À l’ère de l’économie du savoir, les données prennent une importance cruciale, et les organisations n’en finissent plus de réviser à la hausse leur capacité de stockage. Pour faire face à la situation et répondre à leurs obligations croissantes en matière de conformité, notamment, elles peuvent se tourner vers des technologies permettant d’améliorer leur efficacité en cette matière.
Au cours des trois dernières années, les chiffres des principales firmes d’analyse ont fait état, trimestre après trimestre, de la croissance très appréciable du marché du stockage, dont les volets matériel, logiciel et services atteignent ensemble la valeur de 30 milliards de dollars. Le stockage est devenu un élément essentiel du succès des entreprises, voire de leur survie, rappelle la revue e-Week.
Selon la formule d’un analyste d’Enterprise Strategy Group (cité ici), « 2007 sera l’année où les données importeront davantage que le matériel sur lequel elles sont stockées ». En fait, les entreprises souhaitent pouvoir récupérer rapidement et précisément leurs données, afin de se conformer à la réglementation de plus en plus stricte à laquelle elles sont soumises, entre autres raisons. La firme Forrester Research révèle que 36,3 % des entreprises de taille moyenne font de la disponibilité et de la récupération des données leur priorité.
Virtualisation
Diverses technologies pouvant grandement aider les organisations s’imposent comme des tendances. Parmi celles-ci, soulignons d’abord la virtualisation, considérée par trois firmes d’analyse – Gartner, Enterprise Strategy Group et IDC – comme la caractéristique dominante en matière de stockage actuellement. Selon un spécialiste britannique cité par Enterprise Storage Forum, cette technologie est devenue une norme, ouvrant la voie au stockage à plusieurs niveaux, c’est-à-dire différents types de stockage au sein de l’espace virtualisé, par exemple les bandes virtuelles, les sauvegardes par étapes, etc.
La conformité et la réduction des coûts constituent des motifs de premier plan dans la décision des entreprises de faire appel à la virtualisation pour combler leurs besoins en stockage. Favorisant le regroupement de serveurs, cette technologie contribue à accélérer la chute du stockage à connexion directe, estime un cadre supérieur de Cisco.
Déduplication
Au cours des dernières années, on a pu observer une réduction graduelle des coûts de stockage. Faisant contrepoids à cet avantage, cependant, les besoins des organisations dans le domaine ne cessent d’augmenter. Forrester Research calcule que la capacité de stockage des entreprises s’accroît de 30 % à 50 % annuellement, comme le rapporte la revue Processor.
Qui, dans un tel contexte, ne voudrait pas libérer de l’espace de stockage dans une proportion de 10 pour 1, voire de 20 pour 1? Voilà justement la promesse de la déduplication, cette technologie qui élimine les doublons en gardant une copie unique des données à stocker, tout en conservant l’indexation de l’ensemble d’entre elles, aux fins d’une récupération éventuelle.
Considérée par certains comme un élément incontournable de l’efficacité d’un système de stockage, la déduplication peut procurer des économies intéressantes. Un cadre supérieur à l’emploi du conseiller en stockage GlassHouse est d’avis que toute entreprise devant gérer un volume important d’informations devrait au moins examiner la possibilité de faire appel à cette technologie (voir cet article). Il émet cependant une mise en garde relativement à la diversité des solutions offertes, chacune proposant sa propre approche, laquelle peut très bien convenir à un client, mais pas nécessairement à d’autres.
Protection continue des données
Un autre conseiller en stockage soutient un point de vue semblable par rapport aux solutions de protection continue des données (Continuous Data Protection – CDP). Dans ce domaine précis, les méthodes sont nombreuses, dit-il, et les entreprises doivent comprendre quels compromis elles sont forcées de faire en regard de chacune d’elles. Certaines solutions ont été conçues en fonction de composants particuliers de l’infrastructure TI, par exemple la sauvegarde du courriel ou la protection des bases de données. D’autres s’appliquent à un éventail plus vaste d’éléments, mais peuvent perdre en précision ce qu’elles gagnent en envergure.
La protection continue des données, rappelons-le, permet de faire des sauvegardes en temps réel – plutôt qu’à intervalles fixes – au fur et à mesure que des changements sont apportés aux données. Ce qui autorise un rétablissement instantané de ces dernières, exactement comme elles existaient à un moment précis. Elle a pour avantages d’éliminer ou d’atténuer les sauvegardes lentes, les récupérations accaparant de vastes ressources, la perte de données et les temps d’arrêt.
Cette technologie a fait l’objet d’une attention accrue il y a deux ans, donnant lieu à un battage médiatique. Le concept est maintenant mieux compris, indique Enterprise Storage Forum, et il semble que son potentiel soit en voie de se réaliser. Pour le moment, les entreprises font appel à la protection continue des données pour leurs applications stratégiques, et manifestent de l’intérêt pour les solutions s’adressant à une fonction particulière surtout.
Protocole iSCSI
Autre tendance notable, le protocole iSCSI continue de séduire les organisations. Utilisé dans les réseaux de stockage, il gagne du terrain au détriment de la fibre optique. Exploitant un réseau IP, il est donc plus simple à installer et à gérer. Du coup, il élimine les restrictions liées à la distance et permet de réaliser des économies substantielles. Si la très vaste majorité des réseaux de stockage (SAN) utilisent toujours la fibre optique – les dirigeants TI appréciant sa vitesse, notamment – le mouvement en faveur des iSCSI paraît irrésistible. Selon IDC, cette technologie a connu une croissance de 153 % en 2006, et comptera pour 30 % du marché des SAN d’ici deux ans.
Ouverture vis-à-vis des PME
Le dynamisme de l’industrie ne profite pas qu’à la grande entreprise, comme cela a longtemps été le cas en matière de stockage. La majorité des principaux fournisseurs ont adapté leur offre à la PME, commercialisant à son intention diverses solutions de pointe, qui font appel à la virtualisation, par exemple. Jusque là, les petites et moyennes entreprises avaient dû se contenter du stockage à connexion directe et de technologies comme SCSI, eSATA et USB 2.0.
Un changement de situation est en train de s’opérer, provoqué par la croissance rapide des besoins. Même dans les très petites organisations, le recours à des méthodes de stockage plus évoluées devient essentiel. Les produits fondés sur le protocole IP, entre autres innovations, répondent à cette nécessité, rendant le stockage en réseau beaucoup plus accessible.
Un analyste de Forrester est d’avis que les PME devront maintenant envisager leurs solutions de stockage de façon plus globale, plutôt qu’en fonction de produits particuliers. À cet égard, elles doivent élaborer une stratégie complète, axée sur les processus de stockage et les outils de gestion, et non pas seulement sur les technologies.
Autres tendances
En terminant, mentionnons trois autres tendances qui se détachent en ce début de 2007 : la nécessité imposée par la découverte électronique (e-discovery) de conserver, à des fins de règlement de litiges, des preuves éventuelles contenues dans des sources comme les courriels, forçant les organisations à revoir leurs façons de stocker l’information; l’utilisation grandissante des dispositifs mobiles et le besoin de plus en plus évident de protéger et de stocker les données qu’ils contiennent; la montée des services, et même, la tentation des PME de confier leurs opérations de stockage à des impartiteurs.