Trimoz, du Lac Saint-Jean, mise sur l’offre de primes de référence par les employeurs pour distinguer sa plate-forme de recrutement de l’offre des concurrents.
L’entreprise Trimoz d’Alma, au Lac Saint-Jean, qui est une filiale établie récemment par le concepteur de sites Web et de plates-formes en ligne Agricom Communications, exploite depuis peu une « plate-forme de recrutement collectif » qui met l’emphase sur la référence de candidats à des postes.
La plate-forme Trimoz permet à des employeurs et à des recruteurs d’afficher leurs postes à combler et aux chercheurs d’emplois de postuler ces offres, mais elle permet aussi à un référent d’obtenir une prime en argent si un employeur sélectionne le candidat qu’il a suggéré.
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Stéphane Lajoie, le directeur général d’Agricom Communications, explique que l’idée émane d’une difficulté vécue par sa propre entreprise il y a deux ans pour le recrutement de programmeurs expérimentés.
« Nous avons eu l’idée d’élargir le concept connu où des entreprises offrent des primes à leurs employés qui recommandent des candidats. Si on fait appel à nos clients, à nos fournisseurs et à l’ensemble de la communauté d’affaires, on a des chances d’élargir notre bassin de main-d’oeuvre », explique-t-il.
« Nous avons ensuite validé notre concept, notamment au Salon du commerce électronique à Paris auprès d’une association des chasseurs de tête et d’autres organisations. L’accueil intéressant nous a encouragés à développer un prototype avec des partenaires régionaux. Nous l’avons testé auprès de plusieurs directeurs de ressources humaines au Québec et nous avons peaufiné notre approche pour développer une plate-forme qui gère la relation entre un employeur, un référent et les ressources. »
Comme dans la plupart des plates-formes de recrutement sur Internet, l’ouverture de compte et l’utilisation du service en ligne sont gratuites pour les candidats, alors que les employeurs et les recruteurs doivent acheter des forfaits d’affichage de postes.
M. Lajoie souligne que son entreprise a établi des forfaits à la semaine, alors que des postes peuvent être pourvus en seulement quelques jours. « Un employeur ou un recruteur qui achète un forfait de plusieurs semaines pour un emploi, mais comble rapidement le poste, peut conserver en banque les semaines restantes pour un autre poste », indique-t-il.
Réaction et potentiel
La plate-forme Trimoz a été inaugurée à la mi-décembre 2010. À la fin de février 2011, le portail affichait une soixantaine d’offres d’emplois dans divers métiers pour lesquels des employeurs et des recruteurs offraient des primes de référence variant de 50 $ (soit le montant minimum d’une prime) à 1 500 $.
« Nous n’avons pas fait encore connaître le service en dehors du Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais nous travaillons à l’étendre aux autres régions, commente M. Lajoie. Soixante-quatre offres d’emploi dans notre marché régional, c’est une part de marché intéressante qui démontre que les gens font confiance au système. On voit de plus en plus apparaître des CV référés, et une firme spécialisée en recrutement fait appel à notre service. »
Trimoz indique que le système supportant sa plate-forme a été breveté aux États-Unis – notamment le système d’interaction du logiciel, les algorithmes utilisés pour l’évaluation des référents et le schéma des relations entre les parties impliquées – et qu’un processus similaire est en cours à l’échelle internationale.
« Nous sommes encore en période d’implantation, mais nous trouvons que nous avons déjà un beau succès, explique M. Lajoie. Nous voulons franchir les étapes une à une. Nous sommes conscients que le projet est applicable partout au Canada, aux États-Unis et en Europe, mais présentement nous travaillons en partenariat avec des organisations pour le faire connaître au Québec.
« Maintenant que l’idée est lancée et protégée, je crois qu’il ne faudra pas attendre longtemps avant de voir s’il y a possibilité de lancer le service ailleurs, alors que la pénurie de main-d’oeuvre touche plus d’un pays. »
Par ailleurs, M. Lajoie confirme que la plate-forme est déjà bénéfique pour sa propre entreprise. « Jeudi dernier, j’ai rencontré trois programmeurs analystes intermédiaires, alors qu’il y a un an je n’étais capable que d’avoir des stagiaires qui sortaient des bancs d’école. J’ai placé des annonces sur mon propre site et j’ai eu des personnes qui ont postulé directement, mais j’en ai eu autant qui ont été référé et que je n’aurais jamais rencontré autrement. »
Financement
Pour le développement et la commercialisation de la plate-forme Trimoz, Agricom Communications a obtenu une subvention de 20 000 $ du ministère Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, 65 000 $ du ministère du Développement économique du Canada pour les régions du Québec et 24 940 $ du Conseil national de recherche du Canada 24 940 $.
Les autres partenaires financiers du projet de la plate-forme Trimoz sont le Centre local de développement de la Ville de Saguenay et le Centre financier aux entreprises Desjardins de Lac Saint-Jean Est.
L’investissement requis pour la plate-forme Trimoz est de 252 525 $. Trois emplois seront créés par la filiale en 2011 et une dizaine d’autres seront créés d’ici la fin de 2012.
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.