L’éditeur de logiciel libre français LINAGORA, qui vient de s’implanter au Québec, souhaite devenir un joueur majeur du développement des logiciels libres.
Le projet d’implantation au Québec de l’éditeur français de logiciels libres LINAGORA devrait générer des investissements de près de 10 millions de dollars et la création d’une cinquantaine d’emplois sur une période de trois ans.
LINAGORA, dont la solution de messagerie collaborative OBM équipe près de 50 % des postes des ministères en France, a profité de la politique récente du gouvernement en matière de logiciel libre pour s’établir au Québec, bien que ce projet d’instauration date de 2006.
« C’est la politique publique actuelle du gouvernement qui nous a incité à venir nous installer ici, même si d’un point de vue fiscal le Québec avait perdu de son attrait en terme de compétitivité par rapport aux dispositifs fiscaux qui existent en France en matière de crédits d’impôt recherche », a affirmé Alexandre Zapolsky, PDG et fondateur de la firme, alors qu’il était de passage à Montréal.
Possibilités « exceptionnelles »
LINAGORA voit au Québec des possibilités « exceptionnelles » d’innovation et de développement. Ce que le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, avait qualifié de « terreau fertile pour son expansion nord-américaine » en juin dernier, pourrait permettre à LINAGORA de transférer une grande partie de sa recherche et développement à Montréal et à Québec.
LINAGORA offre des services-conseils pour les systèmes d’information en technologie de l’information, principalement pour les grandes entreprises. « Nous pensons qu’il y a beaucoup de choses à faire dans ces domaines-là, notamment en matière de nouveaux outils de communications et de collaborations, a déclaré M. Zapolsky. Nos produits phares que sont OBM et LinShare (une application de partage de fichiers sécurisé et un coffre-fort électronique) tournent autour de la sécurité, de l’identité de la fédération de l’identité, ce sont nos domaines d’investissements. »
Pour le moment, LINAGORA n’a déployé qu’une équipe réduite à Montréal. « Nous avons commencé à engager en France des personnes qui rentrent dans notre structure française avec l’objectif, au bout d’un an d’activité en France, de partir au Québec. Nous sommes donc en train de former la prochaine génération de cadres et d’ingénieurs qui vont venir s’installer au Québec. »
L’éditeur français souhaite devenir un joueur majeur du marché du logiciel libre. « Je voudrais que le Québec fabrique sa « Cité du logiciel libre ». La vision que je porte, c’est d’avoir un Québec qui soit créateur et fabricant de logiciels libres. Je souhaite devenir l’Ubisoft du logiciel libre au Québec, qu’une grande partie de notre recherche et de notre innovation soit fabriquée ici. Il y aura un centre de recherche et développement LINAGORA au Québec, on fabriquera du logiciel libre depuis Montréal et certainement depuis Québec », a conclu Alexandre Zapolsky.