Deux organismes se sont mobilisés pour aider l’industrie canadienne des TIC à surmonter la pénurie appréhendée de personnel en TIC, en proposant des activités de sensibilisation et des programmes d’aide à l’immigration.
Deux organismes industriels se sont mobilisés pour aider l’industrie canadienne des TIC à faire face à la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée en technologies de l’information et des communications (TIC), soit le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC ) et la Coalition canadienne pour une relève en TIC (CCTIC).
C’est dans cette perspective que le CTIC a concocté un programme destiné à faciliter l’intégration au marché du travail canadien des professionnels en TIC formés à l’étranger. Le CTIC est un conseil sectoriel sans but lucratif qui a pour but de créer une industrie solide et une main-d’œuvre en TIC forte, préparée et scolarisée au Canada.
Désigné Online Workshops for Newcomers & IEP Stakeholders project, le nouveau programme vise à aider l’industrie canadienne des TIC à faire face aux défis de recrutement reliés à la pénurie de personnel qui affectera le secteur au cours des prochaines années et qui est décriée par la plupart des organismes industriels et observateurs de l’industrie. L’objectif général étant de permettre à l’industrie de croître et que cette croissance soit le moins affectée par la pénurie de personnel appréhendée.
« Nous croyons que toute réussite dans le secteur des TIC reposera sur notre capacité croissante de mieux intégrer les professionnels formés à l’étranger à la population active du Canada, soutient le président du CTIC, Paul D. Swinwood. Cette initiative vise à s’assurer que les professionnels formés à l’étranger sont prêts à être opérationnels dès leur arrivée au Canada et améliorera leur capacité de se démarquer plus rapidement dans les entreprises en TIC qui ont retenu leurs services. »
Financé par Citoyenneté et Immigration Canada et faisant partie des initiatives du CTIC en matière d’immigration, le programme proposera deux ateliers en ligne, offerts en anglais, le premier étant destiné aux professionnels formés à l’étranger qui sont outre-mer et songent à émigrer au Canada et le deuxième, à leurs intervenants en immigration. Ces deux ateliers visent à permettre au spécialiste qui veut s’installer au Canada d’acquérir des connaissances qui lui seront utiles, tels que le processus à suivre pour venir au Canada, ce dont ont besoin les employeurs en TIC et les ressources offertes pour favoriser le perfectionnement des compétences techniques, organisationnelles, linguistiques et en communication au travail. Le CTIC est d’avis que cela permettra au Canada de se démarquer des autres pays sur le marché de l’immigration, ce qui aura pour effet d’inciter un plus grand nombre de professionnels en TIC formés à l’étranger à s’installer au Canada au détriment d’autres pays.
« Notre gouvernement est déterminé à aider les nouveaux arrivants à réussir, affirme Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme. Les outils tels que les ateliers en ligne du CTIC aideront les professionnels formés à l’étranger à mieux s’intégrer un marché du travail canadien. Nous sommes heureux d’investir 400 000 $ sur deux ans pour aider à l’élaboration de cette initiative. »
La mise sur pied du programme se base sur des recherches effectuées précédemment par le CTIC. Celles-ci indiquent notamment que l’industrie canadienne des TIC devra recruter entre 15 800 et 22 350 travailleurs en TIC chaque année entre 2008 et 2015 et que les professionnels formés à l’étranger représenteront 30 % ou plus de l’approvisionnement annuel en professionnels en TIC. D’autres études ont aussi montré que les entreprises qui sont chefs de file dans leur créneau misent sur la diversité pour atteindre leurs buts et augmenter leurs revenus et que les professionnels qui veulent émigrer au Canada manquent d’information sur le processus d’immigration et le marché du travail en TIC canadien.
En fait, le CTIC est d’avis que sans l’intégration des groupes actuellement sous-représentés dans le secteur des TIC, tels que les professionnels formés à l’étranger, les femmes et les Autochtones, le Canada ne pourra pas concurrencer ni innover dans l’économie mondiale actuelle.
Semaine nationale des TIC
Fondée par Bell Canada en 2007, la Coalition canadienne pour une relève en TIC se propose, pour sa part, d’organiser une série d’événements et d’activités ayant pour but de contrer la pénurie croissante de diplômés universitaires en TIC. Son activité phare sera la Semaine nationale des TIC qui se tiendra à l’automne 2009.
Regroupant des entreprises, des établissements d’enseignement, des associations professionnelles, des organismes sectoriels et divers intervenants, la CCTIC entend faire de la Semaine nationale des TIC le véhicule de la vision canadienne en ce qui a trait à l’innovation en matière de carrière au 21e siècle. Pour ce faire, elle invite les étudiants, employés, employeurs, éducateurs, parents et gouvernements à prendre part, en grand nombre, à l’activité qui permettra notamment de faire le point sur les changements qui affectent les carrières en TIC. L’organisme estime, en fait, que le professionnel des TIC doit maintenant avoir plusieurs talents, en plus de la maîtrise des technologies, puisque les TIC affectent un grand nombre de secteurs d’activités.
La CCTIC, qui comprend outre Bell Canada, Sapphire Technologies, Ericsson Canada et Hydro-Québec, estime que pour répondre à la demande croissante de personnel et aux départs pour la retraite, les employeurs canadiens devront embaucher près de 150 000 nouveaux professionnels en TIC au cours des huit prochaines années et que les employeurs ne parviennent déjà pas à combler leurs besoins en personnel qualifié en TIC.
« La Coalition est déterminée à faire une différence en ce qui a trait à la compétitivité du Canada et elle compte sur la Semaine nationale des TIC pour l’aider à atteindre cet objectif », de conclure Stéphane Boisvert, président de la Coalition et président du groupe Grandes entreprises de Bell Canada.
Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.