L’industrie des communications sans fil aux États-Unis, de concert avec le gouvernement fédéral et les organismes d’application de la loi, établit quatre étapes afin de réduire les vols de téléphones évolués et protéger les données qu’ils contiennent.
Aucun projet du genre ne serait en chantier au Canada. (Mise à jour)
Le CTIA, un organisme industriel américain qui oeuvre dans le secteur des télécommunications sans fil, indique que des fournisseurs de services mobiles collaboreront à l’implantation et au déploiement de bases de données qui contiendront les numéros d’identification uniques des téléphones évolués dont on aura signalé le vol. Ces bases de données empêcheront l’activation ou la fourniture de service pour ces appareils volés à partir des infrastructures des fournisseurs participants.
Dans le cadre de cette initiative à participation volontaire, les fournisseurs établiront d’ici le 31 octobre 2012 une base de données qui sera dédiée aux téléphones évolués qui sont fondés sur la norme GSM. Cette base de données empêchera l’activation et l’utilisation des téléphones volés sur les réseaux mobiles aux États-Unis.
En parallèle, une autre base de données sera établie avant le 30 novembre 2013 pour les téléphones évolués qui sont fondés sur la norme LTE (pour Long Term Evolution). Cette base de données empêchera l’activation et l’utilisation des téléphones volés sur les réseaux mobiles américains, mais l’organisme CTIA précise qu’elle pourra interagir avec des bases de données similaires qui seraient établies dans d’autres pays, afin de prévenir l’utilisation extraterritoriale d’appareils qui auront été volés aux États-Unis.
Mesures de sensibilisation et d’éducation
La deuxième étape de l’initiative stipule que les fabricants de téléphones évolués qui commercialisent des appareils aux États-Unis devront établir d’ici le 30 avril 2012 un système d’avis ou d’information à l’intention des consommateurs. Ce système indiquera à l’utilisateur d’un nouvel appareil que ce dernier peut être verrouillé à l’aide d’un mot de passe. Le consommateur recevra l’information au moment de l’activation du téléphone évolué ou peu après.
Également, à compter du 31 décembre 2012, les fabricants de téléphones évolués devront inclure de l’information portant sur la procédure de verrouillage d’un appareil à même l’emballage du produit ainsi que dans le guide de l’utilisateur ou le guide d’utilisation rapide du dispositif.
La troisième étape de l’initiative de prévention des vols obligera les fournisseurs de services mobiles à informer leurs clients de l’existence de services à distance de verrouillage, de localisation et d’effacement des données pour les téléphones évolués. Également, les fournisseurs devront informer leurs clients des façons d’accéder aux applications en question. Ce processus d’information aura recours à la messagerie texte et au courriel. L’organisme CTIA indique qu’un progrès considérable à cet effet devra être obtenu pour cette étape de la part des fournisseurs d’ici le 31 décembre 2012 et qu’une mise en application complète devra être effectuée d’ici le 20 avril 2013.
Enfin, la dernière étape de l’initiative visant à prévenir le vol des téléphones évolués consiste en une campagne de sensibilisation publique au sujet des trois étapes précédentes. Cette campagne, qui sera produite par l’industrie des télécommunications sans fil à compter du 1er juillet 2012, aura recours à divers moyens de communication, dont les médias sociaux, les sites Web et les messages d’intérêt public.
L’organisme industriel CTIA, à compter du 30 juin 2012, publiera dans son site Web des mises à jour trimestrielles sur l’évolution des étapes de l’initiative. Une copie de ces comptes-rendus sera transmise à l’organisme Federal Communications Commission (FCC), qui réglemente les télécommunications aux États-Unis. D’ailleurs, la FCC précise qu’une instance sera établie si les étapes de l’initiative prennent du retard.
La FCC indique que plus de 40 % des vols qui ont lieu à New York et 38 % des vols qui ont lieu à Washington impliquent des téléphones évolués et des téléphones mobiles. Dans la capitale américaine, les vols de téléphones étaient en hausse de 54 % en 2011 en comparaison avec les vols commis en 2007.
Rien en chantier au Canada
À l’Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS), un regroupement industriel dont font partie la majorité des fournisseurs de services mobiles au Canada, le porte-parole Marc Choma indique qu’aucune initiative du genre n’était en chantier présentement en sol canadien.
« Les fournisseurs canadiens de services de télécommunications détectent depuis longtemps les appareils volés auprès de leurs clients afin d’en prévenir l’activation lorsqu’on tente de les utiliser sur leurs propres réseaux, explique le porte-parole dans un courriel. Toutefois, la collecte d’informations interfournisseurs, notamment l’habileté pour tous les fournisseurs de service du pays de suivre, détecter et désactiver les appareils serait une mesure très complexe et coûteuse. D’autre part, il n’est pas évident de définir qui devrait établir, administrer et payer pour l’exploitation d’un tel système. »
Le porte-parole indique que l’ACTS étudiera la question au cours des prochains mois afin de voir ce qui pourrait être fait afin d’étendre les pratiques actuelles en matière de prévention des vols de téléphones évolués.
« Nous ne sommes pas au courant de la tenue de discussions formelles entre le gouvernement canadien, les organismes d’application de la loi et les fournisseurs de services sans fil à propos d’une base de données nationales pour les téléphones volés », précise-t-il.
Mise à jour Chez le fournisseur de services de télécommunications Telus, la porte-parole Amélie Cliche indique que l’établissement d’une base de données commune pour les téléphones évolués volés mériterait d’être exploré avec l’Association canadienne des télécommunications sans fil et les autres membres de l’industrie. « Ce genre initiative doit avoir l’appui des gouvernements, des autorités policières et des membres de l’industrie, incluant les manufacturiers », indique-t-elle.
La porte-parole de Telus indique que le fournisseur exploite un système d’enregistrement de numéros de série afin d’éviter la réactivation d’appareils volés. « Cependant, comme de nombreux appareils sont souvent envoyés à l’étranger, une telle initiative nécessitera une approche coopérative de tous les membres de l’industrie, des gouvernements et des manufacturiers », ajoute-t-elle.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.