Public Mobile ouvre ses premières boutiques à Montréal et offre gratuitement « à vie » les interurbains illimités au Canada aux adhérents hâtifs. Le fournisseur misera sur une offre illimitée, mais son réseau qui sera activé à la mi-mai sera déployé progressivement. [Mise à jour]
Public Mobile, l’un des nouveaux fournisseurs du marché canadien des télécommunications mobiles, a inauguré dix premières boutiques de détail sur l’île de Montréal, tout comme à Toronto, l’autre municipalité où il offrira du service en premier dès la mi-mai 2010.
La stratégie commerciale de Public Mobile consiste en l’offre d’un seul forfait de services mobiles à portée illimitée. Pour 40 $, les abonnés du service pourront envoyer et recevoir autant d’appels vocaux locaux et de messages texte qu’ils le désirent. D’ailleurs, Public Mobile était l’instigatrice d’une campagne publicitaire dont les affiches placardées sur le territoire montréalais présentaient des individus souriants en arrière-plan du mot « illimité ».
En marge du « grand lancement » de son réseau, Public Mobile offre gratuitement aux premiers abonnés les appels interurbains illimités vers des numéros de téléphone situés au Canada, et ce, pour la durée de leur abonnement initial au service. Il s’agit d’une option qui coûtera 5 $ par mois une fois la promotion terminée.
Les autres options offertes par Public Mobile sont la messagerie vocale et l’afficheur pour 5 $ par mois, puis les appels interurbains illimités vers des numéros de téléphone qui sont situés au Canada et aux États-Unis pour 10 $ par mois. Ainsi, une personne qui s’abonne après l’inauguration formelle du service et qui souhaite utiliser toutes les options déboursera 55 $ ou 60 $ par mois, selon qu’elle désire ou non effectuer des appels vers les États-Unis. Toutefois, Public Mobile n’offrira pas de services évolués, comme l’accès mobile à Internet, dans son bouquet de services initial.
L’analyste Iain Grant, qui dirige la firme de consultation et recherche en télécommunications The Seabord Group, estime que Public Mobile vise les consommateurs qui recherchent de la stabilité pour leur facturation mensuelle en téléphonie mobile.
« Leur offre ne plaira pas à tous les consommateurs. Toutefois, 30 % des Canadiens n’ont pas de téléphone mobile. D’autre part, Public Mobile offrira pour 40 $ un service qui peut coûter de 300 $ à 400 $ par mois à certains consommateurs », commente-t-il.
Évolution potentielle
Selon les données techniques des premiers appareils mobiles vendus par Public Mobile, le réseau déployé par le nouveau fournisseur serait fondé sur la technologie CDMA, qui n’est pas la mouture préconisée par les fournisseurs pour l’implantation de réseaux mobiles de troisième génération. Toutefois, selon un article http://www.itworldcanada.com/news/public-mobiles-network-is-lte-ready/140243 du journaliste Howard Solomon du magazine Network World Canada – une publication du groupe IT World Canada, l’éditeur de Direction informatique – le réseau de Public Mobile serait prêt à une éventuelle évolution vers la spécification LTE (Long Term Evolution), qui serait la dernière évolution technique des réseaux de troisième génération.
Cette ultime évolution des réseaux 3G pourrait offrir des bandes passantes théoriques maximales de 100 mégabits à la seconde (Mb/s) en téléchargement et de 50 Mb/s en téléversement.
Couverture progressive
Public Mobile se donne comme objectif d’établir une zone de couverture qui s’étendra de Windsor en Ontario jusqu’à Québec, soit dans la bande de territoire où se trouverait près de 60 % de la population canadienne. Sur le site du fournisseur, une carte illustre les phases prévues par Public Mobile au cours des deux prochaines années.
Au Québec, le territoire qui sera desservi lors du lancement du service à la mi-mai couvrira toute l’île de Montréal. De l’été 2010 jusqu’à la fin de 2010, Public Mobile désire étendre son territoire de couverture à l’île de Laval, de Repentigny à Pointe-Calumet sur la couronne nord et de Châteauguay à Varennes sur la couronne sud.
En 2011, Public Mobile le territoire de couverture sera étendu sur la couronne nord de Montréal vers Mirabel et Saint-Jérôme jusqu’aux limites de St-Sauveur, puis sur la couronne sud à des municipalités comme St-Amable, St-Bruno, Beloeil et St-Jean-Sur-Richelieu. Sur le site Web de Public Mobile, on précise que les téléphones ne seront plus opérationnels hors de la couverture du fournisseur.
Iain Grant du Seabord Group ne croit pas que la couverture territoriale limitée de Public Mobile constituera un désavantage pour le nouveau fournisseur. « Prenons mon propre cas: je quitte rarement le Vieux-Montréal, sauf pour aller au centre-ville de Toronto. Je ne me préoccupe pas de la disponibilité du service à Laval, Scarborough ou Saskatoon… Un service mobile est parfait s’il est disponible là où se déplace la personne qui l’utilise », souligne-t-il.
Couverture partielle
Selon la carte de couverture du réseau que Public Mobile compte établir, il appert qu’une portion de territoire de l’île de Laval, un quadrilatère situé entre Saint-Constant et Châteauguay, la portion ouest de l’Île Bizzard et les îles de Boucherville ne feront pas l’objet d’une couverture. Sur ces territoires se trouvent des résidences, mais surtout des terres agricoles, des parcs ou des terrains de golf.
Par ailleurs, en vertu de la carte de couverture planifiée du réseau qui est publiée sur le site de Public Mobile, la moitié du territoire de la réserve amérindienne de Kahnawake pourrait ne pas être desservie lors des phases d’expansion qui sont déjà prévues par le fournisseur.
[Mise à jour] Une porte-parole de Public Mobile a indiqué que la carte en ligne qui est publiée sur le site Web de l’entreprise consistait en une version préliminaire des plans d’expansion de la couverture du réseau. Les zones indiquées visent notamment à démontrer la disponibilité du service sur le réseau autoroutier.
Selon la porte-parole, une carte plus détaillée sera produite plus tard sur le site Web de Public Mobile. Elle affirme que tout le territoire de la réserve de Kahnawake sera inclus dans la zone de couverture.
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.