Durant la première phase du Plan Nord, le gouvernement du Québec compte investir dans l’établissement d’infrastructures de télécommunications. Aussi, les entreprises et d’autres instances seront incitées à partager leurs infrastructures actuelles et futures avec des communautés du Nord.
Le gouvernement du Québec a dévoilé le Plan Nord, un ambitieux projet de développement du nord du territoire québécois qui pourrait entraîner des investissements de plus de 80 milliards de dollars sur vingt-cinq ans.
Ce projet comporte quatre grands axes de développement du Nord québécois, dont celui nommé « Les transports et les communications » qui comporte un volet consacré aux infrastructures de télécommunications.
En évoquant dans sa documentation publique « les coûts très élevés » pour accéder aux services de télécommunications dans les régions nordiques, le gouvernement estime que des « mesures concrètes » doivent être mises en place rapidement afin que la téléphonie mobile et l’accès à Internet à large bande soient offerts aux populations autochtones et non autochtones ainsi qu’aux entreprises qui oeuvrent (et oeuvreront) dans le vaste territoire qui est situé au nord du 49e parallèle.
« […] La formation à distance, qui peut constituer, dans certains cas, une solution appropriée pour ces régions, exigera des moyens de communication efficaces. En outre, les entreprises privées qui s’installeront sur le territoire du Plan Nord ajouteront une pression additionnelle en termes de besoins en services à large bande passante », indique le plan d’action gouvernemental.
« À cet égard, la mise en place d’un réseau de télécommunications approprié le long des voies d’accès au territoire du Plan Nord facilitera du même coup l’organisation d’opérations de dépannage ou d’interventions d’urgence. »
Deux priorités
À l’heure actuelle sur le territoire du Nord québécois qui équivaut à 72 % de la superficie du Québec, on retrouve un réseau de télécommunications par satellite qui relie quatorze villages au Nunavik, une infrastructure mixe terrestre et hertzienne sur la Basse-Côte-Nord, ainsi qu’un réseau de fibre optique est en cours d’implantation sur le territoire de la Baie-James et d’Eeyou Istchee.
(Lire : La réseautique à large bande pour les Cris et les Jamésiens)
En indiquant que le développement d’un « réseau intégré de transport et de services de communications modernes » est nécessaire pour le développement du Nord québécois, Québec identifie dans la première phase du plan d’action du Plan Nord, qui s’étalera de 2011 à 2016, deux priorités qui ont trait aux infrastructures de télécommunications.
Investissements publics
L’une des deux priorités du Plan Nord consistera en la réalisation d’investissements publics dans des infrastructures de télécommunications, par le biais de la Société Plan Nord qui sera établie par l’adoption d’un projet de loi.
Le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune seront les organismes responsables de cette priorité, avec la participation du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation.
Partenariats d’entreprises et d’instances
L’autre priorité consiste en la participation d’entreprises et d’instances par l’établissement de partenariats communautaires.
À ce sujet, le plan d’action indique que des « promoteurs » et des entreprises devront faire connaître leurs moyens actuels de communication et leurs intentions d’investissement dans leurs infrastructures. Aussi, ces entreprises et promoteurs devront être enclins à établir des partenariats qui permettront le partage de leurs installations de télécommunications avec des communautés, ou bien la réalisation d’investissements dans des projets conjoints.
Dans le document, Québec indique que les instances locales ou régionales pourront jouer le rôle de promoteurs pour la réalisation d’initiatives liées au projet Plan Nord. Selon un porte-parole du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, le terme « promoteurs » identifie des « investisseurs » et des « initiateurs de projets »,
« […] Le Plan Nord pourra mettre en oeuvre des partenariats nouveaux adaptés au territoire et à ses contraintes particulières. Les partenariats envisagés viseront, par exemple, à satisfaire plusieurs usages », indique le gouvernement dans le premier plan d’action du Plan Nord.
« Ainsi, des infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications pourraient être mises en place pour donner accès à un nouveau camp minier comprenant plusieurs gisements, donnant accès du même coup à des territoires de trappe puis, éventuellement, à des pourvoiries et à d’autres infrastructures touristiques, tout en bénéficiant aux communautés avoisinantes. »
Le plan d’action ne précise pas la teneur précise des investissements qui sont prévus pour la mise en place d’infrastructures de télécommunications.
Éducation et santé à distance
Le gouvernement du Québec évoque le recours aux télécommunications dans un autre axe de développement du Nord québécois.
Pour l’axe « Assurer le mieux-être et le développement des communautés », en matière d’éducation, Québec fait mention de « l’offre d’outils de télécommunications permettant la formation à distance à tous les ordres d’enseignement » afin de faire augmenter le niveau de diplomation chez les jeunes Autochtones. Une des mesures du plan d’action 2011-2016 consiste à « moderniser les bâtiments et les services de télécommunications. »
En matière de santé et de services sociaux, le gouvernement désire développer et consolider les services de santé et les services psychosociaux et en faire tout autant pour les infrastructures nécessaires, « y compris les télécommunications permettant les téléconsultations et la télémédecine. »
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.