Jim Balsillie aurait suggéré l’ouverture des services de Research In Motion à d’autres appareils mobiles que ceux de la famille BlackBerry. Le refus des dirigeants l’aurait incité à quitter l’entreprise. En parallèle, RIM serait à la recherche de conseillers financiers afin d’étudier ses options stratégiques.
Selon l’agence de presse Reuters, qui aurait obtenu l’information de sources anonymes, l’ex-coprésident et chef de la direction du fournisseur d’appareils mobiles et de services de réseautique Research In Motion aurait proposé à la direction de l’entreprise d’ouvrir son réseau propriétaire à d’autres appareils que ceux de la marque BlackBerry.
Cette ouverture aurait permis aux fournisseurs de services de télécommunications d’offrir à leurs clients des forfaits de téléphonie évoluée plus abordables qui auraient compris la messagerie texte, la messagerie instantanée et l’accès aux réseaux sociaux comme LinkedIn, Facebook et Twitter. Cette ouverture aurait permis aux consommateurs de procéder à une mise à niveau des téléphones mobiles à fonction unique vers les téléphones évolués.
Également, l’approche suggérée par Jim Balsillie aurait permis aux fournisseurs de services de télécommunications d’obtenir de nouveaux clients sans engorger leurs propres réseaux, alors que le trafic lié à ces services aurait été pris en charge par les infrastructures de RIM.
Cette stratégie aurait entraîné une augmentation du nombre d’utilisateurs des services de réseautique de RIM, ce qui aurait fait croître les revenus de licence en provenance des fournisseurs de services de télécommunications.
Selon Reuters, M. Balsillie avait sondé le terrain auprès de certains fournisseurs de services de télécommunications avec lesquels il entretenait des relations commerciales de longue date.
Toutefois, par l’ouverture des services de réseautique de Research In Motion à d’autres plateformes mobiles, la stratégie aurait entraîné une dissociation des produits et des services dans l’offre commerciale de l’entreprise canadienne.
C’est peut-être ce dernier point qui aurait porté les dirigeants de Research In Motion à refuser la stratégie qui était proposée par Jim Balsillie. Le chef de la direction Thorsten Heins et le cofondateur de RIM Mike Lazaridis feraient partie des dirigeants qui auraient refusé l’approche suggérée par M. Balsillie.
La direction de Research In Motion aurait préféré miser sur les appareils mobiles qui seront fondés sur BackBerry 10, le système d’exploitation propriétaire de l’entreprise qui devrait être lancé en 2012.
C’est à la suite de ce refus que l’ex-coprésident et chef de la direction de RIM, qui occupait depuis janvier 2012 un simple poste d’administrateur au sein de l’entreprise canadienne, aurait remis sa démission à la fin de mars dernier.
Rappelons que Research In Motion, qui était devenu au cours des dernières années le nouveau fleuron de l’industrie canadienne des technologies de l’information et des communications, a subi des contrecoups d’une concurrence accrue dans le marché de la réseautique mobile, notamment de la part des plateformes iOS d’Apple et Android de Google, dans le marché en général et dans le créneau précis des organisations.
Également, la longue panne qui a affecté la prestation de services de Research In Motion il y a quelques mois et les ventes décevantes de la tablette électronique PlayBook ont affecté la réputation et les finances de l’entreprise.
RIM en quête de conseillers financiers?
Par ailleurs, l’agence de presse Bloomberg News indique dans une dépêche que Research In Motion aurait amorcé une démarche visant l’obtention de conseillers financiers afin d’étudier ses options stratégiques.
Encore une fois selon des sources anonymes, la direction de RIM pourrait prendre une décision au cours des prochains jours quant à l’amorce de travaux avec au moins une « banque » canadienne et au moins une banque d’envergure internationale.
Research In Motion envisagerait l’octroi de licences pour son environnement d’exploitation mobile à d’autres fabricants mobiles, la réalisation d’un investissement stratégique, l’identification de moyens pour générer plus de revenus avec ses services de messagerie et une monétisation de son portefeuille de brevets.
Toutefois, la vente de l’entreprise ne ferait pas partie des options stratégiques qui seraient à l’étude.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.