Une étude de l’organisme BSA estime que 29 % des logiciels installés dans les ordinateurs au Canada en 2009 seraient constitués de copies illicites, en diminution de trois points d’année en année.
Selon l’édition pour l’année 2009 d’une étude internationale annuelle de l’organisme de représentation Business Software Alliance, qui regroupe les grands éditeurs de logiciels informatiques, le piratage de logiciels pour ordinateurs aurait diminué dans 54 pays en 2009, et ce, malgré la récession.
Toutefois, le piratage aurait crû dans 19 pays et aurait atteint une proportion de 43 % à l’échelle mondiale en 2009, en hausse de deux points d’année en année. La valeur totale des logiciels piratés en 2009 serait de 51,4 G$.
Au Canada, bien que le taux de 29 % pour l’année 2009 constituerait le plus faible taux de piratage jamais enregistré au pays, la valeur commerciale des logiciels piratés serait de 943 millions $.
Selon la BSA, l’augmentation « exponentielle » des déploiements d’ordinateurs personnels dans les pays en émergence expliquerait la hausse du piratage à l’échelle mondiale. L’organisme évoque la croissance de « grands marchés de piratage », dont ceux du Brésil, de l’Inde et de la Chine. La valeur des logiciels piratés en Chine en 2009 serait de 7,6 G$, en croissance de 900 M$ d’année en année.
Les États-Unis (20 %), le Japon et le Luxembourg (21 %) seraient les pays où les taux de logiciels piratés auraient été les plus faibles en 2009. À l’opposé, les pays affichant les plus hauts taux de piratage, soit plus de 90 % des logiciels installés, seraient la Géorgie, la Moldavie et le Zimbabwe.
La hausse du déploiement de la gestion numérique des droits, les programmes de légalisation des commerçants et les campagnes de sensibilisation gouvernementales et industrielles seraient certains des facteurs qui contribueraient à la diminution du piratage. À l’inverse, la sophistication accrue des pirates et l’utilisation croissante des anciens ordinateurs qui contribueraient à la hausse du piratage.
Logiciels libres et logiciels service
Toutefois, l’étude de la BSA indique que les logiciels gratuits ou fondés sur le principe du logiciel libre auraient représenté entre 12 % et 22 % des logiciels installés à l’échelle mondiale en 2009. Le niveau de logiciels en règle se serait situé entre 35 % et 45 %.
D’autre part, l’étude de la BSA estime le logiciel service correspondrait à 5 % du marché total du logiciel, pour une valeur totale de 13 G$, et que la valeur de ce créneau de marché augmenterait cinq fois plus rapidement que le marché du logiciel global.
Toutefois, la BSA précise que son étude ne tient pas compte de ces deux types de logiciels. D’un côté, l’étude ne peut déterminer combien de solutions gratuites ou libres ont remplacé des logiciels payants. De l’autre côté, la BSA estime que le logiciel service a un faible impact sur le niveau de piratage des logiciels pour ordinateurs.
Les données de cette étude sont fondées sur un sondage de la firme IDC auquel ont participé 6 000 individus et 4 300 utilisateurs d’ordinateurs en entreprise de 28 pays.
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.