À L’ESSAI L’aura-t-on, ne l’aura-t-on pas? On nous annonce toujours une pandémie de grippe, alors autant s’y préparer. L’accès à distance à votre ordinateur et la conversation vidéo par ordinateur sont des outils à ajouter à votre trousse antigrippe.
En cas de grippe, et surtout de pandémie, l’ordinateur ne risque pas d’être contaminé et on peut compter sur lui. Il faudra en profiter quand la grippe sera là. Pour certains travailleurs, l’ordinateur va alors pouvoir remplir à fond sa tâche d’outil de communication à distance avec l’aide d’Internet et de simples logiciels.
La première chose à faire en cas de grippe, et surtout de pandémie, c’est d’éviter les contacts directs avec d’autres personnes, qu’il s’agisse de clients aussi bien que de collègues de travail. Aux premiers symptômes de la grippe sur soi ou sur des personnes travaillant à proximité, il est recommandé de rester à la maison.
Si on n’est pas touché par la grippe, on peut continuer de travailler à distance quand le travail qu’on fait habituellement se fait à l’ordinateur. Si on l’a attrapée, hors des deux ou trois jours où la maladie est forte, on peut aussi continuer de travailler si on en a besoin pour sa subsistance ou si on occupe un poste clé dont d’autres personnes dépendent, par exemple. Dans tous les cas, deux fonctions de l’ordinateur sont à exploiter : la possibilité de travailler sur un autre ordinateur à distance et celle de communiquer avec d’autres personnes par webcam pour des consultations aussi bien que des réunions de groupe ou des conférences.
L’utilisation d’un autre ordinateur à distance
Il existe une cinquantaine de logiciels de commande à distance d’ordinateurs pour les différentes plateformes. Parmi eux, mentionnons les plus connus : Radmin de Famatech, pcAnywhere de Symantec, LapLink Everywhere, GoToMyPC, GO-Global, Timbuktu, I’m InTouch, XenApp de Citrix, TeamViewer et Remote Desktop d’Apple. Néanmoins, après en avoir testé cinq d’entre eux, ma préférence va à Radmin que j’utilise personnellement depuis plusieurs années.
La version 3.4 de Radmin est sortie depuis quelques jours, encore améliorée, offrant le support complet sous Windows 7 en plus de Windows Vista, XP, 2008, 2003 et 2000. Radmin est composé de deux modules, un module serveur et un module client. Les deux sont disponibles en plusieurs langues, dont le français. On achète le module serveur à 60 $ et on peut télécharger autant de copies qu’on veut du module client. Les tarifs sont dégressifs pour les entreprises et organismes qui en veulent plusieurs. Pour 50 copies, on paie 35 $ chacune et ainsi de suite. Ce n’est pas cher pour tout ce que permet de faire ce logiciel.
Une fois Radmin téléchargé, quelques minutes suffisent pour l’installer, ajouter la clé d’utilisateur et le mot de passe qui sera nécessaire pour accéder à l’ordinateur. Ce mot de passe utilise un cryptage Diffie-Hellman avec clé de 2048 bits. Côté technique et sécurité, Radmin supporte Windows Security, l’authentification Kerberos, le cryptage AES à 256 bits de tous les flux de données, l’accès Telnet, la gestion d’écrans multiples et la technologie DirectScreenTransfer. Tout y est donc crypté de façon très sécuritaire, non seulement les données transmises, mais aussi les écrans, les mouvements de souris, les sons, les images, etc. En fait, les données sur lesquelles on travaille restent sur l’ordinateur distant. Lors de l’installation du logiciel, on peut aussi effectuer différents réglages dans la configuration, comme le choix du mode de couleur utilisé (1, 2, 4, 8, 16, 24 bits), mais tous ne sont pas indispensables au départ et on peut s’ajuster sur quelques sessions pour trouver le réglage idéal.
Le module Radmin Viewer 3.4 prend en charge les systèmes d’exploitation Windows 7/Vista/XP/2008/2003/2000/ME/98/95/NT4.0 à 32 bits et Windows 7/Vista/XP/2008/2003 à 64 bits. Autrement dit, on peut utiliser à distance un ordinateur sous Windows 7 ou Vista même depuis un vieil ordinateur (pas trop vieux quand même) qui fonctionne sous Windows XP, 98, Me, 2000 ou NT4. Une entreprise qui aurait de vieux ordinateurs pourrait ainsi en prêter à des employés pour qu’ils travaillent à distance sur leur ordinateur de bureau plus récent. Sur l’appareil équipé de Radmin Viewer, une fois la communication établie avec Radmin Server, seule une bannière de télécommande appartient à l’ordinateur local, tout le reste de l’écran présente l’affichage de l’ordinateur distant prêt à être utilisé.
