Le cofondateur de Phéromone, après 18 ans à la barre de l’agence numérique, délaisse ses fonctions de gestion et envisage de nouveaux projets.
Philippe Le Roux, qui était le cofondateur, président et chef de direction de l’agence numérique de communication et marketing Phéromone, a cédé sa place à Yves Lapierre, son associé de la première heure. M. Lapierre assumait les fonctions de vice-président et producteur exécutif de l’entreprise.
« Ces deux dernières années, Yves était chargé de développer l’activité produits de l’agence afin de faire évoluer son modèle de revenus, et cela, dans le contexte de la transformation de l’industrie, déclare M. Le Roux dans un communiqué. Au moment où ce changement doit s’accélérer, il m’apparaît naturel de lui confier le volant pour ce virage majeur. »
M. Le Roux, qui a pris sa décision au terme d’une réflexion qui a été amorcée avant la période des Fêtes 2012, a également vendu ses parts dans Phéromone à M. Lapierre.
M. Le Roux avait cofondé Phéromone sous le nom de VDL2 en 1994 en compagnie de M. Lapierre et de Gilles Dauphin, qui a quitté l’agence en 2007.
Nouvelles orientations
Joint au téléphone, M. Le Roux affirme qu’il n’a pas pris sa décision à la suite d’une sollicitation de la part d’une autre organisation, ni en raison d’un conflit en interne à l’agence Phéromone.
Alors qu’il profite depuis quelques semaines d’un niveau de proximité avec sa famille dont il n’a pas profité depuis de nombreuses années, il explique qu’il souhaitait oeuvrer davantage dans l’action à la réalisation de projets.
« Cela faisait 18 ans que je runnais l’agence, mais au cours des dernières années j’ai dû déléguer des projets pour me concentrer sur la croissance de l’agence. Or, je préfère être un bâtisseur plutôt qu’un gestionnaire », explique-t-il.
D’autre part, l’orientation prise par Phéromone au cours des dernières années vers le développement des produits – notamment dans le domaine sportif, avec un réseau social et un jeu social en ligne pour le télédiffuseur RDS – a répondu aux attentes des partenaires de l’agence, mais a moins suscité l’intérêt de M. Le Roux.
« Le scénario d’évolution de l’agence vers les produits dans le domaine sportif est intéressant, mais je me voyais mal dans un rôle où le service avait un rôle réduit. J’ai alors décidé de passer les rennes », comment M. Le Roux.
M. Le Roux indique que des amis et connaissances ont manifesté leur surprise lorsqu’ils ont appris son départ de Phéromone et que certains l’ont invité à bientôt « s’asseoir et discuter » afin d’explorer des avenues potentielles en lien avec le travail.« Mais je veux penser à des idées de projets qui rejoignent mes passions. Aussi, pendant deux mois je prends un bon break. Ce sont mes premières vacances en près de vingt ans », précise-t-il.
Télématique sociale
Dans un résumé professionnel qui est inclus dans le communiqué de presse annonçant son départ de Phéromone, on apprend que Philippe Le Roux s’est « impliqué dans les premiers projets télématiques français et dans l’essor du Minitel », ce terminal informatique qui a été fort populaire dans les foyers de la France dans les années 1980. M. Le Roux constate tout le chemin parcouru par la réseautique personnelle au cours des dernières décennies.
« Mon premier contact [avec la réseautique] a eu lieu en 1978 en France, alors qu’il y avait un projet expérimental de télématique qui était nommé Télétel 3V – pour Versailles, Vélizy, Villacoublay, les trois villes où avait lieu le projet. J’avais 17 ans!, raconte-t-il en riant. De voir un clavier branché d’un côté au téléphone et de l’autre à un téléviseur m’avait fait constater tout le potentiel de relier les gens entre eux… »
« À l’époque, on ne pouvait communiquer qu’avec des bases de données, mais j’envisageais qu’on puisse tisser des liens et communiquer indépendamment de la distance et que ça bouleverserait la société. Les réseaux sociaux existent depuis le début de la télématique. Or, ce qui s’annonçait il y a vingt-cinq ans, on le vit aujourd’hui! »
« C’est cette clairvoyance que j’ai vu à l’époque que je souhaite entretenir », ajoute-t-il en terminant.