L’Université du Québec à Chicoutimi et le Centre NAD donnent le coup d’envoi au baccalauréat en animation 3D et en design numérique. Ce premier programme du genre au Québec est le fruit de deux années de travail de la part des institutions partenaires.
Depuis le lundi 30 août 2010, quelques dizaines d’étudiants prennent part à la session inaugurale du Baccalauréat en animation 3D et en design numérique, qui est offert conjointement par le Centre NAD, un centre de formation en imagerie de synthèse de Montréal, et le module des arts de l’Université du Québec à Chicoutimi. Il s’agit du premier baccalauréat professionnel spécialisé en animation à être dispensé au Québec.
Dans la section de son site Web qui est vouée au programme, le Centre NAD précise qu’il s’agit d’un programme de six trimestres en trois ans, d’un total de 90 crédits, qui comprend une concentration en télévision ou jeu vidéo et une concentration en effets visuels pour le cinéma. Ce programme ouvert aux étudiants de partout au Québec est contingenté à 60 participants par cohorte.
Également, le Centre NAD indique que l’étudiant réalisera « au moins quatre projets d’envergure » durant ses études, et que les diplômés pourront occuper des postes d’artiste 3D pour la conception de jeux vidéo ou la postproduction numérique ou bien des postes de généraliste ou de spécialiste lorsqu’ils feront leur entrée sur le marché du travail.
Selon les détails fournis par l’Université du Québec à Chicoutimi dans la page consacrée au programme, les objectifs généraux que l’étudiant cherchera à atteindre incluent notamment la maîtrise des fondements théoriques et pratiques dans un contexte professionnel de création en trois dimensions, la façon de contribuer à la richesse conceptuelle et visuelle d’un projet, l’enrichissement du processus de création par la compréhension théorique et pratique des techniques artistiques et le développement d’une méthodologie organisationnelle.
Pousser les limites
Suzanne Guèvremont, la directrice du Centre NAD, explique que le nouveau baccalauréat se positionne à la suite des études collégiales, alors que cinq établissements québécois offrent des formations de trois ans en animation 2D et 3D.
« Nous développons le potentiel créatif de l’étudiant dans un contexte de 3D, où nous allons chercher des notions d’art, d’esthétique, de design, de l’histoire de l’art, de l’infographie, indique-t-elle. Bien sûr, l’étudiant a des projets à réaliser et se bâtit un portfolio, comme dans la plupart des programmes d’art universitaires, mais nous y joignons des cours qui amèneront l’étudiant à réfléchir dans son processus de création de façon plus prononcée. »
« Nous élèverons l’étudiant à un niveau où il ne sera pas seulement un artisan où un exécutant, mais plutôt quelqu’un qui réfléchira à son processus de création et poussera les limites de ce qu’il peut offrir dans un contexte purement technique. »
M. Guèvremont ajoute que les étudiants seront exposés à des applications de procédés dans le contexte de la 3D, par exemple l’utilisation de la rotoscopie dans le domaine de la photographie, mais aussi à l’histoire de l’infographie et à l’animation traditionnelle. « On situe les étudiants dans un contexte artistique et dans un processus de création, puis on les amène à travers la technologie et les outils mis à leur disposition à se développer en tant qu’artiste ».
Aboutissement
Le Centre NAD et l’Université du Québec à Chicoutimi avaient annoncé en décembre 2008 leur intention commune d’offrir un baccalauréat spécialisé en animation 3D et en arts numériques. À ce moment, les établissements avaient amorcé en partenariat l’offre d’un certificat en animation 3D et en arts numériques.
À propos du délai entre cette annonce et l’amorce du baccalauréat, Mme Guèvremont estime que les deux établissements « ont probablement battu tous les records de rapidité de développement d’un baccalauréat ». Elle explique que la création d’un nouveau programme d’études requiert la réalisation d’études de marché et de faisabilité et la démonstration qu’il sera valable dans un contexte socio-économique, puis plusieurs examens et évaluations de la part d’experts et du ministère de l’Éducation, avant d’obtenir une approbation finale de la ministre
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.