Les utilisateurs des technologies de l’information et des communications aiment bien y recourir partout et presque en tout temps. Or, certains vont jusqu’à utiliser des appareils de toutes sortes lorsqu’ils sont au volant d’une automobile. Imprudence, insouciance et/ou laxisme? Peu s’en soucient…
Encore une fois, l’hiver laisse sa place au printemps, qui ramène en force les bourgeons, les oiseaux, les nids de poules et les promenades sur les routes ensoleillées. Que ce soit pour le travail, pour les emplettes, pour les vacances ou seulement pour aller se changer les idées, les déplacements en voiture semblent se multiplier dès que les bancs de neige fondent au soleil.
Le parc automobile nord-américain n’a jamais été aussi imposant, alors qu’un grand nombre de foyers possèdent plus d’une voiture. Le parc des technologies de l’information, lui aussi, ne cesse de croître, avec la prolifération des outils, des gadgets et des bidules qui accaparent les sens de façon active ou passive. On serait porté à croire que les utilisateurs de ces produits peuvent être raisonnables, ce qui est effectivement le cas pour la plupart des citoyens en société.
Malheureusement, des conducteurs d’automobiles sont de véritables dangers au volant, tout comme des utilisateurs de produits technologiques ne peuvent s’en passer au point d’être distraits d’autres obligations. Comme pour n’importe quel comportement, un certain pourcentage de la société fait des abus qui peuvent avoir des répercussions sur leur propre personne, sur leur entourage, sur d’autres citoyens ou sur des biens matériels.
Or, la combinaison simultanée de l’automobile et de produits technologiques dans les mains d’un conducteur augmente les probabilités et multiplie la gravité de ces répercussions.
Il y a longtemps, un conducteur pouvait dériver son attention de la route lorsqu’il cherchait une station sur la radio située sur le tableau de bord. Vinrent ensuite la cassette à quatre pistes, la cassette à ruban et le disque compact. Il y eut ensuite le téléphone mobile qui a déjà suscité plusieurs débats, et qui continue de soulever la controverse alors que bien des gens l’utilisent lorsqu’ils sont au volant.
Mais au fil de la commercialisation de technologies, certaines personnes croient qu’il est possible de s’en servir pendant qu’ils conduisent sur les rues, les boulevards et les autoroutes, qu’ils soient pris dans un bouchon ou qu’ils roulent sur une voie rapide. Ainsi, ils lisent et écrivent des messages textes sur leurs appareils mobiles, consultent leurs agendas numériques, naviguent dans les menus d’un baladeur numérique jouent avec une console de jeu portative, utilisent leur bloc-notes ou regardent un film sur un lecteur de DVD portatif.
Plusieurs personnes qui pratiquent ces comportements doivent avoir un sourire en coin en ce moment. Peuh! Où est le problème? Je suis assez habile pour faire deux choses à la fois! Personne ne m’a pincé jusqu’à maintenant! se disent-ils dans leur for intérieur.
Mais il suffit de regarder les faits divers diffusés sur l’Internet pour constater que ces comportements existent et se traduisent de temps à autre par des accidents qui froissent de la tôle, qui cassent des membres ou qui fauchent des vies, comme quoi l’habileté est loin d’être une certitude.
Il faudrait faire des lois pour interdire l’utilisation de tous ces appareils, clameront certains. Certes, plusieurs lois et plusieurs avertissements ont été écrits parce que des comportements inhabituels, erratiques ou insensés ont été manifestés par des personnes. Ainsi, ce n’est pas pour un simple gaspillage d’encre qu’il est écrit de ne pas mettre d’animal domestique vivant dans un four à micro-ondes… Mais est-ce que la rédaction et l’approbation d’une loi vont vont se solder en l’éradication de comportements dangereux?
Prenez le cas de l’utilisation du téléphone portable au volant, qui refait surface de temps à autre dans l’actualité. Des pays, des provinces et des États votent des lois qui en interdisent l’utilisation à une personne qui est au volant d’un véhicule en marche, sauf, dans certains cas, s’il y a présence d’un système à mains libres. Des campagnes d’informations ont été menées, des peines et des amendes ont été établies et les représentants de l’ordre ont été mandatés pour appliquer la loi.
Maintenant, si l’utilisation du téléphone portable au volant était interdite au Québec, est-ce que les gens cesseraient de l’utiliser sciemment, ou est-ce qu’il faudrait qu’on leur impose une amende pour qu’elles le fassent? D’ailleurs, est-ce que les corps policiers appliqueraient ce règlement, alors que bien d’autres règlements de la route semblent faire l’objet d’un laisser-aller?
Certains observateurs disent qu’il faut plutôt inciter ou forcer les personnes qui ont de mauvais comportements à cesser d’en faire ainsi. Comment devrait-on alors procéder? Un manufacturier d’automobiles utilise présentement l’humour dans une campagne publicitaire pour rappeler l’existence de la pédale de frein et du levier de clignotants dans les voitures. Dans une autre campagne à propos de la prudence sur la route, ce sont les images choquantes qui sont privilégiées. Est-ce que ces approches auront du succès?
Malheureusement, il semble qu’il faille qu’une tragédie arrive à une personnalité bien connue, comme un comédien, un politicien ou un membre de leur entourage, pour qu’une société prenne conscience de l’existence d’un phénomène et de l’importance de changer certains comportements. Espérons qu’un moyen efficace de contrer l’utilisation des TIC au volant sera trouvé et appliqué avant qu’un triste événement ne survienne…