À titre d’exemple, j’utilise Radmin Viewer sur mon ordinateur portatif sous XP pour rejoindre mon ordinateur de bureau sous Windows Vista Premium de n’importe où dans le monde par Internet aussi bien que depuis une autre pièce de la maison par le réseau Wi-Fi interne. Cela m’évite d’avoir les mêmes fichiers sur deux appareils et de transporter sur mon ordinateur portatif des données sensibles ou des renseignements personnels. Dans tous les cas, je travaille directement sur l’appareil distant sans aucune synchronisation nécessaire à la fin des tâches. Radmin est si efficace qu’il n’y a jamais aucun ralentissement perceptible. En fait, je m’en suis déjà servi avec un lien par modem 56 K et avec un accès Internet par cellulaire; c’était un peu lent, mais cela fonctionnait très bien.
Bannière de commande de Radmin Viewer
Si l’ordinateur distant est équipé de la technologie AMT d’Intel, sur des appareils à processeur Centrino ou Core 2 avec la technologie vPro, on peut même l’éteindre et le rallumer à distance, sinon on peut juste l’éteindre, ce qui n’est déjà pas si mal. Durant l’utilisation de Radmin, on peut même communiquer par texte aussi bien que par voix avec quelqu’un qui est à côté de l’ordinateur distant. Comme on peut établir des connexions multiples à l’ordinateur distant, avec plusieurs modules clients, on peut en profiter pour montrer quelque chose à l’écran à plusieurs personnes en même temps. Il est également possible de transférer facilement et rapidement des fichiers entre les deux ordinateurs.
C’est impressionnant de voir l’efficacité de ce logiciel. On a vraiment l’impression de travailler directement sur l’ordinateur distant, avec toutes les fonctions du clavier et de la souris, y compris la roulette pour monter ou descendre dans un texte. Le logiciel est également extrêmement stable et il n’a bloqué dans aucune application depuis plus de deux ans que je l’utilise quotidiennement. N’importe qui peut télécharger le logiciel Radmin et l’essayer durant 30 jours; alors, autant en profiter.
Se parler en tête à tête
Même si on ne peut pas se voir en tête à tête dans un même lieu, on peut se consulter face à face par webcam. Ce n’est pas coûteux et c’est pratique. Il suffit d’avoir une webcam sur l’ordinateur et un accès Internet. De plus en plus d’ordinateurs portatifs sont maintenant équipés d’une caméra. Quand il n’y en a pas, on peut acheter une webcam pour aussi peu que 20 $. Avec un logiciel spécialisé venant avec la webcam aussi bien qu’avec toutes sortes de logiciels de conversation vidéo disponibles sur le marché, on peut parler avec n’importe qui d’autre et sortir virtuellement de l’isolement du travail imposé à la maison plutôt qu’au bureau. Cela fait aussi une communication plus vivante.
N’importe quelle webcam peut faire l’affaire et toutes viennent avec des pilotes permettant de les installer facilement. Il faut juste bien vérifier sur l’emballage s’il y a un pilote pour Vista ou Windows 7 quand on utilise ces systèmes d’exploitation. Ce n’est en effet pas toujours le cas. Comme logiciel, pourquoi ne pas utiliser Skype qui est multiplateforme, au fonctionnement simple, et qui a fait ses preuves.
On peut en télécharger une copie sur le site de Skype en choisissant celle qui convient à l’ordinateur qu’on utilise. L’installation est très simple en suivant les instructions. Ensuite, il faut se créer un compte Skype, si ce n’est déjà fait, et donner son pseudo ou son nom d’utilisateur à ceux avec lesquels on compte établir des conversations vidéo. On peut toujours s’exercer avec la famille ou les amis avant de discuter avec son patron en ligne, bien entendu.
Skype est une société de téléphonie sur Internet luxembourgeoise qui a gagné le monde entier en offrant d’abord son service gratuitement d’un ordinateur à un autre (SkypeIn), puis en permettant à ses clients de rejoindre des téléphones ordinaires (SkypeOut) à peu de frais depuis leur ordinateur et de le faire ensuite en plus d’un téléphone IP sans avoir besoin d’un ordinateur. Skype est maintenant disponible dans une trentaine de langues. L’entreprise a été acquise par eBay en 2005, laquelle a décidé en septembre dernier d’en vendre une part majoritaire à un fonds d’investissement.
Pour communiquer, il est recommandé d’utiliser un casque avec micro (micro-casque) de préférence à un système de micro avec haut-parleurs qui peut entraîner des échos et ralentir du même coup le transfert des données liées à la conversation proprement dite. Le logiciel permet d’ajuster le son à la réception autant qu’à l’émission. Jusqu’à 4 personnes peuvent se parler en même temps. Il n’y a aucuns frais pour appeler du logiciel Skype sur un ordinateur au logiciel Skype sur un autre ordinateur ou un téléphone Skype. C’est l’idéal comme moyen de communication et vidéo puisqu’il permet de converser avec n’importe quelle personne qui a aussi un ordinateur, quelle que soit la plateforme utilisée.
Souhaitons quand même de ne pas trop avoir à souffrir de cette grippe. Ce n’est d’ailleurs pas indispensable pour pouvoir profiter de ces deux technologies. On peut préférer travailler à la maison pour bien d’autres raisons et faire comme si on était sur place au bureau, sans longs trajets en bus, ni embouteillages. Sachons profiter des ordinateurs à tous les niveaux, chaque fois qu’on le peut.
François Picard est journaliste et éditeur du magazine Atout Micro.