Pierre Yves Méthot, le président et chef de la direction l’entreprise spécialisée en réseaux de télécommunications, est récompensé par l’Association de redressement d’entreprise. Par ailleurs, Prestige Télécom compte créer 100 emplois d’ici la fin de 2010.
Devant quelque 200 convives réunis au club privé Mount Stephen Club à Montréal, le patron de l’entreprise Prestige Télécom, Pierre Yves Méthot, a reçu le Grand prix canadien du redressement financier pour l’année 2009 du chapitre montréalais de l’Association de redressement d’entreprises. Ce chapitre fait partie de la Turnaround Management Association, un organisme international qui regroupe quelque 9 000 spécialistes du redressement d’organisations à l’échelle mondiale.
Le chapitre montréalais de l’Association de redressement d’entreprise a voulu ainsi souligner les efforts déployés par M. Méthot au cours des huit dernières années pour maintenir et remettre sur les rails Prestige Télécom, basée à Baie-d’Urfé, qui fournit des services de conception, de fabrication, d’installation et d’entretien de réseaux de télécommunications filaires et sans fil.
M. Méthot, qui a joint Prestige Télécom en 1996 à titre de conseiller juridique, pour en devenir le grand patron en décembre 2002, a déclaré qu’il appréciait autant la réception de ce prix qu’il espérait ne plus le gagner, ce qui a fait rire l’auditoire composé de comptables, de banquiers et d’avocats.
Embûches multiples
M. Méthot a expliqué que Prestige Télécom, fondé en 1980, a vu son chiffre d’affaires être réduit de 70 % en 2002 lors de la chute de l’équipementier Nortel et de l’éclatement de la bulle technologique. Avec la conservation de seulement 30 employés sur 500, M. Méthot a dit que les quatre années suivantes, vécues en mode de survie, avaient été « extrêmement difficiles » pour l’entreprise montréalaise.
En 2006, une réorganisation et un refinancement de Prestige Télécom ont permis à M. Méthot de procéder à des acquisitions, afin de se repositionner dans un marché caractérisé par des opportunités de consolidation et de croissance. En 2007, l’entreprise entre à la bourse, s’adjoint un conseil d’administration et procède à quelques acquisitions qui font croître le chiffre d’affaires à 23 millions de dollars.
Toutefois, en 2008, la crise économique vient contrecarrer les plans d’acquisition de deux entreprises plus grosses que Prestige Télécom, dont la combinaison des chiffres d’affaires totalisait 200 millions de dollars. N’ayant pas les moyens d’assumer certains frais, l’entreprise montréalaise laisse tomber le plan d’achat de WesTower et recherche du financement crucial à sa survie.
Soutien financier
À l’automne 2008, en climat de frilosité économique, la confiance accordée par une banque, mais surtout l’implication d’investisseurs de renom (Guy Laliberté du Cirque du Soleil, Jacques d’Amours de Couche-Tard et l’impresario René Angelil) ont permis à Prestige Télécom d’obtenir les fonds requis à l’achat de Radian, un prestataire ontarien de services de développement de réseaux de télécoms.
D’une perte nette trimestrielle de 3,5 millions de dollars au 31 mars 2009, Prestige Télécom est passé à un bénéfice net de 500 000 dollars au 31 décembre 2009.
Quelques autres acquisitions ont ou lieu depuis, dont celle de l’entreprise montréalaise Majetel en mars dernier.
Centaine d’emplois prévus
En recevant son prix, Pierre Yves Méthot a souligné que Prestige Télécom cherchait à tirer profit de l’arrivée de nouveaux joueurs dans l’industrie des télécommunications sans fil au Canada, d’une expansion géographique et d’un recours accru à la sous-traitance par les exploitants de réseaux de télécoms.
Outre l’exploitation d’autres possibilités d’acquisitions régionales, M. Méthot a indiqué l’intention de Prestige Télécom de procéder à l’embauche d’une centaine de personnes au cours des prochains mois, pour pourvoir divers postes au sein de l’entreprise.
Prestige Télécom compte présentement plus de 1 000 employés qui travaillent dans 19 bureaux au Canada et dans un bureau en Inde.
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.