En marge d’une campagne de marketing orientée vers la rentrée scolaire, le dirigeant d’Intel Canada fait le point sur l’importance du marché des étudiants et sur l’évolution de leur utilisation de l’informatique.
En préparation de la prochaine rentrée scolaire, Intel Canada, l’entité canadienne qui est responsable de la commercialisation des produits du fabricant de microprocesseurs Intel en sol canadien, a diffusé un communiqué de presse qui était fondé sur les résultats d’un sondage effectué par la firme Angus Reid auprès de plus de 1 000 étudiants au Canada.
Ce communiqué d’Intel faisait état d’un « syndrome du sablier » qui affecterait les étudiants aux prises avec un système informatique trop lent. L’expression évoque l’icône qui apparaît à l’écran d’un ordinateur lorsqu’une opération en cours nécessite plus de temps qu’à la normale. Selon le sondage, des étudiants éprouveraient même « de la frustration de la frustration et du stress à cause de la lenteur et des ralentissements informatiques »…
Doug Cooper, directeur national chez Intel Canada, indique que le communiqué de presse visait à faire prendre conscience aux parents à quel point le monde de l’informatique a changé depuis l’époque où ils étaient eux-mêmes sur les bancs d’école.
Néanmoins, cette initiative de marketing d’Intel, qui visait à publiciser la gamme de processeurs à architecture « Core », a constitué l’occasion de faire le point avec le fabricant de processeurs sur l’importance que revêt le marché des étudiants.
Consommation et mobilité
D’entrée de jeu, M. Cooper précise que non seulement le marché de l’informatique de consommation dépasse celui de l’informatique en entreprise, mais les achats d’ordinateurs portables aux fins personnelles y sont plus élevés que les achats d’ordinateurs portatifs destinés aux organisations en Amérique du Nord.
Doug Cooper ajoute que l’utilisation de l’informatique aux fins d’études a changé considérablement depuis qu’Intel réalise des initiatives médiatiques à l’intention du marché estudiantin. « Depuis notre première campagne consacrée à la rentrée scolaire, la situation est passée de rien du tout à une mer d’écrans d’ordinateurs portables dans les classes des institutions postsecondaires », affirme-t-il.
Tout comme on recommandait à l’époque où l’ordinateur de table dominait le marché, M. Cooper estime que les étudiants devraient acquérir l’ordinateur le plus puissant possible afin d’éviter des situations problématiques quelques années plus tard. Il reconnaît que l’ordinateur portatif offre peu de latitude en matière de mise à niveau des composantes internes, mis à part la mémoire vive. Mais encore, M. Cooper affirme que la mémoire vive coûte plus cher lorsqu’on l’ajoute dans un ordinateur après l’achat.
« Les étudiants portent leur attention sur le prix de l’appareil, mais ils ne peuvent prendre le risque d’avoir un plantage ou un écran bleu de la mort durant un examen parce qu’ils ont acheté un appareil aux capacités insuffisantes », estime M. Cooper.
Quant au cycle de remplacement d’un ordinateur, qui est typiquement d’environ cinq années pour un modèle de table, M. Cooper croit plutôt que la limite extrême s’établit à quatre années. « De manière anecdotique, des consommateurs remplacent leurs ordinateurs portatifs après deux ou trois années, parce qu’ils ont acheté trop peu », affirme-t-il.
Évolution intelligente
Les critères d’évolution des microprocesseurs ont changé au cours des dernières années. Après les gigahertz de la fin des années 90, c’est la multiplication des coeurs de processeur qui a marqué la croissance de la performance des unités centrales de traitement informatique.
Maintenant, explique M. Cooper, des technologies dites « intelligentes » contribuent à améliorer l’efficacité des récents microprocesseurs. Il donne l’exemple de la technologie d’accélération dynamique (Intel Dynamic Acceleration ou IDA en anglais) qui optimise l’exécution des logiciels. « Pour un vieux logiciel qui n’a pas été conçu pour une architecture à multiples coeurs, cette technologie va augmenter la fréquence d’un seul coeur », explique-t-il. « C’est drôle à dire, mais les microprocesseurs sont maintenant plus intelligents. »
Évolution estudiantine
D’ailleurs, en matière d’évolution, M. Cooper constate que l’utilisation de l’informatique par les étudiants a grandement évolué au cours des dernières années. Aujourd’hui, l’étudiant actuel rédige un rapport tout en écoutant de la musique et en interagissant avec ses amis sur les réseaux sociaux. Ainsi, le caractère multitâche des utilisateurs et leurs recours aux applications Web sont en forte croissance.
« Quand j’étais à l’université, l’ordinateur servait uniquement à la rédaction de texte et j’utilisais une chaîne stéréo pour écouter de la musique », mentionne M. Cooper.
Surtout, il constate une évolution de l’utilisation de l’informatique aux fins non académiques entre l’école secondaire et les niveaux postsecondaires. « Au secondaire, 31 % des étudiants canadiens ont dit qu’ils utilisaient surtout leur ordinateur pour l’interaction sur les réseaux sociaux, mais cette proportion diminue à 18 % parmi les étudiants au cégep et à l’université, pour qui les études constituent la raison première d’utiliser un ordinateur », indique M. Cooper, en référant au sondage effectué par Angus Reid pour le compte d’Intel
Et quelle place occupe le jeu sur l’ordinateur chez les étudiants? « Le jeu occupe le quatrième rang des utilisations chez les étudiants du niveau secondaire, mais il est tout au bas de la liste chez les étudiants des niveaux postsecondaires », répond M. Cooper.
Décidément, ce dernier élément rassurera sûrement plusieurs parents qui s’interrogent sur l’utilisation de l’ordinateur par leurs enfants aux études…
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.