La populaire entreprise de commerce électronique d’Ottawa, Shopify, a annoncé jeudi dernier dans une note de service qu’elle licencie 20 % de ses effectifs et vend sa division logistique à la société californienne de gestion de la chaîne d’approvisionnement Flexport.
Les employés concernés ont été informés juste après l’annonce et ont reçu une indemnité de départ qui, selon Shopify, « tentera de faire de ce jour la meilleure version possible d’une mauvaise journée ».
Cela comprend un minimum de 16 semaines d’indemnité de départ, des prestations médicales, l’accès au programme d’aide aux employés de Shopify et des services de reclassement optionnels. Les employés licenciés peuvent également conserver leur mobilier de bureau fourni par Shopify et recevront une aide pour remplacer leurs ordinateurs portables fournis par l’entreprise, qui doivent être retournés pour des raisons légales.
Il s’agit de la deuxième série de coupes effectuées par l’entreprise en moins d’un an, la société ayant annoncé l’été dernier qu’elle licencierait 10 % de son personnel dans un contexte de ralentissement de la croissance des ventes.
Certaines des réductions étaient, cette fois-ci, dues à la vente des activités logistique de Shopify à Flexport.
L’unité logistique de l’entreprise semblait bien se porter, puisqu’elle a même acquis la société de livraison Deliverr pour plus de 2 milliards de dollars l’été dernier.
Mais le PDG Tobias Lütke, annonçant la cession, a qualifié la division logistique de « fonction secondaire » que Shopify a construite de 0 à 1, mais qui maintenant, dit-il, doit être portée de 1 à N en tant que « fonction primaire ».
Dans le cadre de l’accord, Shopify recevra des actions représentant une participation de 13 % dans Flexport.
Tobia Lütke a également suggéré que le nombre « malsain » de cadres de l’entreprise aurait pu expliquer certaines réductions. « L’équilibre entre les nombres d’employés et de gestionnaires est difficile à trouver. Trop peu et vous risquez un désalignement avec les choses les plus importantes, trop et vous ajoutez de lourdes couches de processus, d’approbations, de réunions et… de fonctions secondaires. Cela, a-t-il ajouté, a conduit l’entreprise à célébrer ses activités plutôt que les « résultats produits par le personnel ».
Les coupes, a expliqué M. Lütke, sont également dues à la nécessité de s’adapter à un nouveau paradigme, en particulier en période d’incertitude économique, caractérisée par « la rapidité, l’agilité et beaucoup d’innovation ».
Il a également souligné le besoin de simplicité sur la plate-forme et l’accent accru mis par l’entreprise sur l’intelligence artificielle et ses « capacités sans précédent ».
Selon les derniers dépôts réglementaires de l’entreprise, Shopify comptait 11 600 employés, donc une réduction de 20 % affecterait environ 2 300 employés.
Shopify a noté dans son rapport financier qu’elle engagerait environ 150 millions de dollars américains en indemnités de départ. Cependant, son chiffre d’affaires trimestriel s’est élevé à 1,5 milliard de dollars américains, ce qui représente une augmentation de 25 % par rapport à la même période l’an dernier.
La nouvelle des coupes et des bénéfices solides semble avoir encouragé les investisseurs, le cours de l’action de la société ayant bondi de 25 % au lendemain de l’annonce.
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.