D’après de nombreux observateurs, l’informatique en nuage et la mobilité sont des secteurs de premier plan relativement aux compétences dont on aura besoin demain.
Plus que jamais, l’évolution des TI emprunte la voie rapide. À cet égard, des facteurs socio-économiques entrent d’abord en ligne de compte, notamment la concurrence que se livrent les organisations à l’échelle mondiale pour s’approprier les ressources TI ainsi que la consommarisation des technologies – c’est-à-dire l’utilisation généralisée de dispositifs personnels et de sites Web de partage d’information, y compris dans les entreprises. De tels changements continueront dans les années à venir à stimuler la demande de profils multidisciplinaires, comme le souligne une étude publiée en 2008 par TECHNOCompétences à propos de l’évolution des compétences TI sur un horizon de cinq ans.
Gisèle Larue
Parallèlement, on assiste à l’avènement de technologies plus robustes, dotées de couches intelligentes, caractérisées par des contenus riches empruntant à la vidéo, à l’audio et au langage naturel, observe Jacques Ouellet, premier vice-président, R-D et commercialisation au CRIM. De cette vague de fond, qui se combine à l’essor de la mobilité et de l’externalisation en nuage (cloud computing), émergent de nouveaux besoins. Dans ce contexte, la créativité, qui est le tissu du positionnement mondial des entreprises TI québécoises, constituera un atout de plus en plus prisé.
« Cela demandera une combinaison de volets très spécialisés car plus on travaille dans des dimensions sémantiques, plus on a besoin de compétences multiples, indique M. Ouellet. Ce phénomène va s’accélérer avec la convergence de nouveaux éléments de pointe, comme les nanotechnologies et les biotechnologies. » Selon lui, les organisations devront compter sur des équipes pour intégrer leurs technologies, à défaut de spécialistes possédant l’ensemble des compétences requises.
Informatique en nuage
Jacques Ouellet
Pierre Hamel, premier vice-président, Développement professionnel chez Fujitsu Canada, voit lui aussi la créativité comme une compétence déterminante au cours des années à venir. Selon lui, l’externalisation en nuage marquera la prochaine révolution au sein de l’industrie. « Les deux dernières décennies ont été celles d’Internet, et la prochaine sera celle de l’informatique en nuage. La transformation n’est pas tant technologique que commerciale », explique-t-il. L’informatique devient un service public que l’on peut consommer à la demande, à la façon de l’électricité. Voilà qui offre un nouveau modèle financier aux entreprises, qui n’ont plus à faire l’acquisition massive d’actifs technologiques.
Cette situation engendrera une foule de possibilités de créer des environnements infonuagiques (ou embarqués). Aussi, on recherchera des personnes ayant l’esprit d’innovation et qui seront en mesure d’aborder les problèmes d’un œil différent. « Les organisations auront besoin de gens curieux, qui posent des questions et qui sortent des paradigmes afin de voir de quelle façon on peut être plus efficaces en innovant », dit-il. Détail intéressant à cet égard, la toute première priorité de DMR-Fujitsu au cours des prochaines années sera de mettre à profit ce nouveau modèle afin de relier au nuage le plus de parties prenantes, d’appareils et de dispositifs possibles dans divers secteurs d’activité.
Plateformes mobiles
Dans le même ordre d’idées, la prolifération des terminaux de poche incitera les entreprises à embrasser davantage le concept de mobilité. Selon Sébastien Ruest, vice-président, Groupe de recherche, IDC Canada, les organisations vont mettre en œuvre diverses applications d’entreprise – les progiciels de gestion intégrés (ERP), les systèmes de gestion des relations avec la clientèle (CRM) et les programmes de collaboration comme WebEx de Cisco, par exemple – sur des plateformes mobiles comme Blackberry, iPhone, Nokia, Android, etc. Cette tendance engendrera des besoins en matière de stockage, de réseautique et de sécurité, ce qui nécessitera des compétences d’architecte, d’intégrateur, de gestionnaire de projet et de développeur, souligne-t-il.
Déjà, on peut prévoir que SAP sera très active sur ce terrain, ayant acquis Sybase le printemps dernier. À Toronto, par ailleurs, la firme Allegro, qui se spécialise dans les applications mobiles, travaille déjà en ce sens auprès d’entreprises canadiennes.
Selon toute vraisemblance, l’irrésistible avancement de la réseautique continuera dans les années à venir à façonner le monde des TI et à déterminer largement les compétences technologiques requises par les organisations.
André Ouellet
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