Qui eût cru qu’un jour on pourrait avoir en poche un appareil à projection de photos, films et acétates ?
On peut arriver à une réunion sans un assistant qui traîne un chariot avec tout un attirail de projection et faire malgré tout une présentation visuelle qui a de l’impact. Pour cela, il suffit d’utiliser un picoprojecteur et de projeter ses images sur un écran ou, plus simplement, sur un mur blanc. Cette innovation récente a fait bien des rejetons en deux ans à peine et il ne faudrait pas la dédaigner, car les picoprojecteurs sont de plus en plus intéressants.
La magie de la miniaturisation
Les picoprojecteurs sont des appareils de projection miniaturisés qui tirent profit de la miniaturisation de l’électronique et de diodes électroluminescentes (DEL) de forte intensité qui n’émettent pratiquement pas de chaleur. Ils peuvent projeter une image qui mesure jusqu’à 2 mètres de diagonale et qui est assez nette et claire pour une petite audience. Il faut cependant que l’on soit capable de diminuer au maximum l’éclairage de la salle où se fait la projection.
Les picoprojecteurs n’ont vraiment fait leur apparition qu’au CES 2009 de Las Vegas où ces petits gadgets n’avaient pas manqué d’étonner et d’impressionner les visiteurs. Après cela, l’évolution de cette technologie a été très rapide. Une vingtaine de picoprojecteurs de différentes marques sont sortis en 2010 et 2011 s’annonce comme une très bonne année pour les fabricants, avec de nouveaux produits encore plus puissants à des prix alléchants. En plus des picoprojecteurs autonomes, on en voit maintenant qui sont intégrés à d’autres appareils, comme des appareils photo ou des caméscopes, et l’on en verra prochainement dans des ordiphones (Samsung vient de sortir le i8520 à picoprojecteur) ou des tablettes électroniques.
De 3M à Aiptek, en passant par Philips, Samsung, Toshiba, Optoma, AAXA Technologies et Viewsonic – et même Apple, qui a déposé un brevet d’invention pour un picoprojecteur qui s’en vient sur certains de ses appareils – on trouve actuellement toutes sortes de picoprojecteurs qui pourraient intéresser des chercheurs, des ingénieurs, des instructeurs, des représentants
Le picoprojecteur MPro120 de 3M.
ou toutes sortes de gens d’affaires. Ils ont en commun leur petitesse et leur faculté de produire des images qui rappellent celles des anciens projecteurs de diapositives ou d’acétates. En fait, la plupart d’entre eux se ressemblent et font à peu près la même chose. Dans la plupart des cas, on peut les relier à un ordinateur, un ordiphone, un iPod/iPhone, un lecteur DVD, un lecteur multimédia ou un support de mémoire qui contient les fichiers à présenter.
Il faut fouiller dans les spécifications pour découvrir les avantages de certains par rapport à d’autres, selon ce qu’on prévoit d’en faire. Le mieux est donc de vérifier quels appareils sont disponibles et à quel prix, puis d’essayer d’en savoir plus sur chacun en recherchant des informations complémentaires et des commentaires sur Internet.
Une profusion de modèles, mais peu d’entre eux au Canada
Tous les modèles de picoprojecteurs ne sont pas disponibles au Canada, mais on en trouve quand même plusieurs qui sont intéressants. Parmi les premiers qu’on a connus au Canada, il y avait les MPro110 et MPro120 de 3M, pesant moins de 200 grammes. Le MPro120 était le premier projecteur miniature avec une entrée VGA qui supportait les formats VGA, SVGA, XGA et WXGA. Au Canada, la famille des MPro a été ensuite complétée avec le MPro150 à carte micro SD. Il faudra cependant attendre un peu le M160, plus compact, et surtout le M180, Wi-Fi et Bluetooth, qui permet de projeter une quantité de documents, de photos et de vidéos directement d’Internet.
