Le département de la justice des États-Unis accuse quatre membres de l’armée chinoise du piratage de données personnelles de l’agence de crédit Equifax.
Cette violation massive survenue en 2017 avait compromis les informations confidentielles, dont les noms, dates de naissance et numéros de sécurité sociale de près de 145 000 Américains.
Dans un acte d’accusation déposé devant un tribunal d’Atlanta la semaine dernière, les procureurs fédéraux ont inculpé Wu Zhiyong, Wang Qian, Xu Ke et Liu Lei pour complot en vue de commettre une fraude informatique, une fraude aux communications et de l’espionnage économique.
Lundi, le ministre de la Justice des États-Unis, William P. Barr, a officiellement annoncé les accusations. En conférence de presse, il a qualifié les efforts des pirates d’« intrusion délibérée et radicale dans les informations privées du peuple américain ».
Les éléments recueillis par les enquêteurs après la fuite de données laissaient supposer l’implication d’un groupe de pirates chinois, mais aucune inculpation formelle n’avait été annoncée jusqu’à maintenant.
Barr a précisé que, bien que le département de la Justice n’inculpe habituellement pas les officiers militaires d’autres pays, il y avait des exceptions, et que le vol d’informations personnelles des civils ne pouvait être toléré.
Aucun des quatre accusés n’est en détention, et les autorités américaines ont reconnu que les chances qu’ils viennent aux États-Unis demeuraient faibles.
L’acte d’accusation sert en quelque sorte d’humiliation publique, a expliqué Barr, rappelant que si les malfaiteurs tentent un jour de voyager, les États-Unis pourraient les arrêter.
En juillet, Equifax avait conclu un accord à l’amiable avec le régulateur américain des télécommunications et accepté de verser au moins 575 millions $ pour alimenter un fonds d’indemnisation et soutenir différentes enquêtes liées au piratage.
Le scandale avait entraîné la démission du PDG de l’entreprise, Richard Smith.
En 2014, cinq membres de l’armée chinoise avaient déjà été inculpés aux États-Unis pour une série de cyberattaques visant des organisations américaines.