Research In Motion requiert les services de deux conseillers financiers pour effectuer une révision stratégique. L’entreprise aurait en stock plus des appareils invendus valant plus d’un milliard de dollars, selon Bloomberg. L’avocat principal de RIM démissionne.
Le fournisseur canadien de produits et de services de télécommunications Research In Motion (RIM), qui est aux prises avec d’importants défis commerciaux, a annoncé dans un communiqué qui a été publié après la fermeture des marchés boursiers qu’il faisait appel aux firmes RBC Marchés des Capitaux et J.P. Morgan dans le cadre d’un processus de révision stratégique de ses performances financières et de ses performances organisationnelles.
RIM dit vouloir « évaluer les mérites et la faisabilité de diverses stratégies financières, dont des opportunités d’exercer un effet de levier auprès de la plateforme BlackBerry par le biais de partenariats, d’opportunités de licence et d’options au niveau des modèles d’affaires stratégiques ». Ce dernier élément, dans le jargon corporatif, signifie que l’entreprise pourrait envisager la vente d’actifs ou bien la vente totale de son entité.
Dans le même communiqué, l’entreprise souligne qu’elle s’attend à rapporter une perte nette pour le premier trimestre de son année financière 2013.
Research In Motion rappelle qu’elle vise une réduction de ses dépenses d’un milliard de dollars d’ici la fin de son année financière 2013, dans le cadre d’un programme nommé CORE (cost optimisation and resource efficiency). Tout en confirmant qu’il y aura une réduction « significative » des dépenses et du nombre d’employés, l’entreprise précise qu’elle continuera à investir et à embaucher du personnel clé dans le cadre de ses préparatifs pour le lancement de la plateforme BlackBerry 10, sur laquelle elle fonde beaucoup d’espoirs.
Dans son énoncé, Research In Motion dit compter 78 millions d’abonnés à ses services à travers le monde, dont 56 millions d’abonnés aux services BlackBerry Messenger (BBM). Ce dernier chiffre provient d’une correction qui a été effectuée lundi tard en soirée par RIM, alors que l’énoncé original faisait état plutôt de 59 millions d’utilisateurs des services BBM.
Également, RIM affirme que plus de 80 000 applications sont offertes par la communauté des développeurs pour ses appareils mobiles, dont plus de 15 000 applications pour la tablette PlayBook. Un an plus tôt, environ 36 000 applications étaient offertes pour les appareils mobiles de RIM, dont moins de 2 000 pour la tablette PlayBook.
Par ailleurs, Research In Motion annonce l’embauche de M. Kristian Tear à titre de responsable des opérations et de M. Frank Boulben à titre de responsable du marketing.
Plus d’un 1 G$ d’invendus en stock
La donnée qui a reçu la plus grande attention des médias spécialisés en technologies de l’information et en finance hier a trait à l’inventaire d’appareils invendus que Research In Motion aurait dans ses entrepôts.
Un article de l’agence de presse Bloomberg a souligné que RIM avait en inventaire à la fin du dernier trimestre de son année financière 2012 des téléphones évolués et des tablettes électroniques dont la valeur dépasserait un milliard de dollars. Cette information, qui est incluse dans les états financiers de l’année financière 2012 de Research In Motion, avait fait peu de bruit lors de la publication des données par l’entreprise plus tôt cette année.
À la fin de l’année financière 2011 de RIM, les produits détenus en stock par l’entreprise avaient une valeur de 618 millions de dollars. Le journaliste Hugo Miller de Bloomberg rappelle qu’en 2008, alors que l’action de l’entreprise se négociait à 147,55 dollars, la valeur de l’inventaire était de moins de 500 millions de dollars.
Cette hausse de la valeur de l’inventaire des produits signifie que RIM est aux prises avec un grand nombre d’appareils mobiles invendus qui dorment dans ses entrepôts. Cette hausse de l’inventaire de produits invendus est attribuable à une forte baisse de la demande pour les produits BlackBerry et PlayBook, alors que des concurrents comme ceux qui offrent des produits fondés sur les systèmes d’exploitation Android de Google et iOS d’Apple ont obtenu de nouvelles parts de marché. Les gains de ces concurrents ont été effectués auprès de nouveaux utilisateurs de produits mobiles, mais aussi auprès d’utilisateurs de produits de Research In Motion.
En conséquence, il se pourrait que Research In Motion procède à une troisième dépréciation de valeur depuis décembre 2011. RIM avait enregistré une dépréciation de valeur de 485 millions de dollars à la fin de l’année dernière, puis une dépréciation de valeur de 267 millions de dollars en mars dernier.
Le journaliste de Bloomberg précise que la valeur de l’inventaire de produits invendus de Research In Motion exclut les coûts associés aux téléphones évolués et aux tablettes électroniques qui se trouvent dans les magasins et les entrepôts des commerçants de détail et des exploitants de réseaux de télécommunications.
Autre démission
Par ailleurs, le principal responsable des affaires juridiques de Research In Motion, Karima Bawa, a remis sa démission.
Ce départ survient peu après l’annonce du départ de Patrick Spence, qui était responsable de la stratégie de vente des téléphones évolués de l’entreprise à l’échelle mondiale. Le départ de MM. Spence et Bawa survient alors que Research In Motion s’apprête à limoger de 2 000 à 6 000 employés, selon diverses sources. (Lire : Research In Motion pourrait encore abolir des milliers d’emplois)
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.