La puissance de Montréal en tant qu’épicentre de l’intelligence artificielle (IA) était évidente cette semaine avec le lancement de la conférence ALL IN 2023, un événement de deux jours organisé par Scale AI, le pôle d’investissement et d’innovation mandaté pour accélérer l’adoption et l’intégration de la technologie.
L’événement a été organisé pour présenter les avancées de l’IA dans un certain nombre de secteurs verticaux, notamment les soins de santé, et à cette fin, Scale AI a annoncé des investissements à hauteur de 21 millions de dollars dans neuf hôpitaux du Canada dans le cadre de la Stratégie pancanadienne d’intelligence artificielle du gouvernement fédéral, lancée en 2017, un moyen de propulser l’IA dans l’économie et la société canadiennes.
Les projets, selon un communiqué publié par l’organisation, comprennent l’optimisation et la prévision des opérations de ressources et de flux de travail, la gestion des soins aux patients, ainsi que le triage virtuel et la gestion des files d’attente et « aideront à résoudre les défis complexes des soins de santé au Canada. Ces avancées technologiques auront des effets tangibles et mesurables sur les activités hospitalières, notamment en contribuant à améliorer le parcours et l’expérience du patient en rationalisant la logistique, en déterminant la gestion quotidienne des ressources ou en réduisant les délais d’attente ».
Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a déclaré : « L’IA pour les soins de santé offre de nouvelles solutions puissantes pour améliorer la vie quotidienne des patients canadiens. Dans le cadre de la Stratégie pancanadienne d’intelligence artificielle, Scale AI travaille avec des experts locaux en IA pour développer ces solutions en partenariat avec des établissements de santé et des hôpitaux locaux afin d’assurer une meilleure protection des données et un cadre éthique solide pour l’analyse et le traitement des informations sur les patients et notre système de santé. »
Le PDG de Scale AI, Julien Billot, a déclaré que l’organisation « travaille avec de nombreux partenaires pour accélérer l’adoption et l’intégration rapides de l’IA dans des secteurs clés comme la santé. Grâce à cette initiative, les acteurs de l’écosystème de l’IA et les hôpitaux se mobilisent pour relever les défis de santé spécifiques d’aujourd’hui et avoir un impact profond sur les soins de santé au Canada »
Lors d’une séance mercredi matin à la conférence ALL IN qui examinait quel devrait être le rôle du Canada en tant que plaque tournante mondiale de l’IA, il a décrit la conférence comme étant un événement à multiples facettes qui non seulement fournit des exemples d’IA en action, mais améliore également les relations entre les chercheurs, organisations d’utilisateurs, startups et investisseurs.
Sophie Fallaha, directrice générale du Centre international d’expertise en intelligence artificielle (CEIMIA), une organisation non gouvernementale (ONG) spécialisée dans le développement et la mise en œuvre d’une IA responsable, faisait également partie du panel.
« Aujourd’hui, nous avons 29 pays autour de la table qui travaillent réellement ensemble pour combler le fossé entre la théorie et la pratique autour de l’IA responsable », a-t-elle déclaré.
« Il existe une équipe multidisciplinaire composée de personnes issues du monde universitaire, du secteur privé et d’organisations internationales, qui développent des projets et réfléchissent à la manière d’intégrer le concept d’IA responsable dans des projets pratiques de gouvernance des données. Ils réfléchissent à l’avenir du travail, de l’innovation et de la commercialisation. »
Selon un article de blog du CEIMIA publié en juillet, à mesure que les appels à la réglementation se font plus forts, la nécessité d’accroître le niveau de collaboration entre les organisations abordant les impacts de l’IA augmente également. La technologie se développe et se déploie plus rapidement qu’aucun gouvernement ou organisation n’est capable de suivre le rythme. Plus nous tardons à travailler ensemble, plus il est probable que les impacts négatifs l’emporteront sur les avantages potentiels pour la société.
« La collaboration internationale contribue à promouvoir des normes et des lignes directrices éthiques pour le développement et le déploiement de l’IA », indique-t-il. « Cela se traduit par des outils et des modèles développés de manière responsable, transparente et socialement bénéfique. »
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.