Le marché québécois est en retard de cinq ans sur les États-Unis et des pays d’Europe en matière d’adoption des systèmes spécialisés d’information juridique, affirme l’éditeur LS Canada.
Le système d’information juridique est une application logicielle qui sert à la gestion du droit d’entreprise, des contentieux, de la propriété intellectuelle, des contrats et du patrimoine immobilier au sein d’une entreprise. Un tel système est utilisé par les cabinets d’avocats, mais également par les départements juridiques des organisations qui ont procédé à l’informatisation de leurs processus.
Lors d’un entretien réalisé en marge de la conférence spécialisée Légal IT qui a eu lieu à Montréal, Olivier Fischer, le directeur général de l’éditeur de systèmes d’information juridique en entreprise LS Canada (ou Legal Suite Canada), a reconnu que les organisations québécoises utilisaient de plus en plus les technologies… sauf leurs départements juridiques qui ne le font pas ou le font mal.
« Pour une raison qui m’échappe, toutes les fonctions d’entreprise ont leurs propres outils, mais le juridique, pour l’instant, fait défaut, a-t-il déclaré. Autant d’un point de vue personnel on a toutes les plateformes, avec les tablettes [numériques], les Facebook et autres LinkedIn, dans l’entreprise la fonction juridique est mal équipée au Québec et au Canada. »
« En comparaison avec des pays comme les États-Unis et la France, le Québec et le Canada ont au moins cinq ans de retard », a affirmé M. Fischer
Réticences technologiques
De l’avis de M. Fischer, l’âge plus avancé des associés responsables des affaires juridiques en entreprise et une certaine réticence envers l’utilisation des technologies de l’information aux fins du travail expliqueraient en partie ce retard.
« Nous sommes dans un marché de “création” [d’application] où l’on ne remplace pas un outil par un autre. Lorsqu’on rencontre un client, il utilise Word, Excel ou une base de données Access, mais il n’a pas d’outil spécialisé. Lorsque vient le temps de leur montrer l’application, cela change leur vue parce qu’ils n’ont jamais vu un tel outil et n’ont jamais fait une telle demande pour avoir un tel outil. »
M. Fischer a ajouté que le département des technologies de l’information d’une entreprise a également un rôle à jouer dans l’adoption des systèmes d’information juridique au sein des organisations. Ce département doit guider le service juridique en matière d’adoption des TI, mais il arrive qu’il prenne la décision en fin de compte.
« Or, le département des TI d’une entreprise a très peu, voire jamais reçu de demande pour un tel outil. Il y a deux ans, nous avons proposé l’application aux délégués d’un prospect à Montréal. Nous avons reçu une réponse négative qui disait : Notre département TI a décidé de… Mais ce n’est pas comme cela que ça doit se passer – le client ce n’est pas [le département des] TI, mais le [département] juridique! », a déploré M. Fischer.
M. Fischer, lors de l’entretien, a décrit des situations où le recours à un système d’information juridique aurait aidé une organisation à être plus productive. Il a également traité de l’évolution technologiques de ce type d’application
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