Outre les picoprojecteurs de 3M, on peut acheter à des marchands canadiens le PK100, PK101 et le PK102 d’Optoma, le HI-P60 de Mili, le P1 et le P2 d’AAXA Technologies, le K11 d’Acer (pour une grosse poche) et le Cinemin de WowWee. On nous propose également plusieurs produits génériques sans nom qui proviennent de Chine, mais c’est difficile d’évaluer leur qualité et ce qu’ils permettent vraiment de faire. Comme c’est un nouveau marché qui remplace celui des projecteurs de plus grosse taille, il faut quand même s’attendre à un choix grandissant au fil des mois.
Les PicoPix de Philips semblent difficiles à trouver au Canada, à moins de les importer. Ils donnent pourtant une excellente image sur des écrans blancs ou des surfaces uniformes blanches. Le PPX 1020, avec une luminosité de jusqu’à 20 lumens,
Le picoprojecteur T25 de Aiptek.
ne peut se brancher qu’au port USB d’un ordinateur, ce qui nécessite d’avoir toujours un PC avec soi. Le PPX 1230, avec jusqu’à 30 lumens, se branche à un téléphone intelligent, à un iPod, à un iPad, à un appareil photo numérique et à toutes sortes de petits appareils faciles à transporter. Avec son lecteur MP4 intégré et ses 2 Go de mémoire, le modèle PPX 1430 peut être entièrement autonome aussi bien que connecté à un ordinateur ou à un ordiphone. Ce qui montre que cela peut varier énormément d’un modèle à l’autre.
Avec huit modèles déjà sortis, Aiptek est un producteur de picoprojecteurs très prospère. Son PocketCinema T25 utilise la technologie VueG8 de Syndiant qu’ont également choisi d’autres fabricants comme Philips. Les images qu’il projette ont une résolution de 800 x 600 pixels et un rapport de contraste de 400:1. Il peut projeter des images de 1,85 mètre de diagonale. Il se branche à un port USB d’un ordinateur sous Windows XP, Vista ou 7. C’est l’un des moins chers, à moins de 300 $, mais, malheureusement, aucun marchand ne le vend au Canada et il faut commander les produits d’Aiptek aux États-Unis.
Intégré à des appareils photo et des caméscopes Nikon a fait plus complet encore avec un appareil photo qui intègre un projecteur miniature. Le Coolpix S1000pj et le Coolpix S1100pj sont les premiers appareils au monde à utiliser une telle technologie. Les commandes de l’appareil se donnent sur son écran tactile de 3 pouces de diagonale, tant pour la prise de vue photo ou vidéo que pour la projection des photos et vidéos sur une surface blanche.
L’appareil photo S1100pj de Nikon est muni d’un picoprojecteur.
Le Coolpix S1100pj (350 $) est un appareil photo avec un capteur de 14 mégapixels et un zoom 5x. Il permet de filmer en haute résolution 720p. Il peut projeter ses images jusqu’à 2,4 mètres de l’appareil, donnant alors une image de plus de 2,5 mètres de diagonale. Le S1100pj peut aussi être branché au port USB d’un ordinateur et projeter des photos et vidéos qu’il renferme.
Pour sa part, Viewsonic a mis sur le marché le DVP5 VGA Pocket Camcorder Projector (329 $), qui est à la fois un caméscope et un projecteur de poche tout-en-un. Comme caméscope, il ne peut filmer qu’en format VGA, mais il peut, semble-t-il, projeter en format HD 720p des images et vidéos dont les fichiers se trouveraient sur une carte micro-SD. En plus, il comporte une sortie HDMI permettant de le brancher directement à un téléviseur HD.
Les picoprojecteurs sont de plus en plus demandés aux États-Unis et ce sera probablement la même chose au Canada si davantage de marchands se mettent à en vendre. Ce sont des outils pratiques, mais il est recommandé d’utiliser des écrans très lumineux, comme les écrans perlés, qui font de nouveau leur apparition en magasin, pour avoir une image projetée d’un maximum de qualité. Malheureusement, même roulés, ces écrans n’entrent pas dans une poche.
François Picard est journaliste et éditeur du magazine Atout Micro.