport note qu’après l’IA, les deux technologies qui gagnent le plus en termes de nouveaux investissements sont le lac de données (lakehouse) et la structure de données (maille), les deux enregistrant une augmentation de 5 % du nombre d’organisations prévoyant y investir en 2023. Selon l’enquête, « la plupart des organisations chercheront à développer leur propre analyse de données, avec plus de 41 % d’entre elles construisant la leur avec du personnel interne ».
Processus numériques soutenus : D’après les données de l’enquête, il semble que davantage d’entreprises pourraient maintenant traverser la phase initiale de numérisation et passer à la phase suivante de maintien de leurs efforts. Par exemple, l’année dernière, davantage d’organisations (huit sur 10) ont indiqué avoir numérisé plus de 20 % de leurs processus. Dans l’enquête de cette année, le nombre est en baisse, sept répondants sur 10 déclarant avoir numérisé entre zéro et 20 % de leurs processus.
Analyses et rapports ESG : Selon le rapport, en 2023, on s’attend à ce que les entreprises publiques soient tenues de déclarer leurs émissions de carbone par les régulateurs financiers dans des endroits comme le Canada, le Royaume-Uni, l’UE et les États-Unis. Cependant, de nombreuses organisations sont encore en retard sur cette question, même si divers régulateurs du monde entier mettent en œuvre ces exigences de déclaration ou s’en rapprochent. Moins d’un quart des professionnels de l’informatique affirment que leur organisation peut rendre compte avec précision de l’impact de ses initiatives ESG (environnementales, sociales et de gouvernance), et 43 % déclarent que leurs rapports sur les impacts sont inexacts. La précision des rapports était encore pire pour les rapports sur l’empreinte carbone, 46 % d’entre eux déclarant que leur organisation ne pouvait pas déclarer avec précision son empreinte carbone. Les responsables informatiques devront s’améliorer sur ce front pour être conformes.
Vérification systématique : Un peu plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré qu’il était probable ou très probable qu’un incident de cybersécurité perturbe leur activité en 2023. La perturbation due aux nouvelles réglementations de sécurité adoptées par le gouvernement était la deuxième préoccupation la plus courante, 40 % déclarant qu’ils étaient susceptibles ou très susceptibles de perturber l’activité. Alors que la fréquence et l’impact des attaques augmentent, les entreprises se tournent vers le concept de réseau à vérification systématique (Zero Trust) pour se défendre contre les vecteurs de menace.
Préparation à la récession : Le rapport indique qu’en plus des nouvelles technologies qui pourraient générer de l’innovation et de tous les risques ultérieurs que l’informatique doit s’efforcer d’atténuer, un risque financier pour le budget informatique se profile pour 2023. « Ce risque réduit la mesure dans laquelle l’informatique peut rechercher des opportunités de croissance et offrir une protection contre les charges réglementaires et les mauvais acteurs. »
Cependant, Info-Tech note que malgré ce qu’il appelle les signaux négatifs, la plupart des professionnels de l’informatique s’attendent à ce que leur budget augmente l’année prochaine.
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.