Le budget de Raymond Bachand, dévoilé en fin d’après-midi le 17 mars, a réservé une bonne nouvelle pour les entrepreneurs québécois des technologies en confirmant la création du Fonds Capital Anges Québec, qui sera doté d’une enveloppe de 30 millions de dollars.
De ce montant, 20 millions de dollars viendront du gouvernement par l’intermédiaire d’Investissement Québec, alors que l’organisme Anges Québec, qui regroupe 70 investisseurs, y injectera 10 millions de dollars.
Le Fonds Capital Anges Québec pourra bonifier les investissements consentis aux entreprises financées par les membres d’Anges Québec et permettra aussi d’assurer le développement d’un plus grand nombre de projets d’affaires à caractère novateur. Ce nouveau fonds, dont Anges Québec agira comme commandité, sera mis en place au cours des prochains mois.
Le fonds permettra des investissements dans des entreprises en amorçage ou en démarrage, principalement dans les secteurs des technologies de l’information et des technologies industrielles.
« Il nous faut bâtir l’équipe de gestionnaires et finaliser les ententes de fonctionnement avec le gouvernement. J’espère que le fonds pourra amorcer ses activités le plus rapidement possible, mais il faut avant tout régler l’aspect légal entourant sa création », explique le président-directeur général d’Anges Québec, François Gilbert, en entrevue.
Ce dernier précise que le Fonds Capital Anges Québec en sera un d’accompagnement, c’est-à-dire que des anges financiers devront être impliqués dans un projet pour que le fonds intervienne. « En anglais, on appelle ça un sidecar fund. Ceux qui aiment la moto trouvent qu’un sidecar (nacelle latérale) est bien pratique. Toutefois, ce n’est pas celui qui siège dans le sidecar qui dirige la moto, mais bien son pilote. Pour nous, les pilotes seront des anges financiers », illustre-t-il.
M. Gilbert soutient qu’actuellement, les membres d’Anges Québec font souvent face à une problématique de capitalisation lorsqu’ils investissent dans diverses entreprises. Par exemple, si cinq investisseurs décident d’injecter un total de 250 000 dollars dans une société qui en aurait besoin du double pour démarrer ses activités, un problème de capitalisation demeure.
« Qu’est-ce qu’on fait dans ces cas ? Actuellement, pas grand-chose. Lorsque le fonds sera là, il pourra intervenir et compléter la somme requise », raconte François Gilbert.
Le fonds visera l’univers des technologies au sens large et pourrait investir dans les industries des sciences de la vie, de l’environnement, de l’informatique ou de l’optique, notamment.
M. Gilbert ajoute que plus de 80 % des investissements des membres d’Anges Québec oscillent entre 250 000 et 750 000 dollars. La taille des investissements du fonds serait similaire.
Le fonds aura une durée de vie de 12 ans et prévoit avoir investi ses 30 millions de dollars au cours des cinq premières années suivant sa création. « Cela nous permettra d’appuyer les entrepreneurs sur une période assez longue. Nous investirons aux mêmes conditions que nos membres, c’est-à-dire en échange d’une participation dans les entreprises », dit-il.
Comme toute organisation de capital de risque, le Fonds Capital Anges Québec espère contribuer à créer des succès commerciaux, ce qui lui permettrait de réaliser des profits au moment de vendre ses actions.