Nortel, fleuron déchu de l’industrie des technologies de l’information au Canada, présente ses derniers résultats financiers trimestriels. Tout est en place pour la dissolution de l’entreprise.
Nortel a fait état de revenus nuls et d’une perte nette de 131 millions de dollars au cours du deuxième trimestre terminé le 30 juin. Au trimestre correspondant en 2011, la société avait dévoilé des revenus de 1 million de dollars et une perte nette de 115 millions de dollars.
La société possédait au 30 juin une trésorerie de 668 millions de dollars, comparativement à 724 millions de dollars au 31 mars, en plus d’une trésorerie restreinte de 7,6 milliards de dollars issue des ventes de cessions, de brevets et de demandes de brevets.
Par le biais de la procédure de protection des créanciers, Nortel a vendu l’intégralité de ses activités ainsi que ses brevets et demandes de brevets restants, ce qui lui a permis de verser environ 7,8 milliards de dollars à ses créanciers.
Ces ententes ont aussi permis à 16 000 travailleurs de conserver leur emploi chez les acquéreurs des activités et actifs de Nortel, affirment les administrateurs de l’entreprise.
Ernst & Young, le superviseur nommé par la cour dans les procédures de protection des créanciers de Nortel en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), a déterminé que les dépenses et les ressources nécessaires pour se conformer aux exigences de présentation publique trimestrielle et annuelle des résultats financiers de Nortel et ses filiales « ne se justifiaient plus du point de vue des meilleurs intérêts de leurs créanciers ».
Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières devraient donc émettre une interdiction d’opérations sur les titres de Nortel dès la date d’échéance de la déclaration du troisième trimestre, qui est le 14 novembre aux États-Unis et le 29 novembre au Canada.
Compte tenu des considérations précédentes, les directeurs et le personnel de Nortel ont indiqué qu’ils se démettront des fonctions qu’ils occupent dès l’émission d’une ordonnance du tribunal sollicitée par Ernst & Young en vertu de la LACC afin de prolonger ses pouvoirs. « Une telle ordonnance permettra au superviseur d’utiliser tous les pouvoirs pouvant être détenus et utilisés par un conseil d’administration en plus de mettre fin à l’engagement des auditeurs externes de Nortel », soutient l’entreprise.
En début d’année, trois anciens dirigeants, incluant l’ex chef de la direction Frank Dunn, ont été accusés de fraude envers le public et l’entreprise.