Motorola Solutions souhaite acheter le fabricant anglais d’appareils mobiles robustes Psion pour 200 millions de dollars américains.
Motorola Solutions, qui commercialise des composantes de communications à l’intention des entreprises, des organismes gouvernementaux et des services publics, compte payer 88 pennies ou 1,36 dollar américain pour chaque action de Psion, un fabricant anglais d’appareils portatifs robustes qui sont destinés à des applications industrielles.
Les produits de Psion, soit des ordinateurs à main et des ordinateurs montés dans des véhicules, sont utilisés dans les ports et les aéroports, sur les chaînes de montage et de manutention, pour la prestation de services utilitaires, pour la livraison de courrier, dans le secteur de la défense et ainsi que dans les secteurs de la distribution et du commerce de détail.
Selon Motorola Solutions, Psion aurait produit des revenus de 273 millions de dollars en 2011.
La somme offerte pour chaque action de Psion par Motorola Solutions inclut une prime équivalant à 66 % de la valeur moyenne de l’action de Psion au cours des six mois qui ont précédé l’annonce de la transaction. Déjà, Motorola Solution aurait acquis 9,999 % des actions de Psion et obtenu des promesses de vente pour environ 16,88 % du capital action de Psion.
La transaction, qui est conditionnelle à l’obtention de 90 % de l’ensemble des actions de Psion, devrait être complétée au quatrième trimestre de cette année. À ce moment, Psion serait intégrée à la division de l’informatique mobile commerciale de Motorola Solutions.
Psion compte 830 employés à l’échelle mondiale dont une bonne partie sont situés au siège social de l’entreprise à Londres, mais aussi à Toronto, on Ontario. Motorola Solutions n’a pas précisé si elle comptait conserver tous les employés ou si elle procéderait à des mises à pied à la suite de l’acquisition de Psion.
Pionnière des assistants numériques personnels
Psion, considérée comme étant une pionnière dans le créneau des appareils portatifs, a été fondée en 1980 par l’Anglais David Potter. Selon une fiche de l’encyclopédie en ligne Wikipedia, l’entreprise a produit des jeux et des programmes pour le système d’exploitation DOS et pour les ordinateurs personnels Sinclair, dont la première suite de bureautique qui portait le nom de PC Four sous DOS et X Change sous Sinclair.
En 1984, Psion a commercialisé un ordinateur de poche, le Organiser I qui était doté d’une capacité d’un écran à une ligne, de 2 kilooctets de mémoire vive et de 4 kilooctets de mémoire de stockage. Le modèle Organiser II, lancé en 1986, serait selon plusieurs le tout premier assistant numérique personnel.
En 1987, Psion a lancé un système d’exploitation multitâche qui était destiné à ses assistants numériques personnels. Une deuxième génération du système d’exploitation, établie dans le cadre du projet Protea en 1997, allait entraîner la formation par essaimage de l’entité commerciale Symbian de concert avec les fabricants d’appareils mobiles Ericsson, Motorola et Nokia. Psion a maintenu sa participation dans Symbian jusqu’à la cession de ses parts dans l’entité à Nokia en 2004.
Psion s’est départi de son usine de fabrication d’appareils en 1999 et s’est retiré du marché des assistants numériques en 2001, en raison d’une trop forte concurrence. Toutefois, l’entreprise allait poursuivre ses activités dans le créneau des produits commerciaux en procédant à l’acquisition en 2000 de l’entreprise Teklogix de Toronto. L’entité nord-américaine de Psion a porté le nom de Psion Teklogix jusqu’en 2011.
Psion et les netbooks
Soulignons au passage que Psion avait obtenu l’enregistrement du terme netbook à titre de marque de commerce dans plusieurs territoires de la planète en 2000, pour un assistant numérique personnel qui a été commercialisé jusqu’en 2003.
Or, lorsque le fabricant de composantes informatiques Intel a débuté l’utilisation du terme en 2008 pour identifier les ordinateurs ultraportatifs, Psion a demandé à des entreprises et à des exploitants de sites Web de cesser d’utiliser le terme. Au début 2009 Intel a répliqué en amorçant une poursuite envers les entités anglaise et nord-américaine de Psion afin d’obtenir une annulation de la marque de commerce, ce qui est arrivé au terme d’une entente hors cour
Motorola Solutions, pour sa part, est l’entité restante de Motorola à la suite de la la vente de l’entité spécialisée en téléphones mobiles Motorola Mobility à Google en août 2011 pour 12,5 milliards de dollars américains. Cette transaction a été complétée à la fin de mai 2012.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.