L’établissement universitaire dévoile le plus puissant superordinateur à mémoire partagée à être exploité au Canada, pour lequel le fabricant a octroyé un don sous forme de rabais substantiel.
L’Université de Montréal compte désormais, sur son campus, un superordinateur à mémoire partagée Altix 4700 de SGI qui est utilisé par le Réseau québécois de calcul de haute performance (RQCHP). L’Altix 4700 de SGI, autrefois connue sous le nom de Silicon Graphics, est doté de 384 processeurs à double cœur et 1 536 Go de mémoire vive qui lui permettront d’atteindre des crêtes de traitement de l’information de 4,9 billions d’opérations à la seconde, ou 4,9 téraflops.
Le superordinateur sera utilisé par les quelque 350 chercheurs du RQCHP, qui oeuvrent aux universités Bishop, Concordia, de Montréal et de Sherbrooke, ainsi que de l’École Polytechnique. Il servira à réaliser des calculs numériques de haute performance, notamment en médecine, en astrophysique, en médecine, en nanotechnologie et en transport, et réduira grandement la durée des simulations.
Il s’ajoute aux installations du RQCHP de l’Université de Montréal, qui comprennent un serveur Altix 3700 à 128 processeurs, un serveur Altix 350 à 16 processeurs, une grappe Cray à 60 processeurs et un dispositif de stockage de plusieurs téraoctets.
L’université a organisé une cérémonie pour souligner un don en espèces qui a été effectué par SGI dans le cadre du projet. Ce don consiste en un rabais substantiel de 8 millions de dollars, sur le prix de vente éducatif de 11 millions $, dont l’octroi a été manifesté au cours du processus d’appel d’offres.
Puissance à maîtriser
Michel Côté, professeur de physique et directeur local du RQCHP à l’Université de Montréal, explique que le superordinateur a fait l’objet d’un appel d’offres à l’été 2006, dans le cadre duquel les soumissionnaires ont dû réaliser certains de tests soumis par des chercheurs pour démontrer les capacités de leurs produits et choisir l’appareil le plus approprié.
Le superordinateur, qui a été reçu à la fin de novembre 2006, a fait l’objet de procédures de validation des tests qui avaient été soumis lors de l’appel d’offres, puis a été mis à la disposition des chercheurs dès le début de janvier 2007. Selon M. Côté, le premier mois d’utilisation du superordinateur donne déjà des résultats appréciables.
« Les chercheurs doivent s’habituer à cette puissance qui est disponible, et augmenter les problèmes qu’ils peuvent faire, explique-t-il. Auparavant, nous avions un ordinateur à mémoire partagée qui n’avait que 128 processeurs. Maintenant, des groupes de recherche utilisent déjà jusqu’à 150 processeurs dans le nouvel ordinateur, ce qui est plus que dans l’autre ordinateur, et qui devait être partagé [avec d’autres projets de recherche]. »
« Nous utiliserons la pleine capacité de cette machine dans très peu de temps, et dans environ un mois, il fonctionnera à temps plein », ajoute-t-il.
Le meilleur des deux mondes
Le superordinateur Altrix 4700 de l’Université de Montréal, qui représentera 30 % de la puissance de calcul qui est mise à la disposition du RQCHP, serait l’appareil à mémoire partagée le plus puissant au Canada. Or, l’ordinateur a obtenu le 155e rang du Top 500 des superordinateurs du monde, selon un palmarès qui est paru en novembre dernier, et ce, derrière un superordinateur de l’Université de Sherbrooke. Ce dernier, un PowerEdge SC1425 à 1 152 processeurs de Dell, avait obtenu le 96e rang du palmarès.
M. Côté explique qu’il existe deux grandes architectures de superordinateurs, soit ceux à mémoire distribuée qui équivalent à un réseau d’ordinateurs de table, et ceux à mémoire partagée où chacun des processeurs voit l’ensemble de la mémoire disponible en réseau. Il précise que le palmarès avait fait un classement en fonction du premier type d’architecture.
D’ailleurs, l’appareil à mémoire distribué de l’Université de Sherbrooke serait la machine la plus efficace de sa catégorie au Canada. « Nous sommes choyés, parce que nos chercheurs ont accès aux machines les plus puissantes dans les deux sortes d’architectures », mentionne M. Côté.