La consolidation par Google des informations relatives à un individu à partir de ses divers services suscite déjà des interrogations de la part de certains observateurs sur la Toile. Mise à jour
À propos de la nouvelle politique de confidentialité que Google appliquera à compter de mars 2012 (Lire : La nouvelle politique de confidentialité de Google: Consolidation prochaine de l’information des utilisateurs), l’auteur Casey Johnson indique dans un article publié par le site Ars Technica, fournit une analogie intéressante en indiquant que Google mettra ainsi un seau sous la « coulée scintillante » d’information relative à un individu dans ses divers services en ligne, qui passait déjà sous le regard de l’entreprise.
Dans un article publié dans le portail Gizmodo, l’auteur Matt Honan résume les changements qui seront apportés aux principes de confidentialité de Google, alors que l’entreprise mettra fin à l’option d’exclure certaines données personnelles de l’information qui sera partagée avec d’autres services.
« On élimine le contrôle granulaire, ce qui veut dire que des choses que vous pouvez faire aujourd’hui de façon relativement anonyme seront explicitement associées à votre nom, votre visage, votre numéro de téléphone à compter du 1er mars. Si vous utilisez les services de Google, vous devez accepter la nouvelle politique de confidentialité. Mais une inquiétude réelle […] est que je peux ne pas vouloir que Google associe deux morceaux d’information personnelle », indique l’auteur.
Inclusion forcée?
L’absence d’un mécanisme d’exclusion autrement que par la fermeture du compte Google Account et de la fin de l’utilisation des services en ligne de l’entreprise suscite également des inquiétudes.
L’article d’Ars Technica indique que la nouvelle politique pourrait contrevenir ainsi à une entente qui a été établie entre Google et l’agence Federal Trade Commission en mars 2011 à propos du service de partage social Buzz, qui n’existe plus. L’organisme gouvernemental américain avait annoncé que Google avait contrevenu à sa propre politique de confidentialité en utilisant l’information provenant du service de courriel Gmail aux fins de réseautage social dans obtenir de permission à l’avance.
Le FTC avait alors exigé que Google implante un programme de confidentialité clair et que l’entreprise fasse l’objet d’audits privés annuels jusqu’en 2031.
Vie privée : Réactions attendues
Il est fort à parier que les organismes voués à la protection de la vie privée réagiront au cours des prochains jours à la politique de confidentialité que Google compte appliquer en mars 2012.
Un article du quotidien américain The Washington Post rapporte que des organismes voués à la protection des données en France et en Irlande allaient étudier les conséquences de la nouvelle politique de Google.
Dans un article publié par le journal The Times of India en Inde, on rapporte les commentaires du directeur de l’organisme Centre for Internet and Society, Sunil Abraham, qui estime que les changements apportés par la nouvelle politique de confidentialité de Google ne seront pas bons pour la vie privée des consommateurs.
« Je comprends que Google recueille les données afin d’établir un profil à 360 degrés d’un utilisateur et de fournit des publicités pertinentes à l’aide de cette information. Mais il n’y a pas de raison pour [Google] de stocker l’information aussi longtemps. Le stockage de l’information est propice à une mauvaise utilisation par les autorités ainsi que les organisations », commente M. Abraham.
« Un autre problème est que les divers services sont utilisés pour divers buts. Je ne veux pas que mon boulanger sache quels médicaments j’achète dans la pharmacie la plus proche », ajoute M. Abraham à titre d’analogie.
Au moment de mettre en ligne, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada n’avait pas encore formulé de commentaires à l’endroit de la nouvelle politique de confidentialité de Google.
Mise à jour Une porte-parole du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a indiqué que l’organisme est au courant de la publication de la nouvelle politique de confidentialité de Google. Toutefois, elle précise que le document n’a pas encore été examiné et que l’organisme suis de près les développements relatifs au dossier.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.