Les augmentations salariales de l’industrie canadienne des TI en 2008 seront supérieures à la moyenne de l’économie, mais le Québec sera en milieu de peloton.
L’organisme québécois TechnoCompétences, qui est voué au soutien et à la promotion du développement de la main-d’oeuvre et de l’emploi en technologies de l’information et des communications, a diffusé les prévisions des entreprises canadiennes relatives aux augmentations de salaire pour l’année 2008. Ainsi, le secteur canadien des TI pourrait bénéficier d’augmentations supérieures à la moyenne des secteurs d’activités, mais l’économie québécoise en général, bien qu’elle ait une meilleure progression des salaires qu’en 2007, sera loin du sommet.
Stéphane Paré, conseiller principal à la firme Groupe-conseil AON, a fait état des prévisions salariales d’entreprises canadiennes pour l’année 2008, pour l’économie en général et pour le secteur des technologies de l’information. Les données proviennent d’un sondage réalisé entre la mi-août et la mi-septembre auprès de 332 entreprises de toutes tailles et de divers secteurs dans l’ensemble du Canada, dont 155 étaient situées au Québec.
Vingt-et-une entreprises du secteur des médias et des technologies de l’information ont été interrogées pour ce sondage.
Progressions moindres au Québec
Pour l’ensemble de l’économie canadienne, l’augmentation médiane de la masse salariale en 2007 serait de 3,3 %, alors que l’augmentation médiane des échelles salariales serait de 2,6 %. C’est l’Alberta qui afficherait les meilleures hausses en 2007, soit de 4 % pour les masses salariales et de 2,8 % pour les échelles salariales.
À l’inverse, le Québec pourrait offrir les augmentations médianes les moins élevées en 2007, avec 3,1 % pour les masses salariales et 2,5 % pour les échelles salariales. D’ailleurs, c’est au Québec que les augmentations médianes seraient les moins élevées.
En 2008, pour le Canada en entier, l’augmentation médiane de la masse salariale serait de 3,3 %, alors que l’augmentation médiane des échelles salariales serait de 2,5 %. L’Alberta afficherait encore une fois les meilleures hausses, soit de 4,5 % pour les masses salariales et de 3 % pour les échelles salariales.
Au Québec, les prévisions été formulées par les entreprises de tous les secteurs pour 2008 seraient légèrement plus élevées qu’en 2007, puisqu’elles font état d’une augmentation médiane de 3,3 % pour les masses salariales et de 2,5 % pour les échelles salariales. Comme en 2007, le Québec pourrait être l’endroit où les augmentations médianes seront les moins élevées pour les masses salariales.
Pour les échelles salariales, le Québec pourrait être à égalité avec celles de six autres provinces et territoires, alors que l’Île-du-Prince-Édouard pourrait être la seule province à offrir un taux inférieur, à 2,1 %. Les provinces qui pourraient offrir les meilleures augmentations en 2008 sont l’Alberta et la Saskatchewan à 3 % et le Manitoba à 2,7 %.
M. Paré explique que l’écart entre l’augmentation de la structure salariale et celle de la masse salariale sert à couvrir la progression d’un employé dans la structure salariale. « Dans le cas d’un employé engagé récemment et qui avait plusieurs compétences à acquérir au cours des premières années, si l’acquisition des compétences et le rendement sont là, il aura une augmentation salariale plus grande que l’employé en poste depuis longtemps », indique-t-il.
Indices des prix à la consommation
L’indice des prix à la consommation (IPC), qui compare l’écart des prix d’un panier de produits essentiels d’année en année, fait était d’une augmentation de 1,7 % pour le Canada entre août 2006 et août 2007.
L’Alberta (4,7 %) et la Saskatchewan (2,4 %) auraient connu les plus fortes augmentations de l’IPC, tandis que le Québec, avec une augmentation de 0,8 %, arrive à l’avant-dernier rang devant Terre-Neuve-et-Labrador (0,2 %).
« Jusqu’à il y a quatre ou cinq ans, les augmentations étaient souvent très près de l’indice des prix à la consommation, alors qu’on commence à s’en détacher un peu », souligne M. Paré.
Technologies : amélioration pancanadienne
Pour le secteur d’activité des médias et des technologies de l’information pour l’ensemble du Canada, l’augmentation médiane des masses salariales pour l’année 2007 serait de 3,1 %, ce qui situe le secteur d’activité au dixième rang sur douze secteurs du palmarès des augmentations salariales, à égalité avec le secteur du transport et des services publics. Seul le groupe formé par les secteurs public, parapublic et municipal aura une augmentation médiane moindre, soit de 3 %.
Pour les échelles de masses salariales, l’augmentation médiane sera de 2,5 %, ce qui place le secteur des médias et des technologies de l’information au septième rang, à égalité avec quatre autres secteurs d’activité. Seul le secteur des sciences de la santé et de la biotechnologie, en excluant le secteur public, aura une augmentation médiane plus faible, soit de 2,4 %.
Toutefois, la situation pourrait être un peu plus rose en 2008, puisque l’augmentation médiane prévue par les entreprises du secteur des médias et des TI pourrait être de 3,5 % pour les masses salariales, soit au quatrième de douze rangs, à égalité avec le secteur des institutions financières, de l’assurance et de l’immobilier. Pour les échelles salariales, l’augmentation médiane pourrait être de 2,8 %, soit au cinquième rang du palmarès.
En comparaison, les augmentations médianes seront plus élevées en 2008 dans le secteur des médias et des TI que la moyenne des secteurs d’activités. L’augmentation médiane des masses salariales pour l’ensemble de secteurs sera de 3,3 %, alors que celle des échelles salariales sera de 2,5 %.
« On remarque une homogénéité des données, sauf dans les secteurs où une pénurie de main-d’oeuvre est déjà visible à l’horizon, souligne M. Paré. Dans le secteur des technologies de l’information, les augmentations sont un peu plus élevées par rapport [à l’ensemble des secteurs d’activité]. Cela a peut-être trait à la situation de la pénurie de la main-d’oeuvre qui est déjà une réalité dans plusieurs régions du Québec où il y a des taux de chômage très bas, comme dans la région de Québec. C’est sûr que [cette pénurie] va finir par nous toucher. »
Aucune donnée salariale relative aux entreprises québécoises du secteur des TI n’a été diffusée dans le cadre de l’étude.
Priorités
Du côté des augmentations médianes selon le type d’emploi, ce sont les cadres supérieurs et le personnel syndiqué qui auront bénéficié des meilleures augmentations médianes des échelles salariales, avec une moyenne de 3 % en 2007. En 2008, c’est le personnel syndiqué qui pourrait bénéficier de la meilleure augmentation médiane de l’échelle salariale, également de 3 %.
Quant à l’augmentation médiane des masses salariales, les cadres supérieurs, les cadres et les professionnels bénéficieraient de la meilleure augmentation avec une moyenne de 3,5 % en 2007 et 2008.
Interrogées quant aux enjeux et aux priorités établis pour l’année 2008, les entreprises auraient identifié, dans l’ordre, un meilleur suivi des comparaisons avec le marché, la révision du régime d’avantages sociaux, l’adoption ou la révision de la stratégie de reconnaissance globale, la révision des programmes de reconnaissance des employés et la révision du système d’évaluation des emplois.
Le quart des entreprises sondées ont déjà approuvé les niveaux d’augmentation des masses salariales, 334 % ont entamé le processus et 41 % sont en attente d’une approbation.
La semaine prochaine: les taux de roulement du personnel dans l’industrie québécoise et des TIC, deuxième volet de la diffusion Web de TechnoCompétences.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.
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