Le gouvernement du Québec accorde une aide financière de 2,9 millions de dollars sur cinq ans au Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ) pour soutenir l’adoption de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur aérospatial.
Le CRIAQ mène le projet DEEL (Dependable & Explainable Learning ou Intelligence artificielle explicable et robuste), qui vise à améliorer l’application de l’apprentissage profond dans l’industrie aéronautique. Il s’agit d’un partenariat Québec-France.
Les récents progrès de l’IA, notamment en matière d’apprentissage profond, ont suscité un grand intérêt pour l’intégration de ces technologies dans plusieurs secteurs industriels. Leur entrée dans le domaine de l’aérospatiale s’avère toutefois plus complexe.
Bien que l’apprentissage profond soit assez performant pour propulser des technologies comme les véhicules autonomes, l’entretien prédictif et le diagnostic médical, on ne connait pas encore entièrement ses propriétés théoriques.
Cette forme d’IA repose sur des algorithmes qui analysent des données pour en extraire des tendances et générer des prévisions et des décisions.
Bien qu’on sache quelles informations entrent et sortent de ce type de système, on ignore quelle démarche l’IA a effectué pour arriver au résultat final.
De plus, cette technologie apprend constamment. Une opération menée à partir des mêmes données peut éventuellement produire des résultats différents.
Cette imprévisibilité pose problème dans l’industrie aérospatiale, qui doit respecter des critères de performance et de sécurité très stricts. On ne peut pas confier les commandes d’un avion à un programme et dont on ne comprend pas entièrement le processus décisionnel.
C’est pour rendre l’apprentissage profond plus compréhensible et plus facilement applicable à l’aéronautique que le CRIAQ est ses partenaires ont lancé le projet DEEl en 2017.
Le consortium collabore actuellement avec l’Institut québécois de valorisation des données (IVADO), ainsi que l’Institut de recherche technologique (IRT) Saint Exupéry, en France. Le CRIAQ envisage aussi des collaborations avec l’Université McGill, l’Université Laval, Polytechnique Montréal, l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Montréal.
Environ 30 millions de dollars sur cinq ans ont déjà été promis au projet DEEL. La somme avancée par Québec devrait être égalée par un ensemble d’entreprises établies dans la province, dont Bombardier et CAE. Le gouvernement fédéral compte y consacrer 2,5 millions. Le reste du financement proviendra de partenaires français des secteurs publics et privés, comme Airbus et Thales.