Microsoft, qui veut saisir les opportunités dans le marché de l’infonuagique, estime que l’architecture client-serveur et les autres modèles d’informatique ne disparaîtront pas pour autant.
L’éditeur de logiciels Microsoft commercialise des solutions d’informatique en nuage, notamment par le biais de la plateforme Azure, pour l’infonuagique publique privée et communautaire (via des fournisseurs de services de télécoms). Or, la réussite commerciale de l’éditeur auprès des organisations repose en grande partie sur les solutions informatiques en mode client-serveur.
En ayant recours à des services d’informatique en nuage, certaines organisations délaisseront des infrastructures en interne qui pouvaient être fondées sur des solutions de Microsoft. Également, ces organisations pourront recourir à des services d’infonuagique de fournisseurs dont les infrastructures en arrière-boutique ne proviendraient pas de Microsoft. En fin de compte, l’éditeur de Redmond pourrait-il y perdre au change?
De passage à Montréal pour présenter les grandes lignes d’une étude sur les retombées de l’infonuagique au sein de l’économie (Lire Informatique en nuage : des retombées potentielles en revenus et en création d’emplois), le responsable national des technologies chez Microsoft Canada, John Weigelt souligne que l’éditeur de logiciels a investi grandement dans le marché de l’infonuagique afin d’offrir des solutions destinées à cette approche informatique. Il affirme que 90 % des développeurs chez Microsoft oeuvrent présentement au développement de services d’informatique en nuage.
Bien qu’il soit envisageable qu’un jour il sera possible d’obtenir dans un service d’infonuagique les mêmes fonctionnalités que celles des logiciels destinés à une exploitation sur des serveurs, M. Weigelt ne croit pas que les autres architectures de traitement informatique disparaîtront de sitôt des organisations.
« Au début, le modèle de l’informatique était fondé sur l’informatique centralisée, relate M. Weigelt. L’informatique a évolué vers le mode client-serveur, puis vers le Web et maintenant vers les services d’infonuagique. Est-ce que tous les ordinateurs centraux ont disparu? Ils sont encore très bons pour l’exploitation de certaines applications. Il y a eu un redimensionnement (rightsizing) et on a trouvé le bon endroit pour les utiliser. Aussi, il y a eu un redimensionnement pour l’architecture client-serveur lorsque les gens ont déplacé des applications vers le Web. Nous voyons l’informatique en nuage comme étant une approche complémentaire. »
M. Weigelt souligne que les organisations doivent considérer certains éléments lorsqu’elles évaluent le déplacement d’une application des serveurs internes vers l’informatique en nuage. Ces considérations font en sorte que l’approche client-serveur peut demeurer pertinente pour les organisations.
« Pour la connectivité, l’accès filaire à large bande est facilement accessible au Canada, mais l’accès aux réseaux mobiles ne couvre que 20 % du territoire. Dans ce contexte, Microsoft offre aux gens une expérience “connectée”, mais aussi une expérience “déconnectée”. Pour les données, les organisations peuvent en déplacer certaines vers le nuage, mais d’autres seront conservées en interne pour maximiser l’efficacité des processus », donne-t-il en exemple.
« La philosophie commerciale de Microsoft est celle de “l’informatique en nuage selon vos termes”. Nous aidons les organisations à définir à quel endroit elles désirent déployer leurs applications ou leurs services. Nous avons effectué de grands ajustements afin de saisir les nouvelles opportunités offertes par l’informatique en nuage et d’offrir aux organisations des choix pour aller de l’avant », précise le représentant de l’éditeur de logiciels.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.