Des employés d’Apple peuvent écouter des conversations privées enregistrées par l’assistant vocal Siri, révèle un lanceur d’alerte.
Comme Amazon et Google, l’entreprise de Cupertino demande à des humains d’analyser des fichiers audios captés par un iPhone, un iPad, une Apple Watch, un HomePod ou un MacBook, rapportait The Guardian vendredi.
Un lanceur d’alerte a expliqué au quotidien britannique qu’Apple charge des sous-traitants contractuels d’évaluer les réponses de Siri en fonction de divers critères. Ils doivent notamment déterminer si l’activation de l’assistant est volontaire ou accidentelle, et si les réactions aux commandes des utilisateurs sont adéquates.
Apple affirme se servir des données « pour aider Siri à mieux comprendre les utilisateurs et à mieux reconnaître ce qu’ils disent. » L’entreprise ne mentionne toutefois pas explicitement que des humains effectuent cette tâche.
Parfois, les employés tombent sur des enregistrements confidentiels, explique le lanceur d’alerte. « Il y a eu de nombreux cas d’enregistrements comportant des discussions privées entre médecins et patients, des accords commerciaux, des transactions apparemment criminelles et des relations sexuelles », précise-t-il à The Guardian. Selon lui, des informations permettant de retracer l’appareil accompagnent chaque fichier écouté.
Bien souvent, ce sont les Apple Watch ou les HomePod qui s’activent accidentellement. Les employés entendent, par exemple, des individus qui effectuent de la vente de drogue qui sont enregistrés par la Apple Watch à leur insu, indique le témoin anonyme.
Apple affirme que moins de 1 % des enregistrements audios de Siri sont analysés par des humains. L’entreprise estime que le personnel ne peut déterminer l’identité des personnes entendues. « Les demandes d’utilisateurs ne sont pas associées leurs comptes Apple. Les réponses de Siri sont écoutés dans des installations sécurisées, et tous les examinateurs sont tenus de respecter nos strictes exigences de confidentialité », assure Apple à The Guardian.
Pour le lanceur d’alerte, l’entreprise manque de transparence envers ses clients. The Guardian souligne que contrairement à Amazon et à Google, Apple ne permet pas aux utilisateurs de refuser certaines manipulations des enregistrements à moins de désactiver entièrement Siri.
Ces révélations jettent de l’ombre sur l’entreprise, qui fait de la confidentialité une priorité et un de ses principaux arguments publicitaires.
Une étude de Counterpoint Research indique qu’Apple détient 35 % du marché des montres multifonctions, une part trois fois plus grande que celle de son principal concurrent Samsung.
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