L’ancien président et chef de la direction de Lyrtech, Miguel Caron, fait le grand saut dans l’industrie du jeu vidéo en prenant la tête de Funcom Games Canada.
« Nous étions à la recherche de quelqu’un qui possède une solide feuille de route, qui a une bonne connaissance de l’industrie et qui est passionné des jeux vidéo. Nous croyons que Miguel possède toutes ces qualités », a déclaré le chef de la direction de Funcom, Trond Arne Aas, en conférence de presse dans les locaux de Montréal International.
La division montréalaise de Funcom servira de pivot pour une série de nouvelles initiatives d’affaires, tant dans les univers du jeu en ligne massivement multi-joueurs (MMO) haut de gamme que grand public. La société est surtout connue pour ses jeux Age of Conan: Hyborian Adventures et Anarchy Online.
Chez Funcom, Miguel Caron assurera la direction de divers projets stratégiques entourant le développement de jeux en ligne MMO et supervisera la croissance des effectifs de l’entreprise à Montréal.
« Notre priorité est de nous trouver un ou des partenaires qui nous permettront de devenir une entreprise de propriété canadienne. Cela nous permettra de pouvoir bénéficier de toutes les subventions gouvernementales », a révélé Miguel Caron en marge de la conférence de presse. Certains organismes comme la Société générale de financement (SGF) pourraient être sollicités.
Les emplois créés par Funcom seront subventionnés à 37,5%. Ils pourront bénéficier du crédit d’impôt à la production de titres multimédia et à la production de jeux en français.
Au moment d’annoncer l’arrivée de Funcom à Montréal le 1er septembre dernier, Trond Arne Aas avait évalué la masse salariale totale du studio entre 6 et 7 millions de dollars sur une base annuelle lorsque celui-ci comptera 150 employés, un objectif qui devrait être atteint d’ici la fin de 2011. Les subventions gouvernementales atteindraient donc un maximum de 2,63 millions de dollars par année.
L’objectif avoué de l’arrivée de Funcom est donc de préserver sa capacité de développement tout en réduisant ses coûts de production de 30 % à 50 %. « Le fait de transférer certaines activités autrefois effectuées en Norvège à Montréal nous permet de réaliser des économies de coûts de 50 % et plus », concède Trond Arne Aas.
Outre les incitatifs financiers, M. Aas rappelle que Funcom a choisi de s’implanter à Montréal pour plusieurs autres raisons, notamment parce que le la ville compte déjà sur un important bassin d’entreprises présentes dans l’industrie du jeu vidéo et parce que le talent créatif y est à son avis indéniable.
Funcom compte actuellement une trentaine d’employés dans ses bureaux montréalais. Il s’agit pour la plupart de travailleurs en provenance des studios norvégien et chinois de la société. « Nous avons fait venir des mentors à Montréal afin qu’ils transmettent leur savoir à des travailleurs d’ici », précise Miguel Caron.
Le développement du jeu The Secret World, dont la parution pourrait avoir lieu d’ici 18 à 24 mois, est déjà réalisé en partenariat entre les studios norvégien et montréalais de Funcom. Il s’agira d’un univers virtuel où le monde réel côtoiera mythes et magie.
« Le développement de chaque jeu vidéo demande des investissements de 30 à 50 millions de dollars sur trois à cinq ans. La décision que nous devrons prendre, c’est de savoir si nous voulons produire un plus petit nombre de jeux haut de gamme ou si nous préférons produire plus de jeux d’un niveau moins élevé », explique M. Caron.
Funcom a été fondée en 1993 et compte environ 300 employés dans ses bureaux en Norvège, en Suisse, en Chine et aux États-Unis. L’entreprise a toutefois éprouvé certains problèmes en 2009. Fin septembre, elle a annoncé la suppression de 20 % de ses effectifs à travers le monde.
Funcom a également déclaré une perte nette cumulative de 8,4 millions de dollars américains durant les neuf premiers mois de son exercice 2009.
Denis Lalonde est rédacteur en chef au magazine Direction informatique.