L’Institut Technologies de l’information et Sociétés de l’Université Laval fait le point sur les événements mémorables de l’année 2006 dans cinq grands domaines.
L’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS), créé en 2005 par l’Université Laval, de Québec, « pour accélérer la production de nouvelles connaissances et l’émergence de projets structurants en TI », a publié un premier bilan des événements qui ont marqué l’actualité au Québec dans cinq domaines d’intérêt en technologies de l’information.
Cinq cellules, chacune composée d’une quinzaine de professeurs-chercheurs et de professionnels, ont identifié les réalisations dont le Québec peut être fier et les événements à oublier pour l’année 2006, ainsi que les projets à surveiller en 2007, en affaires électroniques, en culture numérique, en éducation informatisée, en gouvernement en ligne et en télésanté. Le bilan, nommé BITIS, est disponible en format PDF sur le site de l’institut.
Nombreux bons coups
En affaires électroniques, l’ITIS souligne la progression de la vidéo et de la radio sur Internet, l’évolution d’une application de traçabilité, l’essor de la gestion des connaissances et le rayonnement de PME québécoises à l’international.
En culture, les observateurs ont retenu le rayonnement de la Fondation Daniel Langlois et de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec par le biais des TI, la création d’un chapitre québécois de l’International Game Developers Association, et la contribution du multimédia à l’économie québécoise.
En éducation, le document souligne l’avancement du projet Cégep en réseau, l’aide financière de Québec pour la recherche en technologies et l’inauguration de la Maison des technologies de formation et d’apprentissage Roland-Giguère de l’Université de Montréal, vouée à l’utilisation des TIC dans la formation et l’apprentissage en enseignement.
Dans le domaine du gouvernement en ligne, la mise en œuvre des projets du gouvernement du Québec, la formation en TI des fonctionnaires et des cadres et l’adoption d’un logiciel libre par le ministère de la Culture et des Communications ont retenu l’attention des observateurs de l’ITIS.
Enfin, en télésanté, le bilan fait état d’un projet pilote de dépôt régional des résultats cliniques dans la région de Québec et d’un système de formation adapté aux sciences infirmières. Il souligne également le développement d’une communauté universitaire d’apprentissage et de pratique en soutien à l’exercice infirmier, le registre de consentements au don d’organes et de tissus des notaires et le soutient de huit projets en télésanté par le gouvernement fédéral.
Ce bilan met notamment l’emphase sur les projets liés directement ou indirectement au milieu universitaire, et donne une place importante aux initiatives de l’Université Laval.
À surveiller
Le document pointe du doigt des événements à oublier dans le domaine des technologies de l’information. Par exemple, l’émergence du transfert de tâches vers l’Inde, la fin du Fonds de l’autoroute de l’information, les ratés du vote électronique, le manque d’enthousiasme envers les cours en ligne et la formation à distance, et les interrogations envers le plan d’informatisation du réseau québécois de la santé et des services sociaux sont loin d’être positifs.
Également, le bilan comporte une liste exhaustive d’événements à surveiller pour l’année 2007 dans chacune des filiales de l’ITIS. En affaires électroniques, l’attention sera portée vers l’adaptation de la législation québécoise en commerce électronique ainsi que l’émergence de l’informatique en grille et du papier électronique, alors qu’en culture la conquête du salon familial par l’Internet, l’évolution des blogues ainsi qu’Evolver, un projet d’acteurs virtuels réalistes de l’UQAM, pourraient connaître un essor.
L’ITIS s’attend également à une demande croissante pour la formation en ligne et l’intégration de la baladodiffusion aux cours en éducation, à une pénurie d’informaticiens en raison des départs à la retraite au gouvernement, ainsi qu’à la poursuite des travaux reliés aux systèmes informatiques requis en santé et services sociaux au Québec dans le contexte de la Loi 83.
Plusieurs initiatives gouvernementales et universitaires et l’évolution de l’adoption du logiciel libre en général devraient également façonner l’évolution des TI au cours de la prochaine année.
Retardement et anticipation
Michel Audet, professeur titulaire au Département des relations industrielles à l’Université Laval et directeur de l’ITIS, qualifie 2006 d’année « à retardement ».
Il explique que la mise en place d’architectures, l’attribution de gros mandats, le déploiement de centres de services gouvernementaux, l’émergence de plates-formes en éducation, et la dissémination de concepts en pratiques constituent des indices d’une certaine effervescence en 2007.
« Beaucoup d’implantations, de consolidations et d’investissements ont été faits en 2006. En 2007 beaucoup de choses vont bouger dans différents milieux », estime-t-il.
Invité à commenter l’expérience de la production d’un premier bilan, Michel Audet a expliqué que l’institut INIS avait la mission de développer cinq filières d’excellence au niveau des usages des technologies de l’information en société, à partir des forces du campus de l’Université Laval.
Le directeur a recensé de 130 à 150 chercheurs répartis dans quinze facultés qui travaillaient spécifiquement sur les usages des TIC dans leurs disciplines. Le défi était d’en inciter plusieurs à échanger au niveau de grands enjeux de société. Trente-six ont répondu à l’invitation.
« Beaucoup de gens échangeaient à partir de leurs points de vue, qui dans certains cas étaient très centrés sur leurs projets, alors que d’autres étaient orientés vers la société québécoise dans son ensemble. Je suis bien content de ce premier exercice », indique M.Audet.