Implanté dans les locaux de l’ETS, le superordinateur sera utilisé pour le calcul scientifique à haute performance par les universités québécoises du consortium CLUMEQ et par les institutions membres de Calcul Canada. Mise à jour
Le personnel de l’Université McGill, à titre de maître d’oeuvre du consortium CLUMEQ (qui inclut l’Université Laval et les établissements du réseau de l’Université du Québec) et le personnel de l’École de technologie supérieure (ETS) étaient fiers de présenter à la communauté scientifique et aux médias la première phase d’un superordinateur qui sera dédié au calcul scientifique haute performance.
Implanté dans les locaux de l’ETS dans le cadre d’un projet évalué à 20 millions de dollars, ce superordinateur sera à terme le deuxième plus puissant système informatique en grappe au Canada. Également, il pourrait faire partie des cinquante plus puissants ordinateurs de la planète, en vertu du prochain palmarès mondial TOP500 Supercomputing Sites dont la parution est prévue pour le 19 juin 2011.
Le CLUMEQ dédiera l’exploitation de ce superordinateur à la réalisation de calcul haute performance pour plusieurs domaines d’études, dont la physique des hautes énergies, les nanotechnologies, l’imagerie du cerveau, la biologie, la dynamique des fluides, la recherche climatique et les sciences de la vie.
Sous le capot
Mise à jour Le superordinateur, une fois complété, sera constitué d’une grappe de 2 400 noeuds 1 200 noeuds de deux processeurs Intel qui fourniront 14 400 coeurs de processeurs qui offriront une capacité de traitement de 136,3 téraflops.
Ce superordinateur, qui aura une capacité de stockage de 1,92 pétaoctets, consommera 400 kilowattheures, soit autant d’énergie qu’il en faut pour alimenter une centaine de maisons.
Le superordinateur, qui utilisera un système d’exploitation Linux, a été surnommé « Guillimin ». Ce surnom est inspiré de Marie-Charlotte Guillimin, qui était l’épouse de James McGill, le fondateur de l’Université McGill.
Les composantes de cet ordinateur en grappe proviennent de IBM Canada, dans le cadre d’un contrat de 8,3 millions de dollars. Ces systèmes informatiques, qui ont été fabriqués à l’usine d’IBM à Fishkill dans l’État de New York, intègrent des puces informatiques qui ont été produites à l’usine d’IBM à Bromont. D’ailleurs, la présentation du superordinateur a eu lieu l’avant-veille du centième anniversaire de la fondation d’IBM.
Enthousiasme
Les représentants de l’École de technologie supérieure, de l’Université McGill et d’IBM Canada étaient visiblement enthousiastes à l’égard du potentiel de calcul haute performance qu’offrira le superordinateur aux fins de la recherche scientifique.
« Le calcul haute performance répond à des besoins de recherche de plus en plus étendus, a déclaré Yves Beauchamp, le directeur général de l’ETS. Pour nous, l’hébergement de cette infrastructure allait de soi alors que nous avions l’espace nécessaire, mais aussi des entrées électriques d’une capacité de 2 mégawatts. Cette infrastructure servira à la formation des étudiants, à la réalisation de découvertes et à l’exécution de mandats de recherche au bénéfice des entreprises. »
Rose Goldstein, vice-rectrice, Recherche et Relations internationales à l’Université McGill, a déclaré que le superordinateur du CLUMEQ permettra d’obtenir une meilleure efficacité en recherche. « C’est un rêve de recherche », a-t-elle indiqué.
Selon Élie Abdul-Massih, qui est directeur exécutif de secteur, Éducation et Recherche, chez IBM Canada, la présentation du superordinateur du CLUMEQ couronne des efforts de plusieurs années pour l’entreprise et pour l’Université McGill. Il
Le superordinateur du CLUMEQ, installé dans les locaux de l’ETS, sera à terme le deuxième plus puissant ordinateur au Canada.
croit aussi que le puissant système informatique procurera un nouveau momentum à la recherche au Québec.
« Il s’agit d’un avantage concurrentiel et précieux qui entraînera la création d’emplois et l’établissement de pôles de recherche », a-t-il mentionné.
Utilisation partagée
Par le biais des réseaux de télécommunications des organismes partenaires RISQ et CANARIE, 60 % de la capacité de traitement du nouvel superordinateur du CLUMEQ sera utilisée par des institutions québécoises et 40 % sera employée par des institutions à l’échelle pancanadienne.
Cette utilisation sera effectuée au pro rata des investissements réalisés respectivement par le Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation et par la Fondation Canadienne de l’Innovation.
Plusieurs projets de calcul haute performance pourront être réalisés en parallèle sur le nouveau superordinateur du CLUMEQ, mais les expériences qui exigeront beaucoup de cycles de traitement informatique devront faire l’objet d’une demande auprès d’un comité directeur scientifique.
À l’échelle canadienne, le superordinateur du CLUMEQ sera utilisé par les réseaux d’institutions qui sont membres de Calcul Canada. Il s’agit de ACEnet au Canada atlantique, du RQCHP (Réseau québécois de calcul de haute performance) au Québec, du HPCVL (High Performance Computing Virtual Laboratory) en Ontario, de SciNet à l’Université de Toronto, de SHARCNET (Shared Hierarchical Academic Research Computing NETwork) en Ontario et de WestGrid (Western Canada Research Grid) dans l’Ouest canadien.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.