Le travailleur autonome moyen spécialisé dans l’industrie des technologies de l’information et des communications (TIC) a gagné en moyenne 86 dollars l’heure en 2010, selon un sondage mené par l’Association québécoise des informaticiennes et informaticiens indépendants (AQIII) auprès de ses membres.
Les données de l’étude de 2009 faisaient état d’un taux horaire moyen variant entre 70 et 89 dollars l’heure, ce qui rend toute comparaison difficile entre les deux documents.
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Au total, 303 personnes ont répondu au questionnaire de l’Association québécoise des informaticiennes et informaticiens indépendants AQIII entre le 27 mai et le 25 juin, soit 27 % des 1 100 membres de l’organisme à travers le Québec. Un taux de participation record. Le sondage effectué annuellement vise à brosser le portrait de la situation des travailleurs autonomes de l’industrie des TIC dans la province.
En 2010, la rémunération inscrite par les participants au sondage a varié de 40 à 200 dollars l’heure.
Le niveau médian du chiffre d’affaires des travailleurs autonomes dépasse quant à lui 100 000 dollars par année, révèle le sondage. Vingt-sept pour cent des répondants ont affirmé gagner un revenu annuel supérieur à 160 000 dollars.
Chiffre d’affaires annuel brut en 2010 (Source: AQIII)
Comparaisons difficiles
L’organisme précise toutefois qu’il est impossible de comparer les rémunérations d’un employé permanent et d’un consultant : « Lorsque vient le temps de fixer sa rémunération, le travailleur autonome doit tenir compte de différents facteurs, tels que l’absence d’avantages sociaux et d’accès aux programmes gouvernementaux (vacances payées, congés fériés, journées maladies, compte de dépenses, formation, régime de retraite, bonis, assurances, chômage) », rappelle l’AQIII.
À noter que toutes les dépenses d’exploitation de l’entreprise doivent être réduites de ce revenu, tels que les frais de comptable, de services d’avocats, de marketing, de cotisation à des associations ou ordres, l’équipement informatique, les frais de bureau, les frais de formation, les assurances, les frais d’emprunts s’il y a lieu, etc. L’association ajoute que le travailleur autonome est sans cesse sujet à un risque financier dû aux périodes d’inactivité entre ses mandats, ainsi qu’aux exigences d’affaires reliées à la recherche de contrats et au développement d’un réseau de contacts.
Peu de contrats, mais de longue durée
Les travailleurs autonomes demeurent en moyenne neuf mois à l’emploi de leur client pour effectuer chaque mandat. Cela explique que 228 répondants (75 %) aient affirmé avoir réalisé un seul mandat au cours de la dernière année, par rapport à 70 % l’an dernier. De plus, 74 % des consultants ont travaillé sur leur mandat à temps plein. Ces chiffres regroupent les mandats obtenus par le biais de firmes de placement ou directement avec les clients.
« De plus en plus, les contrats vont être longs. Ce que l’on observe, ce sont des clients qui embauchent des consultants pour un mandat.
Taux horaire du dernier contrat en 2010 (Source: AQIII)
Une fois que le travail est terminé, si tout s’est bien déroulé et que ce même client a un autre mandat à offrir, il a le choix entre faire confiance à une personne qui connaît déjà bien sa société ou tenter sa chance ailleurs », explique le président du conseil d’administration de l’AQIII, André Goulet.
Demande pour les consultants en chute
L’AQIII soutient qu’avec la dernière année de récession, la demande pour les services de contractuels en informatique a chuté, de manière plus ou moins importante selon les secteurs d’activités, avec plus de gens en recherche de mandats et par conséquent une baisse des prix parmi les fournisseurs de services.
« Il ne faut jamais négliger l’importance du réseautage, même lorsque nous travaillons sur un mandat à temps plein. Il s’agit d’une recherche continuelle », ajoute André Goulet.
Cela a eu un impact sur le nombre de travailleurs autonomes qui ont été forcés de se dénicher des mandats à l’extérieur de leur zone de résidence, établi à 19 %.
Le pire est passé
M. Goulet soutient qu’après une dure année, le pire est passé pour les consultants des TIC. Selon lui, la première chose que les entreprises font lorsque l’incertitude économique s’installe est de supprimer les postes de consultants, ce qui accentue l’importance de posséder un bon réseau de contacts.
Selon André Goulet, 2011 sera l’année de la reprise pour les travailleurs autonomes des TIC. Il raconte que les entreprises ont majoritairement choisi de reporter le lancement de vastes chantiers technologiques depuis la fin 2008 en raison de l’incertitude économique. Il soutient que de gros investissements pourraient être réalisés l’an prochain, ce qui profitera avant tout aux consultants ‘senior’, soit ceux qui possèdent de nombreuses années d’expérience.
Les marchés de Montréal et de Québec seront évidemment les principaux moteurs de cette reprise.