Face aux nouvelles préoccupations de la clientèle, Symantec mise sur une architecture ouverte pour faciliter l’interaction de ses logiciels avec ceux d’autres fournisseurs.
ORLANDO, FLORIDE – L’éditeur de logiciels de sécurité, de gestion et de protection d’infrastructures informatiques Symantec a profité de son événement annuel ManageFusion pour dévoiler une nouvelle Architecture collaborative ouverte (Open Collaborative Architecture). Il ne s’agit pas d’un nouveau logiciel, ni d’une nouvelle famille de produits, mais bien d’une stratégie de collaboration visant à faciliter l’interopérabilité des logiciels de Symantec avec ceux d’autres fournisseurs. Y compris ses concurrents.
Lors de son allocution d’ouverture de la conférence, le chef de la direction de Symantec Enrique Salem a souligné que cette initiative répond à une réalité économique et industrielle du moment, où l’on doit faire davantage avec moins de ressources. « Je ne crois pas avoir rencontré au cours des douze derniers mois un seul directeur de l’informatique qui n’était pas aux prises avec des restrictions budgétaires, dit-il. Dans un tel contexte, il est de notre devoir de fournir des solutions intégrées, fiables et bien testées. Les directeurs de l’informatique n’ont plus le temps de jouer à l’intégrateur de systèmes.
« Les besoins de nos clients évoluent. Pendant plusieurs années, les directeurs de l’informatique se préoccupaient de protéger leurs infrastructures. Ils installaient des pare-feux, des antivirus, des solutions d’authentification, d’archivage, de restauration, etc. Aujourd’hui, avec la multiplication des plateformes, l’essor du mobile et tout particulièrement du iPhone, ce n’est plus tant les infrastructures que les informations qu’il faut sécuriser », ajoute M. Salem.
Acquérir et installer les meilleurs logiciels de sécurité ne suffit plus pour bien protéger les données stratégiques des entreprises. «Avec un téléphone intelligent comme celui que j’utilise, illustre Enrique Salem, je peux accéder de partout à des données critiques qui résident sur les serveurs de la compagnie, par exemple les résultats financiers préliminaires du prochain trimestre. Mais qu’advient-il si je perds mon téléphone dans un taxi? La protection véritable, on ne l’obtient que lorsqu’on intègre la sécurité et la gestion des infrastructures.»
Nouvelle donne, nouveau modèle
En entrevue, Enrique Salem explicite comment Symantec souhaite modifier son modèle d’affaires afin de mieux servir ses clients, en rendant possible la fourniture de logiciels par Internet sur la base d’abonnement.
« Dans les années 90, Symantec se spécialisait dans le domaine de la sécurité, résume-t-il. Nous avons évolué, grâce à une croissance soutenue et des acquisitions, pour devenir un fournisseur de logiciels de stockage et de gestion d’infrastructures et de systèmes. Symantec continuera de croître et de procéder à des acquisitions dans ces créneaux. Nous n’avons toutefois nulle intention de nous diversifier au point de devenir un concurrent de Cisco dans le domaine des réseaux et de SAP dans le marché des logiciels de gestion d’entreprises.»
L’affaiblissement économique qui sévit actuellement dans plusieurs marchés boursiers n’inquiète pas le grand chef de Symantec. « Nous allons continuer de consacrer 50 % de nos liquidités à des acquisitions stratégiques, poursuit-il. Cela reste possible dans la mesure où les entreprises ne surestiment pas leurs valeurs. Je suis à l’affût des technologies et de services susceptibles d’enrichir notre offre et répondre aux besoins de nos clients.»
Enrique Salem constate que trois sujets semblent tout particulièrement préoccuper ses clients à l’heure actuelle : la virtualisation des serveurs et des données, la gestion des informations et la fourniture de logiciels en tant que services. Plusieurs des récentes acquisitions de Symantec concernent justement ces créneaux. Au cours des 12 derniers mois, Symantec a acquis Vontu (fournisseur de logiciels de prévention des pertes de données), AppStream (déploiement d’application sur demande), SwapDrive (service d’hébergement de fichiers), PC Tools (logiciel utilitaire) et MessageLab (fournisseur de logiciels de sécurité fournis en mode SaaS).
Certaines de ces acquisitions avaient pour objectif d’assembler un porte-folio de technologies et de services qui ont mené à la nouvelle Architecture collaborative ouverte de Symantec annoncée à ManageFusion. L’ensemble de directives et de technologies sur lesquelles s’appuie cette architecture, notamment Symantec Management Platform (autrefois connue sous le nom d’Altiris Platform), devrait permettre aux clients finaux de maximiser leurs investissements en gérant plus facilement et plus efficacement leurs infrastructures dans un environnement multiplateforme. Cette architecture préconise une approche évolutive de l’interopérabilité et des solutions construites autour de standards en place dans l’univers du Web pour la sécurité et la livraison de services en ligne, ainsi que de technologies de gestion et de configuration de flux de production et d’environnements hétérogènes complexes.
Plusieurs technologies de Symantec supportent cette nouvelle architecture, dont Symantec Endpoint Protection, Backup Exec System Recovery, Veritas Configuration Manager et Data Loss Prevention. Parallèlement, une soixantaine de développeurs tiers se sont ralliés à l’initiative et ont modifié leurs applications afin de les rendre compatibles avec la plateforme de gestion de Symantec. Déjà, une soixantaine de fournisseurs ont adapté leurs produits en fonction de cette architecture ouverte. Plus de 500 entreprises auraient téléchargé l’ensemble de développement.
Ce reportage a été réalisé sur invitation de Symantec