Fluidifier les services numériques publics et faciliter leur accès pour les citoyens est l’objectif officiel du projet de loi 14 de transformation numérique de l’administration publique déposé en avril à l’Assemblée nationale du Québec.
Toutefois, la question de la protection des données des citoyens suscite des inquiétudes, car une partie des données collectées seront confiées à des entreprises du secteur privé.
L’Association québécoise des technologies (AQT), qui représente les petites et moyennes entreprises de l’industrie des technologies, est favorable à ce projet.
Cependant, dans son mémoire présenté hier à la commission parlementaire au sujet du projet de loi 14, l’AQT rappelle « l’extrême vigilance avec laquelle doivent être traitées les données ».
Selon l’AQT, « le gouvernement doit renforcer ses mesures de protection de façon à s’assurer d’avoir le niveau de confiance adéquat avec les individus internes ou externes au gouvernement, les chercheurs et étudiants, ainsi que les entreprises, en mettant en place les dispositifs de contrôle adéquats ».
Le Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) s’interroge lui aussi sur la sécurité de ces données.
« Comment le gouvernement peut-il être certain que ces informations resteront bel et bien confidentielles? », se demande-t-il, dans un communiqué publié hier.
Le SPGQ dénonce aussi la volonté du gouvernement Legault de privatiser encore davantage ses technologies de l’information (TI).
« Le SPGQ est d’avis que le personnel professionnel du gouvernement est capable d’entretenir un système d’infonuagique à moindre coût que dans le secteur privé. De plus, il évitera de se retrouver à la merci d’entreprises qui pourront augmenter leurs tarifs par la suite », a-t-il indiqué.
Selon le SPGQ, par le passé, des projets informatiques confiés au privé, par exemple les solutions d’affaires en gestion intégrée des ressources (SAGIR) et le Dossier santé Québec, se sont révélés 10 à 15 fois plus coûteux que prévus.
« Lorsqu’il était dans l’opposition, le ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale, Éric Caire, dénonçait le “bordel informatique”. Quelle est sa position aujourd’hui? On l’invite à ne pas refaire les mêmes erreurs », a déclaré Richard Perron, président du SPGQ.
Lire aussi :
Québec déploie un accès à des services en ligne avec un seul mot de passe
Budget du Québec 2019 : le Centre de services partagés du Québec aboli
Gestion des données : le gouvernement du Québec regroupe des CTI de l’État
Deux visions sur qui devrait accomplir les contrats publics en TI