Seanix Technology en situation précaire?

Le fabricant canadien de systèmes informatiques Seanix Technology n’est plus accessible depuis quelques jours. L’entreprise, qui a établi une entente avec ses créanciers, aurait entrepris un déménagement sans assurer le soutien de ses clients.

Le fabricant de matériel informatique Seanix Technology, dont le siège social est situé à Richmond en Colombie-Britannique, serait en difficulté.

Depuis la fin de la semaine dernière, le site Web de cette entreprise canadienne qui est dédié à l’assistance technique est hors service. Durant quelques jours, la consultation de n’importe quel hyperlien à partir de la page d’accueil du site Web principal de Seanix affichait un message d’erreur de base de données. Le numéro de téléphone sans frais laissait entendre un signal de ligne engagée, tandis que la composition du numéro de téléphone local menait à une boîte vocale.

Une demande d’information formulée à Julien Gagnon, le directeur du marketing de l’entreprise de la Colombie-Britannique, par le biais d’une adresse de courriel trouvée sur Internet, est demeurée sans réponse.

Déménagement?

Le vendredi 6 mars en matinée, Seanix a inscrit sur sa page d’accueil un message indiquant qu’elle procédait à un déménagement et que son site Web était temporairement inaccessible. Or, aucune information relative à une nouvelle adresse physique n’était affichée.

L’entreprise a aussi ajouté sur sa page d’accueil son numéro de téléphone principal ainsi qu’une série de numéros attribués aux principaux départements internes. Ces numéros proviennent d’un fournisseur de services mobiles et sont associés à un indicatif régional différent de celui qui était utilisé à l’origine par le fabricant. Le numéro sans frais n’est plus accessible.

Le numéro de téléphone principal menait après quelques sonneries à la boîte vocale de la réceptionniste. Au numéro attribué au département des ventes, une personne au nom inaudible indiquait dans sa boîte vocale que l’entreprise était à rétablir son système téléphonique. Ces deux personnes n’ont pas répondu aux messages vocaux laissés par Direction informatique.

Au moment de mettre en ligne, les hyperliens du site Web de Seanix n’étaient toujours pas réactivés.

Proposition aux créanciers

C’est un lecteur de Direction informatique, qui travaille pour une entreprise québécoise qui utilise des systèmes informatiques provenant de ce fournisseur, qui a rapporté cette situation lorsqu’il a constaté l’inaccessibilité du site de soutien technique. Ce lecteur a également porté à notre attention la présence d’un article publié il y a quelques semaines sur le site Web d’un magazine de consommation du Canada anglais consacré aux produits électroniques grand public nommé Here’s How.

Selon cet article, qui a aussi été diffusé sur le site d’une publication soeur nommée Market News, Seanix Technology aurait formulé une proposition d’arrangement à ses créanciers en évoquant la Loi sur la faillite et l’insolvabilité le 5 février dernier, en rapportant des actifs de plus de 2,8 M$ et un passif de plus de 9,9 M$.

Selon des documents officiels cités, Seanix devrait plus de 500 000 $ US au fabricant de microprocesseurs Intel, qui fournit les puces utilisées dans les ordinateurs assemblés par l’entreprise, et plus de 938 000 $ US à Microsoft Licencing GP, l’entité de l’éditeur de logiciels Microsoft qui est responsable de la gestion des licences de logiciels tels que le système d’exploitation Windows.

L’article affirme que le plus gros montant, 4,5 M$, serait dû à Girard Holdings, une entreprise appartenant à Paul Girard, le fondateur et propriétaire de Seanix Technology. Girard Holdings serait également le seul créancier garanti auprès de Seanix. Le montant en question aurait été utilisé pour fournir des capitaux à A&B Sound, un détaillant de disques et de produits électroniques grand public de l’Ouest canadien qui avait été acheté par Seanix en 2005, mais qui a déclaré faillite en novembre 2008.

Réactions amères

Quelques jours plus tard, soit le 10 février, Here’s How annonçait qu’une entente aurait été acceptée par les créanciers lors d’une réunion tenue dans les locaux du syndic MacKay & Company.

Les commentaires laissés par quelques internautes font état d’une insatisfaction marquée envers l’entreprise Seanix et son propriétaire. Merci Paul de nous avoir floués! Beaucoup d’entre nous étaient avec toi depuis plusieurs années et tu nous as tous floués! […], indique un message signé « Seanix Employees » qui a été inscrit le jeudi 5 mars. Un autre message, laissé par un ex-employé, manifeste clairement un mécontentement envers le dirigeant de l’entreprise.

Les employés actuels et anciens se situeraient après les créanciers privilégiés dans l’ordre de compensation récemment proposé par Seanix.

Fondé en 1986, Seanix, qui se targue d’être le plus important fabricant d’ordinateurs au Canada, offre des postes de travail, des serveurs et des blocs-notes ainsi que des moniteurs. L’entreprise a déjà exploité un bureau au Québec, à Ville St-Laurent, ainsi qu’un bureau à Taiwan.

Est-ce que l’entreprise reprendra ses activités sous peu? À suivre…

Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.

Jean-François Ferland
Jean-François Ferland
Jean-François Ferland a occupé les fonctions de journaliste, d'adjoint au rédacteur en chef et de rédacteur en chef au magazine Direction informatique.

Articles connexes

Facebook veut créer un espace de nouvelles

Facebook aurait offert des millions de dollars à plusieurs médias d’information pour obtenir les droits de publication de leurs contenus sur sa plateforme.

Construction : Pomerleau confie un mandat à Procore

Le fournisseur californien de logiciels de gestion de projets de construction Procore devra fournir son logiciel à Pomerleau.

Industrie spatiale : une acquisition en Europe pour CGI

Le groupe montréalais CGI a annoncé vendredi l’acquisition de l’entreprise SCISYS.

Ludification de l’analytique par HEC Montréal et SAS

HEC Montréal et SAS Institute développent un jeu éducationnel de simulation d'analyse de données nommé Cortex.

Télécoms : écarts entre services demandés et services vendus

Les plaintes de clients de services de télécommunications et de télévision portent en particulier sur les services sans fil.

Emplois en vedette

Les offres d'emplois proviennent directement des employeurs actifs. Les détails de certaines offres peuvent être soit en français, en anglais ou bilinguqes.