Les firmes Piranha et SVM créent la coentreprise Digital Connect afin d’offrir aux entreprises canadiennes des services de marketing numérique envers les magasineurs, notamment sur les appareils mobiles.
Piranha, une agence de Québec qui est spécialisée en marketing mobile et SVM, une firme de Laval qui oeuvre en marketing ciblé envers les consommateurs, ont établi en coentreprise une agence qui offrira aux fabricants et aux détaillants des solutions de marketing numérique envers les magasineurs (shopper digital marketing en anglais).
Selon Piranha et SVM, Digital Connect offrira des solutions numériques – qui pourront être composées par exemple de plateformes de commerce électronique, d’applications, de signalisation numérique et d’offres par messagerie texte – afin de suggérer des marques et des produits aux consommateurs qui effectuent du magasinage. La nouvelle agence offrira aussi des services d’analyse des campagnes de marketing.
Digital Connect, qui occupera les bureaux de Pirhana à Montréal, compte employer une dizaine de personnes au cours de sa première année d’existence. L’agence sera également présente dans les bureaux de SVM à Toronto et dans ceux de Piranha à Québec et à Paris. La coentreprise fera l’objet d’un investissement d’un million de dollars de la part de Piranha et SVM.
Expertises complémentaires
Dominic Gagnon est le président et chef de la direction de l’agence Piranha. Il précise la contribution des deux entreprises fondatrices au sein de Digital Connect.
« SVM fournira sa spécialisation au niveau du processus d’achat des consommateurs. Cette agence effectue beaucoup d’études pour comprendre le comportement du consommateur lorsqu’il entre dans un magasin. Par quels types d’étalages est-il attiré? Vers quels étalages se rend-il? Quels types de promotion font qu’il consomme plus? Cette boîte est plutôt spécialisée dans la stratégie du commerce de détail traditionnel », explique M. Gagnon.
« Piranha, de son côté, est une agence spécialisée dans la mobilité et les nouveaux médias, mais 80 % de ce que nous faisons est en marketing mobile. Nous oeuvrons en développement d’applications, en campagnes de messagerie texte, en programmes de fidélité sur mobile, en commerce sur mobile, en utilisation des réseaux sociaux géolocalisés, etc. Au niveau des nouvelles plateformes, nous avons fait des projets de réalité augmentée et nous avons joué avec le RFID (identification par radiofréquence] », ajoute-t-il.
M. Gagnon précise que la coentreprise a été établie à la suite de demandes de clients qui désiraient fidéliser leurs clients par le biais des appareils mobiles. Il ajoute que l’approche de la coentreprise a été privilégiée au développement d’une expertise en interne.
« Notre force est de répondre à un besoin d’un point de vue technologique, mais on n’avait pas la connaissance nécessaire sur le comportement des consommateurs dans les points de vente. On ne voulait pas devenir une agence généraliste », précise le dirigeant de Piranha.
Il affirme qu’aucune du genre n’existait auparavant au Canada, alors que des agences de la sorte existaient déjà aux États-Unis et en Europe. M. Gagnon indique que Digital Connect offrira ses services aux entreprises canadiennes qui visent les consommateurs au Canada et à l’international.
Poursuivre la sensibilisation
En qualifiant de « folie » l’intérêt actuel des consommateurs envers le magasinage à l’aide d’appareils mobiles, M. Gagnon souligne que peu de détaillants canadiens francophones sont présents dans les boutiques en ligne d’applications mobiles ou dans les réseaux sociaux.
« Pour la première fois de l’histoire, c’est le consommateur qui demande à recevoir de la publicité et des services de la part des détaillants. Pour une fois qu’il est en avance sur l’industrie, le consommateur dit qu’il aimerait qu’on lui offre quelque chose », indique-t-il.
Selon M. Gagnon, le personnel de Digital Connect devra faire beaucoup de sensibilisation et d’éducation afin de convaincre les entreprises qui n’ont pas encore de présence commerciale en ligne d’aller de l’avant. « On voit que les détaillants aiment les études de cas qui indiquent un retour sur investissement. Chaque jour, je reçois de telles études sur des campagnes qui ont des performances nettement supérieures au commerce traditionnel, qu’on parle de commerce en ligne ou de mobilité », lance-t-il.
« Je dis à mes clients qu’il ne faut pas voir un téléphone mobile, mais un consommateur qui se déplace. La mobilité est un contexte de consommation de contenu. Il faut voir comment on peut joindre le consommateur avant qu’il arrive dans un point de vente, comment le joindre pendant qu’il se déplace dans la boutique, comment lui offrir une expérience qui sera plus intéressante, par exemple avec la recommandation de produits… »
« Ce n’est pas demain que tous prendront le virage [du commerce en ligne et de la mobilité], on sait qu’il y a encore du travail à faire, mais un des buts de la fondation de [Digital Connect] était de permettre d’en parler et de dire aux détaillants qu’il existe des solutions qui leur permettront de prendre ce virage », conclut M. Gagnon.