Le projet Équation, qui est doté d’une enveloppe de 70 millions de dollars, englobe six initiatives technologiques qui entraîneront la réduction de la consommation d’énergie et de l’empreinte environnementale des TIC.
Le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE) du gouvernement du Québec, l’organisme voué aux partenariats PROMPT et six « partenaires industriels » d’origine québécoise ou établis au Québec ont donné le coup d’envoi au projet Équation. Il s’agit d’un partenariat public-privé de trois ans qui chapeautera le développement de technologies de l’information et des communications qui mèneront à la réduction de la consommation de l’énergie et de l’empreinte écologique qu’on associe à l’emploi des TIC.
Trente millions de dollars du budget du projet Équation proviendront du MDEIE. Selon Québec, plus de 150 emplois seront maintenus ou créés chez les entreprises participantes et plus de 30 emplois seront créés ou maintenus chez des « collaborateurs ».
Le projet avait été annoncé dans la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation 2010-2013 que le gouvernement du Québec a dévoilé en juin 2010. Il chapeautera six projets de développement qui sont liés à deux grandes thématiques.
Sous la thématique des télécommunications et de l’informatique en nuage, les projets viseront la conception de composantes de matériel et de logiciels qui réduiront la consommation en énergie des produits des TIC et amélioreront l’efficacité de la « dématérialisation » des infrastructures de télécoms.
Sous la thématique des réseaux de distribution intelligents, les projets viseront la création d’outils de télésurveillance, de solutions et de portails télémétriques qui auront trait à la gestion d’énergie, pour le compte de diverses industries.
Un aspect du projet Équation vise la réalisation de démonstrations de faisabilité et de bancs d’essai pour les solutions qui auront été élaborées dans le cadre des travaux pilotés par les partenaires industriels. Les initiatives amorcées devraient avoir atteint l’étape du prototype à la fin du projet.
Les six entreprises qui sont impliquées dans le projet Équation sont la firme de services-conseils Groupe CGI, le fabricant de matériel en télécommunications Ericsson, Fujitsu Canada (anciennement la firme de services-conseils DMR), le fabricant de solutions informatiques IBM Canada, le fabricant de produits de télédiffusion Technologies Miranda et le fabricant de semiconducteurs Teledyne DALSA. Quatre d’entre elles ont diffusé quelques détails à propos de leurs initiatives. (Lire : Les initiatives du projet Équation)
Développement à accélérer
PROMPT, un organisme sans but lucratif qui facilite les partenariats industriels-universitaires en recherche et développement au Québec, est le principal promoteur du projet Équation.
Charles Despins, le président-directeur général de PROMPT, indique que les TIC sont un peu un couteau à double tranchant au niveau environnemental. D’une part, il note que la croissance fulgurante du recours aux technologies dans tous les secteurs d’activité, aux quatre coins de la planète, fait augmenter les émissions de carbone. D’autre part, il indique que la conception et l’application des TIC peuvent contribuer à obtenir à l’échelle mondiale une efficacité énergétique d’une valeur de 800 milliards de dollars ainsi qu’une réduction de 15 % les émissions de gaz à effet de serre.
« Les TIC sont peut-être un élément dans la lutte au changement climatique, mais elles sont aussi un outil de productivité. Le projet Équation est une façon de concilier le développement économique et le développement durable », indique M. Despins.
« L’accélération du développement de produits pour six entreprises a une valeur stratégique énorme pour la définition d’une stratégique numérique pour un territoire comme le Québec, qui compte beaucoup d’énergie renouvelable », ajoute-t-il. Il évoque alors les retombées de ces éventuels produits, par exemple au niveau de l’établissement de centres de données au Québec.
M. Despins indique que les initiatives des entreprises participantes avaient atteint dans certains cas un certain stade de développement au sein des organisations avant l’amorce du projet Équation, et que dans d’autres cas les projets étaient encore sur la table à dessin.
« Avec les opportunités des prochaines années et décennies qui se présenteront notamment au niveau de l’informatique et des réseaux de télécommunications en nuage, il y a réellement un besoin d’accélération du développement des produits pour permettre aux entreprises de s’attaquer à des marchés mondiaux à partir du Québec », affirme-t-il.
Maillage, financement et suivi
Le site Web du projet Équation fait état d’occasions de maillage pour des entreprises et des institutions.
Selon M. Despins, des petites et moyennes entreprises privées pourront établir des liens de fournisseur avec les six entreprises qui piloteront les projets, afin d’établir des écosystèmes au Québec et d’accéder à des canaux de distribution hors de la province. Les établissements de recherche, pour leur part, pourront contribuer au développement de technologies émergentes et à la formation du personnel des entreprises qui participeront aux projets.
M. Despins indique que l’enveloppe budgétaire de trente millions de dollars du gouvernement du Québec sera répartie de façon variable, en fonction de l’ampleur des projets. Il a ajouté que la répartition des sommes n’était pas divulguée publiquement pour l’instant.
Enfin, M. Despins a assuré que des mises à jour sur l’évolution des initiatives du projet Équation seront produites de façon périodique.
« Du 29 au 31 mai 2012, une conférence de l’Union internationale des télécommunications sur les TIC et les changements climatiques aura lieu à Montréal. Il s’agira d’une première vitrine pour l’évolution du projet Équation », indique M. Despins, en soulignant que PROMPT était le co-organisateur de la conférence.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.