Disponible pratiquement dans tous les marchés maintenant, l’iPhone 3G a établi une nouvelle approche d’informatique mobile. Parce que l’iPhone n’est pas qu’un autre téléphone mobile ou un téléphone intelligent. C’est un ordinateur tenant dans la main, jumelé à un téléphone. Dorénavant, c’est à cet appareil qu’on comparera les nouveaux arrivants sur le marché. La barre sera haute.
Il y a tout d’abord l’interface. Entièrement tactile, l’appareil ne nécessite pas de stylet et l’accès à ses fonctionnalités passe par l’utilisation de son écran qui réagit au toucher du doigt. Ce qui laisse beaucoup de flexibilité aux développeurs d’applications, qui ne sont pas limités par des boutons et des dispositifs de navigation fournis avec l’appareil.
L’appareil innove avec certains éléments de son interface comme le défilement ou l’agrandissement des pages. L’intégration est aussi intéressante. Pour un utilisateur de Mac, et encore mieux si on ajoute à l’équation le service MobileMe (anciennement .Mac), un changement dans le carnet d’adresses ou au calendrier sur son ordinateur de bureau, via le Web ou sur son iPhone est automatiquement synchronisé avec les autres appareils de son environnement informatique. L’approche serait similaire pour les utilisateurs de Windows sous Exchange. Les utilisateurs de Lotus Notes devraient bénéficier éventuellement d’une application iPhone qui bouclerait la boucle.
Connectivité
L’appareil est doté d’une connectivité à un réseau mobile de troisième génération, ce qui rend plus réalise la consultation des contenus Internet via ce réseau de communications. Par ailleurs, dès que vous êtes dans un environnement de réseau sans fil de type WiFi, que ce soit au bureau, au domicile ou dans des lieux publics qui disposent d’une telle connexion, vous pouvez configurer votre appareil pour qu’il se connecte automatiquement sur ces réseaux, augmentant ainsi votre vitesse d’accès à Internet.
L’appareil qui intègre aussi un iPod, un GPS et une caméra numérique (2 Mpx), permet d’intégrer différents processus de travail ou de loisir. Vous êtes dans une conférence, une planche présentée à l’écran résume les arguments d’un projet? Clic, photo, et quelques secondes plus tard vous l’acheminez à vos collègues par courriel ou vous la téléchargez sur Flickr, votre blogue ou votre page Facebook. Ou partout à la fois, si vous le désirez, en indiquant votre position si vous le désirez.
Des tonnes d’applications
En fait, l’une des forces de l’appareil est sa plate-forme de développement qui, à ce jour, a donné lieu à la mise en place d’un parc de quelque 3 000 applications, de l’utile à l’inutile, en passant par les jeux, les outils de référence, les applications de gestion et autres. Du nombre, plusieurs de ces applications sont gratuites (environ 600), et la plupart des payantes sont offertes pour quelques dollars (90 % sont vendues moins de 10 $).
Pour reprendre l’exemple ci-haut, pour transmettre une image vers un service en ligne ou votre blogue, vous pourriez compter sur diverses applications comme AirMe et Shozu, ainsi que sur le logiciel de courrier, Mail, intégré à l’appareil.
Certaines applications de productivité sont le prolongement et peuvent fonctionner de pair avec leur équivalent sur ordinateur de bureau, comme OmniFocus, qui est un gestionnaire de tâches qui adopte l’approche GTD (Getting Things Done). La liste des outils de gestion des tâches est assez longue et variée, permettant à l’utilisateur de trouver quelque chose qui lui convient.
D’autres applications permettent de lire des fils de nouvelles RSS, de consulter vos signets Delicious ou d’accéder aux articles populaires sur Digg. Les amateurs de réseaux sociaux y trouveront leur compte avec de nombreuses applications qui permettent d’accéder à Twitter, Facebook, LinkedIn, Tumblr et autres. Sans compter la messagerie instantanée et les messages textes.
Certaines petites applications spécialisées ajoutent des fonctionnalités intéressantes. Vous voulez faire savoir à quelqu’un où vous êtes? Le logiciel « Here I am » prend lecture de vos coordonnées via le GPS de l’appareil et s’interface avec Mail pour vous permettre d’envoyer un courriel qui comprend un lien vers une carte Google qui indique votre position précise.
En entreprise, il faudra sans doute développer une expertise pour examiner comment optimiser certains processus de travail qui peuvent tirer profit des applications, de leur intégration et de leur convivialité afin améliorer la productivité des travailleurs nomades. Une chose est certaine le travail mobile est désormais redéfini et certains utilisateurs préféreront utiliser un iPhone plutôt qu’un ordinateur portable.
Patrice-Guy Martin fait partie des passionnés qui ont fait la file le 11 juillet pour se procurer un iPhone… Il ne s’en passerait plus.
En attendant Android
Google espère beaucoup du premier téléphone équipé d’Android, son propre système d’exploitation pour mobiles. Au moment de mettre sous presse, on l’attendait pour le 23 septembre, à New-York, au coeur d’un terminal HTC, baptisé Dream, commercialisé par T-Mobile.
Dans un secteur où les acteurs sont des mastodontes (Microsoft et Windows Mobile, Nokia et Symbian, Apple…), le géant du Web sait qu’il n’a guère droit à l’erreur. « Si nous arrivons avec un produit minable, les gens s’en iront et ce sera une perte de temps » a expliqué Andy Rubin, directeur d’Android chez Google, à Reuters, […] « Nous sommes dans la phase finale et avons passé pas mal de nuits blanches. »
Une stratégie singulière
Google mise presque uniquement sur l’aspect logiciel. « Une fois qu’ils auront quitté le magasin avec l’appareil, [c’est ce] qui entretiendra leur bonheur » poursuit Rubin. Basé sur un noyau en code source libre, Android restera « libre » même dans son développement et notamment avec une plateforme de téléchargement ouvert à toutes les créations, à l’inverse d’Apple et son App Store par exemple. Une approche économique singulière : « Nous avons pris la décision stratégique de ne pas partager des revenus avec les développeurs. Nous allons simplement nous passer des recettes potentielles des opérateurs et des développeurs », détaille le directeur du projet.
Selon l’agence de presse, près de 1 800 applications ont déjà été conçues pour Android, grâce notamment à un concours de développeurs. Toutefois, Google entend bien garder un oeil sur l’aspect matériel et c’est en ce sens qu’il oeuvre uniquement avec HTC pour le moment. Reste à savoir comment les autres membres de l’Open Handset Alliance, le regroupement autour d’Android, adapteront le système d’exploitation.
Patrice-Guy Martin est rédacteur en chef du magazine Direction informatique.