À peine quelques mois après avoir inauguré son centre d’innovation sans fil pour entreprises, Rogers veut pousser le concept plus loin en développant une version virtuelle.
Rogers a inauguré le centre d’innovation sans fil en avril dernier et, selon le vice-président solutions d’affaires chez Rogers, Philippe Sicotte, le succès des installations situées sur la rue Sainte-Catherine Ouest, à Montréal, est supérieur aux prévisions.
M. Sicotte se garde bien de chiffrer ces prévisions. Il soutient que les clients, autant des PME que des grandes entreprises, sont nombreux au centre et que Rogers répond à un besoin. « Des gens plus âgés ont souvent vécu leur carrière en travaillant avec des technologies filaires. Avec l’arrivée des innovations dans le sans fil, ça prend un peu tout le monde par surprise », dit-il.
Le centre de Montréal regroupe pour le moment quatre stations thématiques et permet aux dirigeants ou responsables des technologies de l’information en entreprise de faire état de leurs besoins afin d’obtenir des services appropriés.
Vu la popularité du centre, Rogers pense déjà à la prochaine phase du projet : « Au cours des 24 prochains mois, le défi est de tout renouveler et d’avoir une nouvelle approche, afin que ceux qui sont déjà venus nous visiter aient envie de revenir pour voir les plus récentes innovations dans l’industrie du sans-fil », raconte-t-il.
M. Sicotte jongle également avec l’idée de créer une version virtuelle du centre d’innovation sans fil, en utilisant la plateforme web.alive d’Avaya : « La génération actuelle des dirigeants d’entreprises aime bien essayer et toucher le matériel avant de prendre une décision d’affaires. Toutefois, la génération des conseillers à la haute direction, souvent un peu plus jeune, aime également le virtuel et les jeux. Nous croyons donc que pour avoir une influence sur eux, il serait intéressant d’offrir une version virtuelle du centre d’innovation sans fil », explique Philippe Sicotte, rencontré à l’occasion de la Coupe Rogers, au Stade Uniprix, à Montréal.
M. Sicotte soutient que l’objectif de Rogers demeure de devenir un conseiller stratégique pour les entreprises dans l’industrie du sans-fil. « Nous ne devenons pas des conseillers stratégiques du jour au lendemain en nous autoproclamant comme tel. Nous devenons des conseillers stratégiques lorsque les clients nous disent que nous sommes effectivement des conseillers stratégiques. C’est une nuance très importante et un travail de longue haleine », dit-il.
L’arrivée de la technologie LTE changera la donne
Rogers nourrit beaucoup d’ambition pour sa division de solutions d’affaires sans fil. Sans dévoiler de chiffres, Philippe Sicotte soutient que les perspectives de croissance au cours des trois à cinq prochaines années dans le domaine sont excellentes pour l’entreprise. Selon lui, l’intérêt vient avec l’innovation. Il faut donc faire évoluer les réseaux pour donner aux entreprises la possibilité d’effectuer une multitude de tâches autrefois réservées aux technologies filaires, réputées plus robustes. Une situation qui est appelée à changer avec l’arrivée des réseaux sans fil LTE (Long term evolution).
Rogers a déployé son premier réseau LTE dans la région d’Ottawa en juillet et devrait poursuivre le déploiement dans les villes de Vancouver, Toronto et Montréal cet automne. D’ici la fin de 2012, ce sont 25 villes canadiennes qui devraient bénéficier de la LTE, que M. Sicotte qualifie de 4G : « Le fait de doubler la vitesse d’un réseau sans fil HSPA+ pour la faire passer de 21 à 42 Mégabits par seconde ne signifie pas que ce réseau en devient un de quatrième génération. Ça reste une technologie 3G, mais sur les stéroïdes. Pour que l’on commence à parler de 4G, il faut que le réseau offre des vitesses théoriques de 100 Mégabits par seconde, ce que l’on obtient avec la LTE », explique-t-il.
Ce dernier est d’avis qu’avec l’arrivée de la LTE, des entreprises fonctionnant avec des infrastructures filaires coûteuses et peu flexibles pourraient être tentées de tout transférer sur un réseau sans fil : « Les clients ont une idée approximative de ce qui peut être fait avec les nouveaux réseaux sans fil. Or, ils sont souvent loin du compte. Notre rôle est de combler le fossé en énumérant toutes les possibilités qui s’offrent aux entreprises. La difficulté dans le passé, c’était la vitesse, mais nous commençons à briser ces barrières », dit-il.
Rogers compte 3 200 employés au Québec. Lors d’une allocution prononcée devant la Chambre de commerce de Lévis en mars dernier, le président de Rogers Québec, Sylvain Roy, avait déclaré que l’entreprise allait investir 150 millions de dollars dans son réseau mobile québécois en 2011.
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